Alain 1868-1951 « Penser, cat dire non. » Propos sur la rtllgion Éléments de biographie t Un professeur mémorable Après...
Extrait du document
«
Alain
1868-1951
« Penser, cat dire non.
» Propos sur la rtllgion
Éléments de biographie
t Un professeur mémorable
Après des études à l'lkole normale supérieure, �mile Chartier, dit Alain,
est reçu à l'agrégation de philosophie.
Il enseigne en classes terminales,
puis en Lettres supérieures.
Fantastique pédagogue, professeur influent,
il marque l'esprit de ses élèves et disciples, dont Raymond Aron, Simone
Weil, ou encore Georges Canguilhem.
�gaiement journaliste, il publie des chroniques hebdomadaires, puis
quotidiennes, les Propos, qui seront par la suite regroupés en une trentaine
de volumes.
t l'engagement pour la paix
Alain assiste en tant que brigadier d'artillerie aux atrocités de la Grande
Guerre, qui lui inspirent son célèbre pamphlet : Mars ou la guerre jugée
(1921).
Son œuvre témoigne de sa lutte pour la paix et contre la montée
des fascismes.
Politiquement engagé auprès des radicaux, il milite en
faveur d'une république libérale strictement contrôlée par le peuple.
Alain a écrit de nombreuses œuvres, dont les Propos (1908 - 1919), le
Système des beaux-arts (1920), Les idées et les âges (1927), et les Éléments
de philosophie (1940).
Thèses essentielles
Figure du professeur philosophe anti-intellectuel, combattant tout préjugé
et militant pour le développement du libre jugement de chacun, Alain
n'édifie pas un système, mais élabore des pensées, des propos sur divers
sujets, analysant ainsi la réalité de son temps.
Pour celui que beaucoup
qualifient d'« éveilleur d'esprit», la philosophie doit sefaire critique avant
tout : « penser, c'est dire non ».
t Percevoir, c'est juger
Rationaliste, Alain place en la raison toute sa confiance.
La connaissance
procède du jugement, non de l'expérience sensible pure.
La perception
elle-même, par laquelle la conscience se représente un objet, n'est pas le
fait des sens seuls, elle n'est pas simple sensation, mais jugement, acte
de l'esprit qui « y met de lui-même bien plus qu'il ne croit » (Eléments).
Toute perception est en effet une construction, un rassemblement et
une interprétation des sensations que l'esprit élabore à partir de ses
connaissances antérieures.
En effet, lorsque je dis percevoir, par exemple, un dé cubique, ce que je
touche effectivement, ce sont des arrêtes, des pointes, des plans durs et
lisses, mais jamais mes sens ne me donnent à toucher en même temps
tous les éléments de ce dé.
De même, je ne vois jamais en même temps les
six faces qui le composent, bien que la notion de dé cubique les suppose :
c'est que« la perception est déjà une fonction d'entendement» (ibid.).
Elle
est issue non de la sensation, mais du jugement : à partir de la vue de trois
faces du dé, je juge que c'est un cube, alors même qu'un cube comporte
six faces.
Percevoir, c'est déjà juger, c'est aller plus loin que les simples
données brutes des sens.
L'entendement produit le monde objectif, commun à tous les hommes : la
perception est le début de la connaissance, elle ordonne les apparences.
Il
faut alors éduquer la perception pour éviter les apparences trompeuses :
certes, un bâton droit plongé dans l'eau peut nous sembler brisé, mais la
perception éduquée (celle qui mène au vrai) considère cette apparence de
brisure comme le fruit des mécanismes optiques qui la régissent.
t la critique de l'imagination
L'entendement permet de bien percevoir le monde.....
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓