« Aimer Molière, c'est, savez-vous, avoir une garantie en soi contre bien des défauts, des travers, des vices d'esprit. »...
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« Aimer Molière, c'est, savez-vous, avoir une garantie en soi contre bien des
défauts, des travers, des vices d'esprit.
» SAINTE-BEUVE.
La morale de Molière a été très attaquée (Bossuet, Fénelon, Jean-Jacques)...
Il est
certain qu'il n'enseigne pas la vertu.
Ce n'est pas son rôle.
Il suffirait qu'il nous apprenne
les « bienséances, » comme dit Voltaire.
Mais il fait plus, il nous met en garde contre
bien des défauts, des travers, des vices d'esprit.
I.
Aimer Molière, c'est ne pas aimer tout ce qu'il combat.
1.
Défauts : avarice, hypocrisie (insister sur ce dernier vice).
2.
Travers : dévotion niaise, humeur atrabilaire, sottes prétentions, toutes les
exagérations et manies, quelles qu'elles soient.
3.
Vices d'esprit : préciosité, fausse science, sottes vanités (marquis), etc.
En résumé,
Molière se fait l'apôtre du vrai, du naturel, de la simplicité dans les moeurs, dans les
manières, le langage...
Soyons nous-mêmes (comparer avec la morale de La Fontaine).
II.
Comment Molière nous fait-il détester ces défauts ?
1.
En nous montrant les conséquences funestes qu'ils peuvent avoir dans la famille et la
société.
(Harpagon, Philaminte.
Tartuffe, Orgon, etc.)
2.
En les rendant ridicules...
II est possible que le rire soit une arme insuffisante contre
les vices (un avare ne se corrigera pas en voyant Harpagon, un hypocrite, après avoir vu
Tartuffe)...
Il est efficace contre les manies et les travers.
Molière s'adresse à notre
vanité.
Nous ne voulons pas être ridicules.
Qui de nous voudrait ressembler à Oronte,
aux marquis, à....
»
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