Analyse du sujet et problématisation Ce sujet comporte trois idées-clés à définir préalablement : l’apologue, le combat d’une idée et...
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Analyse du sujet et problématisation
Ce sujet comporte trois idées-clés à définir préalablement : l’apologue, le combat
d’une idée et la critique d’une société.
L’apologue est un discours narratif, souvent allégorique, en vers ou en prose ayant
une fonction démonstrative et une visée argumentative et renfermant des enseignements
dont le lecteur tire une morale pratique.
Il englobe différentes formes de textes, comme la
fable, le conte, l’utopie, la parabole, le mythe ou encore l’exemplum).
Concernant notre
sujet, on privilégiera certaines formes d’apologues comme la fable, le conte philosophique
ou l’utopie, qui ont une visée davantage critique par rapport aux autres formes.
L’expression « le combat d’une idée » révèle l’aspect argumentatif mais aussi
polémique (à travers le terme de « combat ») de l’apologue.
L’expression « critique de la société » montre la visée critique de certains
apologues, visée passant souvent par la satire dans ce genre de texte.
Problématique : Ainsi, en quoi l’apologue est-il une forme privilégiée pour
convaincre et dénoncer les travers d’une société ? Sur quels procédés s’appuie-t-il pour
atteindre ces buts ?
Ce sujet mettant en jeu les pouvoirs persuasifs et polémiques de l’apologue invite
dans sa forme même à faire un plan thématique.
( ATTENTION : ce type de plan ne doit
pas être un simple catalogue, il est donc nécessaire de ménager des liens logiques entre
les différentes parties qui doivent, en outre, partir du plus évident pour aller vers le plus
subtil)
I)
L’apologue : un moyen d’éviter la censure morale et politique
L’apologue a été très utilisé à des fins polémiques et critiques à des époques où la
censure sévissait fortement (du XVI au XVIIIème siècles notamment où la pression de la
censure, effet direct du pouvoir monarchique en place, est très présente).
- L’apologue est un récit simple voire enfantin ne suscitant a priori aucun danger
moral ou politique.
On peut évoquer ici les fables de La Fontaine, les contes philosophiques
de Voltaire ou les contes de Perrault, se présentant, à première vue, comme des histoires
divertissantes, merveilleuses.
C’est pourquoi ce type de récit est d’ailleurs destiné
prioritairement aux enfants (ne fait-on d’ailleurs pas encore apprendre, aujourd’hui, les
fables de La Fontaine aux élèves de primaire ?!)
- L’apologue, du fait même de sa destination première à un public enfantin, se
présente comme un récit à visée didactique, garant d’une certaine morale.
Il s’agit, à
travers lui de faire une leçon de morale.
Les exemples ici sont nombreux chez La Fontaine,
chez Perrault, dans les « morales » qui y sont prescrites (cf.
La morale du Héron :
Ne soyons pas si difficiles :
Les plus accommodants ce sont les plus habiles :
On hasarde de perdre en voulant trop gagner.
Gardez-vous de rien dédaigner
Surtout quand vous avez à peu près votre compte.
D’ailleurs, les Fables de La Fontaine sont dédiées au Dauphin et les Contes de ma
mère l’oye de Perrault sont précédés d’une épître au dauphin où il insiste d’ailleurs sur
l’utilité morale de ses textes :
L’apparence en est puérile, je le confesse ; mais ces
puérilités servent d’enveloppe à des vérités importantes… Par les
raisonnements et les conséquences qu’on peut tirer de ces fables,
on se forme le jugement et les mœurs, on se rend capable des
grandes choses.
Mais il faut bien sûr dépasser cette morale souvent feinte et présente uniquement
afin d’échapper à la censure, pour comprendre la véritable visée de ces textes.
II)
Une narration à double-fond impliquant un dépassement des
apparences premières
Le but de l’apologue, loin d’être moral, est que le lecteur avisé n’y voit pas une
histoire anodine.
- L’apologue est un genre totalement....
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