Analyse du sujet et problématisation : Ce sujet envisage l’œuvre littéraire uniquement comme un support d’instruction, d’apprentissage. La « littérature...
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Analyse du sujet et problématisation :
Ce sujet envisage l’œuvre littéraire uniquement comme un support d’instruction,
d’apprentissage.
La « littérature » peut être définie comme toute production de textes écrits à
visée artistique et esthétique.
On prendra ici littérature au sens plus concret d’œuvre
littéraire.
Le sujet invite donc à mobiliser des références issues de tous les genres
littéraires.
Le verbe « servir à » implique que l’on associe la notion d’utilité à celle de
littérature.
Il indique que la littérature est considérée ici comme un moyen en vue d’une
fin autre qu’elle-même (ici cette fin est d’instruire) et non comme étant sa propre fin.
Problématique : La littérature n’a-t-elle qu’une fonction didactique ? Quelles
sont les fonctions des œuvres littéraires ?
I)
Si la littérature fait partie intégrante de toute éducation et
instruction…
La littérature est souvent à la base de toute éducation scolaire, notamment pour
l’apprentissage de la lecture ; ainsi dès l’Antiquité, l’idée d’une littérature comme outil de
formation était présente( cf.
le rôle des épopées homériques dans la païdeia c’est-à-dire,
dans la formation de l’homme grec).
La littérature porte aussi en elle une visée
instructive et une fonction didactique : elle transmet des enseignements dans des
domaines variés.
1)
Une instruction morale
La littérature se veut souvent à la base de l’éducation morale.
Elle peut prétendre à un
rôle morale didactique, cherchant à enseigner le Bien et à prévenir contre le Mal.
Ex :
·
Les Maximes de La Rochefoucauld, de leur vrai nom
Réflexions ou sentences et maximes morales.
L’ouvrage de La
Rochefoucauld est l’œuvre d’un esprit très pénétrant qui paraît
systématiquement occupé à une considération exclusive des aspects
négatifs de la nature humaine, ce qui lui a valu la qualification de
philosophe de l’amour-propre.
·
Le genre de l’apologue, en littérature, a, traditionnellement
une ambition d’éducation morale destinée aux enfants notamment.
cf.
Les Fables d’Esope et de La Fontaine, et les Contes de ma mère l’oye de
Perrault qui sont précédés d’une épître au dauphin où il insiste d’ailleurs
sur l’utilité morale de ses textes :
L’apparence en est puérile, je le confesse ; mais ces
puérilités servent d’enveloppe à des vérités importantes… Par les
raisonnements et les conséquences qu’on peut tirer de ces fables,
on se forme le jugement et les mœurs, on se rend capable des
grandes choses.
2)
Un enseignement culturel
Les œuvres littéraires délivrent un enseignement culturel au lecteur.
Elles
l’instruisent sur une culture, sur une époque historique, sur un pays.
Elles dispensent
donc un savoir encyclopédique non négligeable et ont parfois valeur de documents
historiques.
Ex :
·
Balzac, dans La Comédie Humaine, a pour ambition de décrire
de façon quasi-exhaustive la société française de son temps.
Une partie
de la Comédie Humaine porte comme sous-titre « étude de mœurs » et
mène cette étude de la façon la plus réaliste et la plus exhaustive
possible.
Le terme d’ « étude » témoigne d’emblée de l’aspect
scientifique et instructif d’une telle entreprise.
L’ambition de Balzac dans
cette gigantesque entreprise est de chercher à expliquer les mœurs de
son temps :
A la base de l’édifice : les Études de mœurs
représentent les effets sociaux.
La seconde assise est
les Études philosophiques, car, après les effets
viendront les causes.
Puis, après les effets et les
causes, doivent se chercher les principes.
Les mœurs
sont dans le spectacle, les causes sont dans les
coulisses et les machines.
Les principes, c’est l’auteur,
mais, à mesure que l’œuvre gagne en spirales les
hauteurs de la pensée, elle se mesure et se condense
·
Enseignement historique, culturel mais aussi humaniste et
moral dispensé par la littérature concentrationnaire, littérature à part
entière mais qui vaut comme document historique.
3)
Un enseignement citoyen
La littérature permet aussi un apprentissage de la vie citoyenne en dispensant au
lecteur une éducation politique et sociale.
Elle le fait réfléchir sur sa société et les
évènements historiques ou contemporains qui contribuent à son évolution.
Cette
formation politique et sociale est souvent transmise par une littérature considérée
comme plus engagée.
Ex :
·
Les écrivains du siècle des Lumières avaient pour ambition d’éclairer
les esprits du XVIIIe siècle à travers une littérature qui leur transmette
d’une part, une critique de l’autorité politique de la monarchie absolue et
du pouvoir de la religion ( cf.
Les Lettres philosophiques de Voltaire, Les
Lettres persanes de Montesquieu), et d’autre part, de nouveaux concepts
et outils pour transformer la vie politique ( cf.
La notion de contrat chez
Rousseau)
·
Le cas de la littérature concentrationnaire qui utilise le média littéraire
pour témoigner de l’atrocité de l’expérience concentrationnaire et faire
que cela n’arrive plus jamais.(cf.
Primo Lévi, Si c’est un homme)
·
Un exemple théâtral (le théâtre est un excellent média d’éducation
politique) : les relations entre maître et valet et le renversement des
rôles dans Le mariage de Figaro de Beaumarchais ou dans L’île aux
esclaves de Marivaux, éduquant les esprits de façon subversive à l’idée
d’égalité.
II)
Elle reste cependant un objet de plaisir (fonction
divertissante)
1)
Le plaisir de l’évasion
La fonction divertissante de la littérature tient au plaisir de l’identification et de
l’abandon dans un voyage imaginaire auquel elle convie.
La littérature a donc ici pour but
de charmer le lecteur, de le faire voyager dans un monde imaginaire le temps de la
lecture,....
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