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Allemagne 1996-1997 Difficiles réformes Pour le chancelier fédéral Helmut Kohl, les années 1996-1997 s'annonçaient comme devant être une période plutôt...

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« Allemagne 1996-1997 Difficiles réformes Pour le chancelier fédéral Helmut Kohl, les années 1996-1997 s'annonçaient comme devant être une période plutôt calme et favorable, aucune échéance électorale importante n'étant programmée du printemps 1996 à l'automne 1997.

L'Union monétaire européenne, chère au chancelier, était en préparation.

Et, en octobre 1996, au pouvoir depuis quatorze ans, le chancelier pouvait se féliciter de détenir le record du mandat le plus long à son poste.

Or, la cote de popularité de Helmut Kohl et de son gouvernement chrétien-libéral allait en réalité baisser.

Le pays, toujours confronté aux conséquences économiques de l'unification d'octobre 1990, était à la recherche d'un nouvel équilibre économique et social.

Le gouvernement éprouvait des difficultés à mettre en oeuvre le processus de réformes qu'il envisageait, tout en devant assainir les finances publiques. En 1996, la conjoncture économique commençait pourtant à s'améliorer.

Après la mini-récession de l'hiver 19951996, les chefs d'entreprise regagnaient progressivement confiance.

Les exportations augmentaient au rythme du commerce mondial.

Les profits des grandes entreprises s'envolaient.

L'inflation atteignait, avec 1,4 %, son niveau le plus bas depuis 1988. La reprise restait pourtant modérée dans son ensemble.

D'une part, certains secteurs continuaient à subir les effets retardés de la récession.

Des firmes établies, comme le producteur d'équipements électroménagers AEG ou les chantiers navals Vulkan, faisaient faillite.

D'autre part, la consommation des ménages stagnait, le taux des prélèvements obligatoires atteignant 43 % du produit intérieur brut (PIB) en 1997.

Le secteur du bâtiment se trouvait quant à lui en récession, après les excès du "boom" de construction du début des années quatre-vingt-dix.

En conséquence, l'activité ralentissait fortement, surtout dans la partie orientale du pays.

La croissance n'y atteignait plus que 2 % en 1996, à peine plus qu'à l'Ouest (1,3 %).

Le rattrapage de l'ancienne RDA (République démocratique allemande) sur les anciens Länder de RFA paraissait alors interrompu. Chômage record malgré la reprise Le marché du travail subissait les conséquences de cette situation.

Après avoir dépassé pour la première fois la barre des 4 millions de sans-emploi au début de 1996, le chômage atteignait, douze mois plus tard, 4,6 millions, niveau qui n'avait jamais plus été atteint depuis 1933, l'année noire de l'arrivée au pouvoir des nazis.

Si le taux de chômage était beaucoup plus élevé à l'époque pour des raisons démographiques, la triste nouvelle n'en contribuait pas moins à amplifier la crise de confiance ambiante dans le pays. Présenté en janvier 1996, un programme de réformes économiques et de rigueur budgétaire était adopté par le gouvernement au mois d'avril.

Son objectif ambitieux était de réduire le chômage de moitié d'ici l'an 2000.

Le programme prévoyait des mesures de flexibilisation du marché du travail et d'allégement des charges sociales pour les entreprises.

En janvier 1997 deux commissions gouvernementales présentaient également des projets concernant la réforme de l'impôt sur le revenu et celle du financement des retraites.

Or, dès le mois d'avril 1996, les syndicats quittaient la table des négociations avec le patronat (l'initiative de ces négociations avait été prise par le chancelier lui-même en décembre).

En juin, 300 000 personnes se déplaçaient à Bonn pour manifester leur hostilité aux réformes gouvernementales.

En automne, la mise en vigueur d'une loi destinée à abaisser le niveau des indemnités maladie (de 100 % à 80 % du montant du salaire) provoquait de nombreuses grèves dans l'industrie. Les patrons renonçaient alors à leur projet initial d'application unilatérale de la loi.

Les indemnités allaient ensuite revenir à 100 % du salaire pour la plupart des branches.

En mars 1997, après de violentes manifestations de mineurs à Bonn, le gouvernement devait abandonner son projet de réduction draconienne des subventions au secteur du charbon.

Enfin, sous la pression des lobbies, le chancelier faisait adopter un programme de relance en faveur du secteur de la construction.

En revanche, la proposition d'une réduction générale de la durée hebdomadaire du travail à 32 heures, avancée en avril 1997 par le chef du puissant syndicat de la métallurgie IG Metal, Klaus Zwickel, était condamnée par les représentants du patronat. Sur le plan politique, le chancelier se trouvait confronté à une forte opposition au Bundesrat (la chambre basse) dominé par une large majorité sociale-démocrate.

H.

Kohl allait être obligé d'engager des négociations difficiles sur la réforme fiscale, notamment à cause de la pression des lobbies. Le projet prévoyait en effet, en contrepartie d'une baisse des taux d'imposition, la suppression de certaines exemptions fiscales.

De même, le Parti libéral, petit partenaire gouvernemental, s'opposait à toute augmentation des impôts, rendant plus difficile la réduction des déficits publics.

Enfin, la Bundesbank a fait échouer, en juin 1997, la tentative de Theo Waigel, ministre des Finances, de revaloriser les réserves d'or du pays au profit du budget fédéral. Une trompeuse impression d'immobilisme L'immobilisme semblait alors s'installer, ce qui, pour certains commentateurs, reflétait un conservatisme profond de la société allemande.

Le pays était pourtant déstabilisé non seulement par les conséquences de l'unification - les transferts annuels vers l'Est atteignant 5 % du PIB -, mais aussi par une remise en cause des aspects sociaux du modèle allemand.

Les syndicats craignaient un tournant vers un "capitalisme pur".

De nombreux chefs d'entreprise semblaient en effet accorder une priorité aux intérêts des actionnaires plutôt qu'à leurs salariés.

La tentative avortée d'une offre publique d'achat hostile lancée par l'entreprise de sidérurgie Hoechst envers son concurrent Thyssen, en mars 1997, fut perçue par les syndicats comme une autre preuve de changement dans les conceptions entrepreneuriales. Dans ces conditions, le gouvernement, en voulant tout.... »

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