Analyse du sujet et problématisation: Ce sujet envisage une définition du personnage romanesque à travers une formulation négative : «...
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Analyse du sujet et problématisation:
Ce sujet envisage une définition du personnage romanesque à travers une
formulation négative : « sans souffrance ni désillusion ».
La formulation du sujet invite à
penser a priori l’impossibilité de concevoir un personnage de roman sans souffrance ni
désillusion.
Par « souffrance », on entendra une douleur aussi bien physique que
morale subie par le personnage; par « désillusion » on entendra le fait de perdre ses
illusions, de voir ses rêves et ses aspirations détruits.
La désillusion peut apparaître
comme la cause de la souffrance morale d’un personnage.
Ces deux termes font tous deux référence à une conception du personnage
romanesque comme nécessairement malheureux.
Problématique : Le personnage romanesque est-il voué au malheur, est-il
nécessairement un héros tragique ? Peut-on penser un héros de roman
heureux ?
I)
Le héros est fondamentalement malheureux
Les héros malheureux suscitent l’intérêt des lecteurs car ils permettent de mettre en
place une intrigue et un suspense souvent palpitant, les lecteurs éprouvant du plaisir à
ressentir de la peur.
1)
Le modèle mythique : la fascination du héros tragique
Le héros malheureux du mythe est souvent un héros fascinant car un héros horsnorme, non seulement par son apparence souvent monstrueuse due souvent aux
souffrances physique qu’il subit par sa vie soumise à une fatalité contre laquelle il ne peut
rien.
Le héros mythique est fascinant car il vit souvent dans un monde fantastique et
magique.
Ce héros mythique se présente comme le modèle du personnage romanesque
dans le « roman moderne ».
C’est pourquoi ce dernier est souvent conçu comme un
personnage tragique
Ex :
·
Des héros mythiques au destin tragique et épique comme Achille dans
L’Iliade, ou Ulysse dans l’Odyssée d’Homère
·
Le docteur Frankenstein, dans le roman éponyme de Marie Schelley est un
héros tragique (car il subit les conséquences fatales de sa propre création) et
mythique.
Il fascine le lecteur par ses capacités intellectuelles surhumaines et
par sa création : un clone humain monstrueux qui va vouer sa vie à un
enchaînement sans fin d’évènements malheureux.
2)
Le malheur : un ressort romanesque
Le malheur est conçu comme un ressort romanesque ; le personnage doit
nécessairement souffrir et perdre ses illusions afin que l’intrigue romanesque progresse.
Le malheur des personnages est donc nécessaire à l’évolution de la narration en favorisant
la multiplication des péripéties mais permet aussi de soutenir l’intérêt du lecteur, avide de
romanesque.
Ex :
·
Les aventures de Bardamu, protagoniste du Voyage au bout de la Nuit de
Céline se succèdent selon les évènements malheureux vécus par le personnage.
Le malheur de ce dernier est le déclencheur de nouvelles péripéties.
·
Certains héros particulièrement désenchantés et malheureux sont souvent
ceux qui suscitent le plus l’intérêt des lecteurs, du fait de leur destin proprement
« romanesque » ; ces personnages connaissant l’extrême souffrance sont
souvent les plus célèbres du patrimoine littéraire mondialà cf.
Le « jeune
Werther » de Goethe, Quasimodo dans Notre Dame de Paris, La Princesse de
Clèves de Madame de La Fayette, etc…
3)
La puissance de révélation du personnage désenchanté
Le héros romanesque sur lequel s’abattent des malheurs terribles et qui évolue de
désillusion en désillusion est doté d’une importante puissance de révélation.
Ses
souffrances sont souvent emblématiques et révèlent ainsi des vérités profondes sur
l’homme et le monde.
Le personnage malheureux s’avère souvent l’incarnation d’un
monde malheureux dont le romancier cherche à mettre en lumière et à dénoncer les
travers.
Ex :
·
·
La désillusion permanente de Bardamu qui accumule les situations
malheureuses dans Le Voyage au bout de la Nuit symbolise la déchéance du
monde d’après-guerre.
La souffrance finale de Nana au dénouement du roman éponyme de Zola
(elle meurt rongée, littéralement décomposée par la petite vérole) se révèle
mimétique de la déchéance vers la pourriture de la société du Second Empire e
de l’impossibilité, au final de gravir impunément l’échelle sociale.
II)
Un bonheur possible ?
Le personnage romanesque peut-il prétendre au bonheur parfait ?
1)
L’intérêt....
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