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Algérie 1987-1988 Priorité à la réforme économique L'Algérie a reconduit pour 1988 la politique de rigueur qui lui avait permis,...

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« Algérie 1987-1988 Priorité à la réforme économique L'Algérie a reconduit pour 1988 la politique de rigueur qui lui avait permis, l'année précédente, de maîtriser une situation financière très dégradée. Représentant 98% des recettes d'exportation, les revenus tirés des ventes d'hydrocarbures se sont stabilisés à 8,45 milliards de dollars en 1987, ce qui était mieux qu'en 1986 (7,65 milliards de dollars).

Ce progrès a autorisé un élargissement du programme général des importations.

Mais les autorités refusant toujours un rééchelonnement de la dette extérieure, le service de cette dernière a atteint, en 1987 et 1988, 55% de la valeur des recettes d'exportations, une charge extrêmement lourde.

L'objectif est donc demeuré inchangé: accroître par tous les moyens la production afin d'entretenir une croissance si possible égale à l'expansion démographique (3,1%). Dans une période de baisse des coûts des énergies alternatives, la cherté des opérations de liquéfaction, transport et regazéification handicape la commercialisation du GNL (gaz naturel liquéfié), principale richesse du pays, et compromet ainsi l'amortissement des énormes investissements opérés - à crédit durant les années soixante-dix.

Pour sauvegarder et améliorer ses parts de marché en Europe, face à la concurrence norvégienne et soviétique, et reconquérir sa clientèle nord-américaine, tout en maintenant ses prétentions sur les prix, la Sonatrach (Société nationale des hydrocarbures) s'est engagée dans une série de négociations délicates.

Si elle n'a pu faire triompher son point de vue face à ses clients traditionnels - (Gaz de France, Enagas [Espagne], Distrigaz [Belgique]) -, en revanche, la société algérienne a amélioré ses débouchés en plaçant à long terme auprès de la Turquie, des États-Unis et de la Grèce un total de 8,6 milliards de mètres cubes de GNL par an et, auprès de la Libye, 3,5 milliards de mètres cubes par an de gaz naturel livrés par gazoduc. Privatisation rampante Mais l'affaire de la période, c'est la réforme économique.

Il s'agit, au moindre coût idéologique, de sortir l'économie de l'étatisation poussée qui, les méfaits inhérents à la bureaucratie aidant, aboutissait à son étouffement.

Ce problème est commun à différents États qui avaient adopté un modèle socialiste centralisé de développement.

Les solutions retenues par l'Algérie ont fait l'objet de textes législatifs publiés en décembre 1987. Mise en route à titre expérimental dès octobre 1987, la réorganisation des Domaines agricoles socialistes (DAS) vise à redonner une dimension humaine à l'acte de production agricole en permettant un retour aux petites exploitations, sans pour autant procéder à une privatisation avouée.

Pour ce faire, droit de propriété et jouissance sont dissociés.

Les DAS, dont beaucoup demeuraient déficitaires au terme de la campagne 1987, sont redivisés en exploitations agricoles collectives (EAC).

Celles-ci sont attribuées à un collectif incluant au moins trois fellahs (paysans) qui, rassemblés par affinités, peuvent appartenir à la même famille.

Chaque producteur, moyennant une redevance à l'État, aura des droits réels de jouissance illimitée, cessibles ou transmissibles après une période de cinq ans.

L'État exerce son droit de propriété en faisant obligation au collectif d'exploiter la terre, de préserver son indivision ainsi que sa vocation agricole.

Ce démantèlement de l'agriculture collectivisée instaurée depuis 1963 sur 2,4 millions d'hectares qui avaient appartenu à des colons français, devait être achevé en juin 1988. Le renouveau du secteur public industriel est également recherché par l'octroi d'une large autonomie de gestion.

Selon la réforme engagée, l'État doit rester propriétaire et unique actionnaire du capital, mais il ne gère plus.

La tutelle du ministère de l'Industrie étant abolie, le directeur général nommé par le conseil d'administration reçoit tous les pouvoirs de gestion ; mais en contrepartie, sa responsabilité civile et pénale est pleinement engagée.

Les entreprises publiques, auxquelles est consenti un dernier apurement de leur passif, seront désormais financées par les banques et non plus par l'État.

Un calendrier de transformation des entreprises nationales (500) et locales (1 500) en "entreprises publiques économiques" a été adopté: 1988 est une année de préparation à la réforme, qui sera d'abord testée sur un échantillon d'entreprises, puis progressivement étendue.

En une période où l'investissement privé se concrétise difficilement, la chute des investissements publics ne permet pas non plus de résorber une.... »

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