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Alors que l'année précédente avait été marquée par une détérioration rapide de la situation politique et économique du pays, l'année...

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« Alors que l'année précédente avait été marquée par une détérioration rapide de la situation politique et économique du pays, l'année 1983 aura été caractérisée par une stabilisation suivie d'une lente remontée.

Comme à l'accoutumée, le Canada a été le premier pays occidental à profiter de la reprise économique américaine.

La demande pour les produits canadiens a considérablement augmenté, ce qui a permis à la balance commerciale de maintenir un solde positif, malgré une reprise des importations.

Le déficit du gouvernement fédéral aura finalement été inférieur de 4 milliards de dollars canadiens aux 33 prévus.

Quant à l'inflation, elle a semblé vouloir se stabiliser autour du seuil des 5% l'an.

Seule ombre au tableau: la persistance d'un taux de chômage très élevé, plus de 11%, qui a continué de frapper le plus durement les provinces de l'Est (16%) et le Québec (14%). Le budget fédéral du 19 avril 1984 a proposé plusieurs programmes de relance de l'emploi, mais dans l'ensemble le ministre des Finances, M.

Marc Lalonde, a opté pour une politique conservatrice, sous prétexte d'éviter une hausse toujours possible de l'inflation.

Depuis 1982, les travailleurs employés par le gouvernement fédéral ou les sociétés d'État étaient soumis à des restrictions sévères dans l'indexation de leurs salaires.

Mais à la mi-1984, on ne s'attendait pas à ce que les centrales syndicales acceptent aussi facilement qu'en 1983 la reconduction de ces restrictions.

Contesté partout en Amérique du Nord pour son corporatisme et son incapacité de s'adapter au nouvel environnement économique, le syndicalisme donnait en effet des signes de vouloir relever la tête, ne serait-ce que pour contenir l'effritement de son influence. Les taux d'intérêts élevés aux États-Unis et la demande soutenue pour des emprunts publics ont exercé des pressions à la baisse sur le dollar canadien, qui a maintenu sa position concurrentielle face aux monnaies européennes, notamment le franc français, mais qui est tombé sous la barre des 80 cents américains.

Après une reprise étonnante au cours des trois premiers trimestres de 1983, l'économie canadienne semblait s'essouffler en fin d'année, notamment en ce qui concerne les décisions d'investissement.

L'abandon définitif des mégaprojets énergétiques, le manque de concertation entre les principaux agents de développement économique, la baisse de productivité et le faible niveau d'investissement en recherche et développement ont en effet empêché une véritable relance. Sur le plan politique, quatre événements ont marqué la scène canadienne en 1983.

En juin, le Parti progressiste conservateur s'est donné un nouveau chef en la personne de M.

Brian Mulroney, un anglophone originaire du Québec, qui l'a emporté sur l'ancien Premier ministre et chef démissionnaire, M. Joe Clark.

Ancien président de la filiale canadienne de la multinationale américaine Iron Ore, M.

Mulroney a surtout mis en avant son expérience dans le monde des affaires et sa capacité de faire élire des candidats conservateurs au Québec. Quant au chef du Parti libéral du Canada et Premier ministre, M.

Pierre-Eliott Trudeau, il a passé une bonne partie de l'année en voyages officiels à l'étranger, tantôt pour assister à des conférences internationales, celle du Commonwealth et celle du sommet occidental en particulier, tantôt pour promouvoir son initiative de paix.

Lancée en grande pompe, cette initiative s'est voulue une tentative de rapprochement entre Américains et Soviétiques, grâce à la convocation d'une conférence au sommet des cinq puissances nucléaires.

Accueillie froidement par les principaux intéressés, cette initiative a suscité de nombreuses controverses, notamment lorsque le Premier ministre a semblé remettre en cause le rôle de l'OTAN.

Au Canada, les démarches de M.

Trudeau en faveur de la paix mondiale ont été accueillies avec un certain scepticisme, car en février 1984 son gouvernement accordait aux États-Unis la permission d'expérimenter sur le sol canadien les nouveaux missiles de croisière Cruise.

Au cours de l'année, de nombreuses protestations ont entouré cette décision et ont permis l'émergence d'un mouvement pacifiste canadien dont la popularité demeure cependant bien en deçà des mouvements européens et américains. D'autre part, le Premier ministre a fait durer le suspense quant à ses intentions de quitter ou non la vie politique.

L'annonce de son départ a finalement été faite en mars 1984, et a marqué le début d'une autre course au leadership.

L'ancien ministre des Finances, M.

John Turner, était donné gagnant contre son principal rival, le ministre de l'Énergie, M.

Jean Chrétien, qui avait contre lui la règle informelle de l'alternance entre un leader anglophone et francophone à la tête du Parti libéral.

De fait, John Turner était désigné, le 16 juin, par les libéraux pour succéder à P.

E.

Trudeau, à la fois à la présidence du parti file:///F/Lycée/angui/3/450583.txt[13/09/2020 02:24:50] et au gouvernement.

Le 9 juillet, il annonçait que des élections générales se tiendraient le 4 septembre. Finalement, les conflits linguistiques, que l'on pouvait croire résorbés, ont resurgi de plus belle dans la province du Manitoba, qu'une décision des tribunaux a reconnue comme une province officiellement bilingue.

Malgré l'appui du Parlement fédéral et l'acharnement de la minorité francophone locale, le gouvernement provincial n'a pu venir à bout de l'opposition à son projet de loi visant à assurer aux 30 000 Franco-Manitobains (3% de la population de la province) des services gouvernementaux en français. Il faudra que les tribunaux statuent de nouveau sur cette question explosive. Seule la province de Colombie-Britannique a connu une année politique aussi mouvementée.

Réélu en mai 1983, le gouvernement créditiste (droite) de M.

Bill Benett a tenté de mettre en application un vaste programme de coupures dans les programmes sociaux et dans la fonction publique.

En juillet, cette province a été témoin de la plus importante confrontation entre un gouvernement canadien et le mouvement syndical.

Ce n'est qu'à deux.... »

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