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Albert Camus, L'Étranger, I. En me réveillant, j'ai compris pourquoi mon patron avait l'air mécontent quand je lui ai demandé...

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« Albert Camus, L'Étranger, I. En me réveillant, j'ai compris pourquoi mon patron avait l'air mécontent quand je lui ai demandé mes deux jours de congé : c'est aujourd'hui samedi.

Je l'avais pour ainsi dire oublié, mais en me levant, cette idée m'est venue.

Mon patron, tout naturellement, a pensé que j'aurais ainsi quatre jours de vacances avec mon dimanche et cela ne pouvait pas lui faire plaisir.

Mais d'une part, ce n'est pas ma faute si on a enterré maman hier au lieu d'aujourd'hui et d'autre part, j'aurais eu mon samedi et mon dimanche de toute façon.

Bien entendu, cela ne m'empêche pas de comprendre tout de même mon patron. J'ai eu de la peine à me lever parce que j'étais fatigué de ma journée d'hier.

Pendant que je me rasais, je me suis demandé ce que j'allais faire et j'ai décidé d'aller me baigner.

J'ai pris le tram pour aller à l'établissement de bains du port.

Là, j'ai plongé dans la passe.

Il y avait beaucoup de jeunes gens.

J'ai retrouvé dans l'eau Marie Cardona, une ancienne dactylo de mon bureau dont j'avais eu envie à l'époque.

Elle aussi, je crois.

Mais elle est partie peu après et nous n'avons pas eu le temps.

Je l'ai aidée à monter sur une bouée et, dans ce mouvement, j'ai effleuré ses seins.

J'étais encore dans l'eau quand elle était déjà à plat ventre sur la bouée.

Elle s'est retournée vers moi.

Elle avait les cheveux dans les yeux et elle riait.

Je me suis hissé à côté d'elle sur la bouée.

Il faisait bon et comme en plaisantant, j'ai laissé aller ma tête en arrière et je l'ai posée sur son ventre.

Elle n'a rien dit et je suis resté ainsi.

J'avais tout le ciel dans les yeux et il était bleu et doré.

Sous ma nuque, je sentais le ventre de Marie battre doucement.

Nous sommes restés longtemps sur la bouée, à moitié endormis.

Quand le soleil est devenu trop fort, elle a plongé et je l'ai suivie.

Je l'ai rattrapée, j'ai passé ma main autour de sa taille et nous avons nagé ensemble.

Elle riait toujours.

Sur le quai, pendant que nous nous séchions, elle m'a dit : "Je suis plus brune que vous." Je lui ai demandé si elle voulait venir au cinéma le soir.

Elle a encore ri et m'a dit qu'elle avait envie de voir un film avec Fernandel.

Quand nous nous sommes rhabillés, elle a eu l'air très surprise de me voir avec une cravate noire et elle m'a demandé si j'étais en deuil.

Je lui ai dit que maman était morte.

Comme elle voulait savoir depuis quand, j'ai répondu : « Depuis hier ».

Elle a eu un petit recul, mais n'a fait aucune remarque.

J'ai eu envie de lui dire que ce n'était pas ma faute, mais je me suis arrêté parce que j'ai pensé que je l'avais déjà dit à mon patron.

Cela ne signifiait rien.

De toute façon, on est toujours un peu fautif. Albert Camus, L'Étranger, I. Impossible d'afficher l'image liée.

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Vérifiez que la liaison pointe v ers le fichier et l'emplacement corrects. En me réveillant, j'ai compris pourquoi mon patron avait l'air mécontent quand je lui ai demandé mes deux jours de congé : c'est aujourd'hui samedi.

Je l'avais pour ainsi dire oublié, mais en me levant, cette idée m'est venue.

Mon patron, tout naturellement, a pensé que j'aurais ainsi quatre jours de vacances avec mon dimanche et cela ne pouvait pas lui faire plaisir.

Mais d'une part, ce n'est pas ma faute si on a enterré maman hier au lieu d'aujourd'hui et d'autre part, j'aurais eu mon samedi et mon dimanche de toute façon.

Bien entendu, cela ne m'empêche pas de comprendre tout de même mon patron. J'ai eu de la peine à me lever parce que j'étais fatigué de ma journée d'hier.

Pendant que je me rasais, je me suis demandé ce que j'allais faire et j'ai décidé d'aller me baigner.

J'ai pris le tram pour aller à l'établissement de bains du port.

Là, j'ai plongé dans la passe.

Il y avait beaucoup de jeunes gens.

J'ai retrouvé dans l'eau Marie Cardona, une ancienne dactylo de mon bureau dont j'avais eu envie à l'époque.

Elle aussi, je crois.

Mais elle est partie peu après et nous n'avons pas eu le temps.

Je l'ai aidée à monter sur une bouée et, dans ce mouvement, j'ai effleuré ses seins.

J'étais encore dans l'eau quand elle était déjà à plat ventre sur la bouée.

Elle s'est retournée vers moi.

Elle avait les cheveux dans les yeux et elle riait.

Je me suis hissé à côté d'elle sur la bouée.

Il faisait bon et comme en plaisantant, j'ai laissé aller ma tête en arrière et je l'ai posée sur son ventre.

Elle n'a rien dit et je suis resté ainsi.

J'avais tout le ciel dans les yeux et il était bleu et doré.

Sous ma nuque, je sentais le ventre de Marie battre doucement.

Nous sommes restés longtemps sur la bouée, à moitié endormis.

Quand le soleil est devenu.... »

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