Allemagne 2004-2005 Le coût politique des réformes Alors que, sur le plan intérieur, le gouvernement SPD (Parti social-démocrate)/Verts dirigé depuis...
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Allemagne 2004-2005
Le coût politique des réformes
Alors que, sur le plan intérieur, le gouvernement SPD (Parti
social-démocrate)/Verts dirigé depuis 1998 par Gerhard Schröder (SPD)
poursuivait son programme de réformes en matière de politiques sociales, la
défaite subie par le SPD lors des élections régionales en Rhénanie du
Nord-Westphalie en mai 2005 a bouleversé la donne politique.
Sur le plan
international, l’année 2004 a vu la poursuite des efforts de l’Allemagne pour
renforcer son influence européenne et mondiale.
Les consultations électorales de l’année 2004-2005 se sont traduites par une
série de défaites pour le SPD.
Lors des élections européennes du 13 juin 2004,
le SPD obtenait avec 21,5 % le plus mauvais résultat de son histoire
d’après-guerre à une élection nationale.
La CDU (Union chrétienne-démocrate)
maintenait sa position dominante malgré une baisse significative, alors que les
Verts, le FDP (Parti libéral) et le PDS (Parti du socialisme démocratique)
progressaient.
Lors des élections régionales de Thuringe, organisées le même
jour, la CDU conservait la majorité absolue malgré des pertes.
Il en était de
même en Sarre (5 septembre 2004) : le scrutin sarrois y a également vu une
poussée des Verts et du FDP qui allaient de nouveau être représentés au sein du
parlement régional.
Les élections régionales de Saxe et de Brandebourg
organisées le 19 septembre 2004 se traduisaient par un désaveu des grands partis
de gouvernement et par une percée de l’extrême droite.
Dans le Brandebourg, le
SPD restait en tête malgré de fortes pertes et le PDS ravissait à la CDU la
deuxième position.
La DVU (Union populaire allemande, extrême droite) obtenait
plus de 6 % des suffrages.
Le SPD se prononçait pour un maintien de la grande
coalition gouvernementale qui l’unissait à la CDU.
En Saxe, la CDU, qui perdait
la majorité absolue dont elle disposait depuis l’origine, se voyait contrainte
de former un gouvernement associant les sociaux-démocrates.
Les élections
permettaient l’entrée en force du NPD (Parti national-démocratique d’Allemagne,
extrême droite).
Enfin, le scrutin du Schleswig-Holstein (20 février 2005)
marquait la fin de la domination de Heide Simonis (SPD) et la constitution d’un
gouvernement CDU-SPD dirigé par la CDU.
Le coup fatal a été toutefois porté lors
des élections dans le fief social-démocrate de Rhénanie du Nord-Westphalie (22
mai 2005) où l’ampleur de la défaite du SPD a conduit le chancelier à annoncer
la tenue d’élections anticipées à l’échelon fédéral, le 18 septembre 2005.
Cette
décision très inattendue prenait de cours l’ensemble des partis politiques.
Politique de réformes et contestation sociale
Très critiqué pour sa politique gouvernementale, le SPD était en proie à une
grave crise d’identité que le discours anticapitaliste adopté par son président,
Franz Müntefering, lors de la campagne en Rhénanie du Nord-Westphalie ne
suffisait pas à enrayer.
Candidat à sa propre succession, G.
Schröder subissait
les attaques de l’aile gauche du parti animée par Oskar Lafontaine jusqu’à la
démission de ce dernier, au lendemain du scrutin du 22 mai, et son ralliement au
parti politique Travail et justice sociale (WASG), créé par des dissidents du
SPD.
Confrontée aux derniers développements du scandale des « caisses noires » de sa
fédération de Hesse (financement occulte du parti), la direction de la CDU était
pour sa part fragilisée par les démissions consécutives de Friedrich Merz et de
Lorenz Meyer.
Après une réélection sans fanfare à la présidence de la CDU,
Angela Merkel était choisie comme candidate de l’Union CDU/CSU pour affronter G.
Schröder dans la course à la chancellerie.
Les Verts, peu touchés par la débâcle électorale de leurs partenaires de
gouvernement sociaux-démocrates, élisaient quant à eux Claudia Roth à leur
présidence collégiale et confortaient leurs positions à l’ouest du pays.
Le PDS
tirait profit, de son côté, de la contestation sociale mais restait cantonné à
son milieu d’origine est-allemand.
Toutefois, la conclusion d’une alliance
électorale avec le WASG nourrissait l’espoir d’une extension à l’Ouest.
Le désaveu électoral du principal parti au pouvoir s’expliquait par une forte
contestation de la politique du gouvernement.
Ainsi, l’affaire portant sur
l’octroi massif et incontrôlé de visas à des ressortissants des pays de l'Est, a
porté ombrage à Joschka Fischer (Verts), vice-chancelier et ministre des
Affaires étrangères, dont la popularité a été atteinte.
Mais c’est avant tout la
réforme phare du gouvernement, l’Agenda 2010, qui a fait l’objet des critiques
les plus virulentes, notamment à l’est du pays.
Présenté en mars 2003 par le
chancelier Schröder, il comportait une trentaine de mesures visant à promouvoir
la réforme du système de couverture sociale, du marché du travail et des
finances publiques à l’horizon 2010.
La réforme du marché du travail (Hartz IV)
est entrée en vigueur le 1er janvier 2005.
Elle prévoit notamment la fusion de
l’allocation chômage et de l’aide sociale et s’est d’emblée traduite par une
réduction des prestations.
La réforme a provoqué une vague de protestation avec
l’organisation durant l’été 2004....
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