Analyse du sujet et problématisation : Candide est un conte philosophique de Voltaire qui paraît en janvier 1759. Ce conte...
Extrait du document
«
Analyse du sujet et problématisation :
Candide est un conte philosophique de Voltaire qui paraît en janvier 1759.
Ce conte
est sous-titré l’Optimisme.
Voltaire a voulu ici se moquer d’un optimisme irraisonné incarné
par Pangloss qui répète mécaniquement que “Tout est pour le mieux dans le meilleur des
mondes possibles”.
Il a voulu ridiculiser ceux qui ne considèrent pas avec sérieux et respect
le problème du mal.
Le sous-titre de Candide semble donc ironique, l’ironie étant utilisée de façon
récurrente chez Voltaire et particulièrement dans ce conte.
Le terme de « désespoir » est à relier ici avec les thèmes du Mal et du malheur, au
cœur de ce conte philosophique.
L’adjectif « insondable » est quelque peu obscur : il désigne d’une part quelque
chose dont on ne peut atteindre le fond (c’est à dire absolu, dont on ne peut sortir) et,
d’autre part, une chose énigmatique, difficile à comprendre.
On pourra tenter d’exploiter
les deux significations de cet adjectif.
L’adverbe « presque » vient moduler cette affirmation, évoquant une possibilité de
sonde ce désespoir.
Problématique : Candide nous plonge-t-il dans les abysses d’un désespoir
absolu et incompréhensible ? Y-a-t-il une issue au désespoir dans ce conte ?
I)
L’expérience d’un monde où règne un Mal absolu et sans fin
Après avoir été « chassé du paradis terrestre » pour avoir cru à un amour heureux
avec Cunégonde, Candide pénètre dans un monde où règne le Mal.
Il expérimente le Mal
sous toute ses formes.
1)
Le Mal physique
Candide, propulsé hors de son microcosme paradisiaque, expérimente une
multitude de souffrances physiques :
le froid et la faim (chapitre 2 : « Candide, tout transi, se
traîna le lendemain vers la ville voisine, qui s'appelle
Valdberghoff-trarbk-dikdorff, n'ayant point d'argent, mourant
de faim et de lassitude »
La maladie à travers Pangloss retrouvé en Hollande sous
l’apparence d’un « gueux tout couvert de pustules, les yeux
morts, le bout du nez rongé...
»
les catastrophes naturelles, d’abord sous la forme du séisme
de Lisbonne, fait historique survenu en novembre 1755, puis à
travers la tempête et le naufrage ( chap 5)
2)
Le Mal moral
Mais c’est le Mal psychologique et moral qui va entraîner le désespoir absolu dans
Candide.
Le conte fait état d’une multitude de maux psychologiques évoquant une
déchéance sans fin:
l’absurdité de la guerre révélant la méchanceté humaine: cf.
Guerre entre les Bulgares et les Abares, monstruosité absurde
où l’on massacre les innocents avec une joyeuse férocité.
Guerre entre Français et Anglais à propos du Canada, terre sans
valeur au climat rigoureux, guerre où l’amiral Byng sera
proprement exécuté “parce qu‘il n’a pas fait tuer assez de
monde
l’hypocrisie et le fanatisme religieux :
Ex :
·
les protestants hollandais qui refusent d’aider un frère
dans la peine.
·
Les catholiques portugais à travers l’inquisition qui
espionne et viole les esprits, et à travers l’autodafé qui
vient briser la liberté individuelle et fondamentale de la
conscience
l’esclavage : cf.
épisode du nègre de Surinam : « C’est à ce
prix que vous mangez du sucre en Europe ! »
è le mal est une réalité omniprésente, conséquence d’une nature humaine viciée.
Le parcours de Candide révèle qu’aucun endroit sur terre n’échappe au fléau : le désespoir
est donc bien sans fond ! Le mal semble appeler un mal encore pire dans une déchéance
inéluctable du monde.
II)
Un monde incompréhensible
Le désespoir est insondable, au sens d’incompréhensible dans Candide puisque le
monde lui-même est incompréhensible car livré à un désordre total.
1)
Un monde livré à un hasard cruel
Le monde dans lequel évolue Candide est un monde cruel livré à un hasard
malicieux.
Candide et ses amis se trouvent précipités, sans volonté aucune de leur part,
dans des aventures sans liens entre elles.
Ce désordre du monde confine à
l’invraisemblable, commeles personnages eux-mêmes le font remarquer :
Ex :« Voilà une aventure bien peu vraisemblable que nous avons eue à Venise.
On
n’avait jamais vu ni ouï conter que six rois détrônés soupassent ensemble....
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓