Analyse du sujet et problématisation Ce sujet comporte trois mots-clés : apologue, récit et morale L’apologue est un discours narratif,...
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Analyse du sujet et problématisation
Ce sujet comporte trois mots-clés : apologue, récit et morale
L’apologue est un discours narratif, souvent allégorique, en vers ou en prose ayant
une fonction démonstrative et une visée argumentative et renfermant des enseignements
dont le lecteur tire une morale pratique.
Il englobe différentes formes de textes, comme la
fable, le conte, l’utopie, la parabole, le mythe ou encore l’exemplum.
Concernant notre
sujet on s’appuiera sur les apologues comportant explicitement ce qu’on appelle une
morale : pour l’essentiel, la fable, le conte et la parabole.
Le récit est, dans l’apologue, la partie narrée, la petite histoire racontée.
La morale peut être explicitement présente ou non dans l’apologue : elle est la
partie délivrant un message abstrait qui est souvent une règle de conduite à valeur
universelle.
Ce sujet invite à se prononcer sur l’ « importance » de ces deux parties composant
l’apologue.
Cette « importance » n’est pas à évaluer en termes quantitatifs (par la place
qu’elle tient) mais en termes qualitatifs en relation avec la visée de l’apologue.
Problématique : Qui, du récit ou de la morale a, dans l’apologue, le plus de pouvoir
démonstratif et argumentatif ? Quelle partie véhicule le plus de sens ?
I)
Les atouts de la morale ( mais attention accompagnée
nécessairement du récit)
- La morale suscite l’éveil de la conscience et fait aimer la vérité.
Elle est, dans
l’apologue, la partie qui se présente apparemment, comme la plus didactique car elle
énonce une leçon ou une vérité sur l’homme sans détour.
Son aspect général (utilisation
du présentde vérité général ou de l’infinitif) la présente comme une vérité universelle.
Ex : àLa parabole du XIIIème siècle Le Prud'homme qui sauva son
compère où la morale tient une grande place et se veut une mise en
garde éveillant littéralement les consciences face à la malignité de certains
hommes:
Aussi, je vous le dis tout franc : rendre service à un perfide,
c'est là vraiment perdre son temps.
Sauvez du gibet un larron qui
vient de commettre un méfait, jamais il ne vous aimera et bien plus,
il vous haïra.
Jamais méchant ne saura gré à celui qui l'a obligé : il
s'en moque, oublie aussitôt et serait même disposé à lui nuire et à
le léser s'il avait un jour le dessus.
à Le conte « Riquet à la houppe » de Perrault où la morale délivre la vérité du
sentiment amoureux : La morale de Perrault, est que la beauté morale ou physique n'existe
que dans les yeux de celui qui aime : l’amour rend toute chose belle :
Si la chose est ainsi" , dit la princesse, " je souhaite de tout
mon coeur que vous deveniez le prince du monde le plus beau et le
plus aimable; et je vous en fais le don autant qu'il m'est possible."
La princesse n'eut pas plus tôt prononcé ces paroles, que Riquet à
la houppe parut à ses yeux l'homme du monde le plus beau, le
mieux fait, et le plus aimable qu'elle eût jamais vu.
Quelques-uns
assurent que ce ne furent point les charmes de la fée qui
opérèrent, mais que l'amour seul fit cette métamorphose.
- La morale considère le destinataire, interpelle le lecteur sans détour, elle lui fait
la leçon : prendre l’exemple ici de certaines morales où l’interpellation du lecteur est très
présente à travers l’utilisation de l’impératif.
Ex : « Le Chartier embourbé » (La Fontaine) : « Aide-toi, le ciel t’aidera.
»
« Le cochet, le chat et le souriceaux » : « Garde-toi, tant que tu vivras,
De juger des gens sur la mine.
»
II)
Les charmes du récit lui confèrent un pouvoir démonstratif et
argumentatif ( le récit comme mise en œuvre d’une morale esthète)
- Le récit offre une leçon pragmatique éloquente : souvent terre-à-terre voire
simpliste dans l’apologue, il sert d’illustration....
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