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Afrique du Sud 1989-1990 Mandela libre... L'Afrique du Sud a basculé le 2 février 1990 dans une nouvelle ère, celle...

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« Afrique du Sud 1989-1990 Mandela libre... L'Afrique du Sud a basculé le 2 février 1990 dans une nouvelle ère, celle de la recherche d'une solution négociée.

Devant un Parlement sud-africain abasourdi, au Cap, le président Frederik de Klerk a annoncé ce jour-là la prochaine libération "sans conditions" de Nelson Mandela, et la légalisation de plusieurs organisations interdites, dont le Congrès national africain (ANC), le Congrès panafricain (PAC), et le Parti communiste sud-africain (SACP). Neuf jours plus tard, après vingt-sept années de captivité, Nelson Mandela quittait en homme libre sa prison près du Cap, saluant du poing levé, au côté de son épouse Winnie, la foule de partisans venue l'acclamer. Les Sud-Africains, blancs ou noirs, ont alors découvert cet homme aux cheveux gris, âgé de soixante et onze ans, dont le visage et les écrits leur ont été cachés pendant plus d'un quart de siècle, et qui a été érigé au rang de demi-Dieu par ses partisans dans les ghettos noirs.

Dès ses premières déclarations, tant à la presse qu'à la foule qui l'accueille dans le grand stade de Soweto, la ville noire de Johannesburg, le leader nationaliste affiche à la fois une grande fermeté sur les principes qui ont guidé son action, et une réelle modération. "Le gouvernement a pris note qu'il est désireux d'apporter une contribution au processus de paix", avait déclaré Frederik de Klerk en annonçant la libération de Mandela.

Ce dernier lui a renvoyé le compliment, en qualifiant le chef de l'État sud-africain d'"homme intègre", et en estimant qu'il était allé plus loin que tout autre Blanc en Afrique du Sud pour répondre aux aspirations de la majorité noire. Dans la partie politique engagée le 2 février, Frederik de Klerk et Nelson Mandela ont pris tous les deux des risques.

Le président sud-africain, qui avait succédé six mois plus tôt à Pieter Botha, a voulu sortir son pays d'un isolement international de plus en plus coûteux en termes d'investissements et de sanctions économiques.

Il savait que la libération de N.

Mandela était le prix à payer pour y parvenir, au risque de s'engager sur la voie, jusque-là inconnue, de la négociation.

Il courait aussi le risque immédiat de mécontenter une fraction non négligeable de son électorat afrikaner, prête à considérer, au côté d'une extrême droite virulente, qu'il s'est agi d'une véritable "trahison". Pour N.

Mandela, c'est avant tout une victoire.

A plusieurs reprises, les prédécesseurs de De Klerk avaient tenté de lui offrir des libérations conditionnelles.

Il les avait toujours refusées.

La période précédant sa libération a même donné l'impression qu'il dictait lui-même ses propres conditions pour sa libération, consultant ses alliés directement ou à l'aide d'un...

téléfax installé dans sa prison. Sa modération et son engagement en faveur d'une négociation avec le pouvoir blanc ne sont pas du goût de tous les opposants noirs à l'apartheid.

Très vite, ses rivaux traditionnels du PAC se sont démarqués de son approche, et ont estimé, début mars 1990, que "les conditions [n'étaient] pas réunies pour des négociations", appelant au contraire à "intensifier le combat en général". Mais Nelson Mandela a obtenu le soutien de son organisation, l'ANC, dont il a rencontré la direction exilée à Lusaka (Zambie).

Il en a été élu vice-président, c'est-à-dire dans les faits le "numéro un", en raison de la maladie du président du mouvement, Oliver Tambo, hospitalisé en Suède, où Mandela lui a d'ailleurs rendu visite. Si les apparitions publiques de Nelson Mandela en Afrique du Sud se sont généralement déroulées dans le calme, la violence n'a pas pour autant disparu après sa libération.

Celle de la police d'une part, qui s'est manifestée dans les cités noires à plusieurs occasions, sévèrement condamnée par l'ANC, mais surtout celle, particulièrement meurtrière, qui s'est développée au Natal entre partisans de l'ANC et ceux du chef zoulou Gatsha Buthelezi.

Cette lutte pour le pouvoir au sein de la communauté noire a fait plus de 2 000 morts en deux ans, dont plusieurs dizaines dans les semaines qui ont suivi la libération de N. Mandela.

Ce dernier a lancé des appels au calme à ses partisans, mais la poursuite des affrontements a constitué le premier test sérieux de son autorité. Selon une commission d'enquête.... »

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