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Algérie 1986-1987 Fin de l'économie de rente A l'approche de son vingt-cinquième anniversaire (juillet 1987), l'État algérien traverse une période...

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« Algérie 1986-1987 Fin de l'économie de rente A l'approche de son vingt-cinquième anniversaire (juillet 1987), l'État algérien traverse une période cruciale.

La dévalorisation du pétrole et du dollar survenue en 1986 a eu des incidences désastreuses, privant le pays de 40% de ses recettes en devises (7,65 milliards de dollars en 1986 au lieu de 12,7 milliards en 1985).

L'Algérie a régressé: sa croissance économique de 2,9% a été prise de vitesse par son expansion démographique de 3,2% Dès mars 1986, la volonté de soustraire l'indépendance nationale au "diktat" du FMI a inspiré une politique de rigueur visant à sauvegarder les équilibres extérieurs.

Pour contrôler la situation - qui demeurait critique en mars 1987 -, la loi rectificative de finances d'avril 1986 et le budget 1987 ont prévu la compression des dépenses à l'extérieur, la baisse du train de vie de l'État ainsi que des coupes claires dans les investissements.

Au niveau des importations, le souci d'éviter la paralysie de l'appareil productif l'a emporté.

Malgré une priorité toute relative, les achats alimentaires pour 1987 ont été réduits de 40% par rapport à 1985.

Le soutien des prix des produits de première nécessité a toutefois été maintenu. Diverses techniques ont été utilisées pour boucler les comptes: collecte de l'épargne privée, déficit budgétaire (14 milliards de dinars en 1986, 12 milliards prévus pour 1987), utilisation des réserves en devises, pratique des arriérés de paiement.

Enfin, depuis la baisse du pétrole en 1983, l'Algérie est revenue sur le marché international des capitaux ; elle y a emprunté 1,3 milliard de dollars en 1986, d'où une dette extérieure totale d'environ 20 milliards de dollars.

Les remboursements connaîtront ainsi une nouvelle hausse à partir de 1988, tandis que la stabilisation du prix du baril à 18 dollars objectif que s'est fixé l'OPEP en décembre 1986 - reste aléatoire...

Alors, où trouver de nouvelles ressources? Disposant d'une forte capacité de liquéfaction inemployée, la Sonatrach (société nationale des hydrocarbures), en quête de débouchés pour son gaz naturel, a abouti à un accord avec la Yougoslavie et, au printemps 1987, elle était sur le point de conclure avec Bayerngas (Munich) et Panhandle (États-Unis).

Elle s'est efforcée aussi de consolider sa part du marché européen (en 1986, 28% des importations de gaz de la CEE) en faisant preuve de souplesse envers ses clients traditionnels pour ce qui est des quantités et des prix. Cependant, jamais les inconvénients d'une telle dépendance envers les hydrocarbures (98% des exportations) n'ont été ressentis aussi lourdement.

Il n'y a plus désormais d'échappatoire possible à la transformation des structures et des mentalités déjà mise à l'ordre du jour au congrès du Front de libération nationale (FLN) en juin 1980... Pour diriger le passage d'une économie de rente à une économie productive, le président Chadli Bendjedid, depuis le remaniement gouvernemental de février 1986, s'est entouré de gestionnaires expérimentés.

Adoptant le précepte chinois "que le chat soit blanc ou noir, l'important est qu'il attrape des souris", le gouvernement a privilégié les critères d'efficacité.

Son but immédiat a été d'augmenter la production de richesses afin de satisfaire la demande interne et de dégager un surplus exportable à des prix compétitifs. Redressement agricole Grâce aux mesures prises en 1982-1983, la lente convalescence de l'agriculture s'est poursuivie: la production a augmenté de 9% en 1985 et 40% des domaines agricoles socialistes ont connu une gestion équilibrée en 1986.

Rendre plus attractif pour la jeunesse le secteur agricole handicapé par une main-d'oeuvre vieillissante et non qualifiée, tel est l'objectif fixé de longue date.

Les progrès de l'électrification rurale (réalisée à 80%), les relèvements des salaires et des prix à la production intervenus en 1986, la nomination d'ingénieurs agronomes à la tête de certaines wilayas (départements) sont allés dans ce sens.

La distribution en 1985-1986 de 100 000 hectares du secteur public laissés en jachère à des citoyens qui en deviendront propriétaires après cinq ans d'exploitation effective a prouvé que la poursuite déterminée de l'autonomie alimentaire (assurée à 40% seulement) pouvait faire sauter des tabous historiques.

La construction de barrages a continué avec la participation d'entreprises algériennes. A un moment où l'investissement public marquait le pas, la nouvelle légitimité accordée au secteur privé par la révision de la Charte nationale a permis de favoriser son essor dans le tourisme, les loisirs, la maintenance.

L'approbation de 507 nouveaux projets au cours du premier semestre 1986 a porté à 2 835 le nombre de dossiers agréés depuis mai 1983. Les gains.... »

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