Allemagne 1999-2000 Les défis de la "république de Berlin" Une certaine morosité a accompagné les manifestations commémorant le dixième anniversaire...
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Allemagne 1999-2000
Les défis de la "république de Berlin"
Une certaine morosité a accompagné les manifestations commémorant le dixième
anniversaire de la chute du Mur de Berlin, le 9 novembre 1999.
Le Bundestag
(Diète fédérale) ainsi que les principaux services gouvernementaux avaient, peu
de temps auparavant, achevé leur installation à Berlin qui, pour l'occasion, a
été le théâtre de festivités largement boudées par les Allemands de l'Est.
De même, le gouvernement dirigé par le chancelier Gerhard Schröder a fêté dans
la plus grande discrétion le premier anniversaire de son arrivée au pouvoir.
La
concorde au sein de la coalition unissant le SPD (Parti social-démocrate) et les
Verts n'apparaissait pas directement menacée, comme en a témoigné, en juin 2000,
la signature de l'accord prévoyant la sortie progressive du nucléaire.
Les deux
partenaires gouvernementaux ont cependant été tous deux confrontés à l'usure du
pouvoir et à des choix pragmatiques souvent mal compris par leurs électorats
respectifs.
Cela, s'ajoutant à la crise sans précédent traversée par la CDU (Union
démocrate-chrétienne), a confirmé les analyses annonçant une crise générale des
partis politiques fédéraux allemands.
La fin de l'année 1999 et le début de l'année 2000 ont été fortement marqués par
le scandale financier dit "des caisses noires" de la CDU, venu clore de façon
définitive l'"ère Kohl".
Révélée à partir de l'accusation selon laquelle une
commission occulte aurait été versée par le marchand d'armes Karl-Heinz
Schreiber à l'ancien trésorier de la CDU, Walther Leisler Kiep (4-6 novembre
1999), l'affaire n'a pris toute son ampleur que le 16 décembre, lorsque l'ancien
chancelier Helmut Kohl (1982-1998), reconnaissant son entière et unique
responsabilité, a admis publiquement l'existence de comptes secrets alimentés
par de mystérieux donateurs, dont il entendait préserver l'anonymat.
Le scandale
s'est par la suite étendu à la fédération CDU de Hesse, provoquant un
rebondissement dans l'affaire de la vente des raffineries de Leuna à la
compagnie française Elf-Aquitaine (commissions occultes).
Le 18 janvier 2000, H.
Kohl, sous le coup d'une procédure judiciaire, démissionnait de la présidence
d'honneur de son parti.
Le 15 février, le président du Bundestag, Wolfgang
Thierse (SPD), condamnait la CDU à rembourser à l'État la somme de 41,35
millions DM pour infraction à la législation sur le financement public des
partis politiques.
La démission consécutive (16 février) de Wolfgang Schäuble,
président de la CDU et chef de son groupe parlementaire au Bundestag, imposait
un changement de direction.
Angela Merkel, qui avait, dès décembre 1999, appelé son parti à se désolidariser
de H.
Kohl, a été élue le 10 avril 2000.
Cette élection a porté pour la première
fois une femme, en outre citoyenne originaire des Länder de l'Est, à la tête
d'un parti fondateur de la RFA.
De leur côté, les deux partis au pouvoir connaissent une crise d'identité, se
manifestant notamment pour les Verts par une baisse de leur audience électorale.
Quant au SPD, il a été touché dès la fin de l'année 1999 par un scandale de
corruption impliquant le président de la République, Johannes Rau.
Le PDS (Parti du socialisme démocratique), formation héritière du parti
(communiste) dirigeant de RDA, a également dû faire face à une crise majeure au
sein de sa direction.
Après un ultime affrontement entre dogmatiques et
réformateurs, Lothar Bisky, président du PDS, et Gregor Gysi, chef de son groupe
parlementaire, ont annoncé leur prochain départ.
À partir de septembre 1999, l'Allemagne a connu une série de consultations
électorales régionales traduisant l'évolution tumultueuse de la vie politique
fédérale.
Ainsi, les scrutins organisés dans le Brandebourg et en Sarre (5
septembre 1999), en Thuringe (12 septembre 1999), en Saxe (19 septembre 1999) et
à Berlin (10 octobre 1999) se sont-ils soldés par un net recul du SPD au profit
de la CDU.
Le SPD a perdu la majorité absolue dans le Brandebourg et en Sarre,
ainsi que sa participation au gouvernement régional de Thuringe.
De fait, la
position majoritaire du gouvernement Schröder au sein du Bundesrat (chambre des
Länder) se trouvait menacée.
Alors que les Verts et le FDP (Parti libéral)
poursuivaient leur déclin, le PDS a renforcé considérablement ses résultats
électoraux dans l'ensemble des nouveaux Länder, dépassant le SPD en Thuringe et
en Saxe et apparaissant, aux côtés de la CDU, comme le grand vainqueur du
scrutin à Berlin.
Les élections régionales du Schleswig-Holstein (27 février 2000) ont confirmé,
mais dans des proportions moins importantes qu'imaginé, le désaveu de la CDU.
Ce
tassement a renforcé la coalition régionale SPD-Verts et....
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