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Analyse du sujet et problématisation : Ce sujet fait intervenir les notions subjectives de laideur et de beauté, notion souvent...

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« Analyse du sujet et problématisation : Ce sujet fait intervenir les notions subjectives de laideur et de beauté, notion souvent laissée à l’appréciation personnelle de chacun.

Cependant la recherche du « Beau »se présente comme l’ambition partagée par la plupart des poètes qui s’inspirent pour cela souvent de la beauté des choses qui les entourent et essentiellement, de la beauté de la nature. Dans ce sujet, l’inspiration poétique impulsée par la beauté ne fait pas de doute : il s’agit d’évaluer le degré d’inspiration de la laideur par rapport à la beauté. Les notions de laid et de beau sont difficiles à définir car elles peuvent revêtir de multiples définitions du fait de leur caractère subjectif.

Socrate dans L’Hippias Majeur, ne parvenant pas à définir ce qu’est le Beau conclut en disant : « Les belles choses sont difficiles.

» .

Tentons néanmoins sinon de « définir », du moins de préciser ce qu’on peut entendre par beau et laid.

Ces deux notions peuvent être associées tant au domaine physique qu’au domaine moral. Ainsi beau, de la façon la plus générale a le sens de « ce qui plaît à l’œil, ce qui provoque un sentiment esthétique » ou bien de « noble, qui suscite l’admiration ». Par « laid », on peut entendre « désagréable à regarder, inesthétique », mais aussi « mauvais ». Problématique : La laideur peut-elle être, comme la beauté, la muse du poète ? Finalement ce sujet met en jeu la possibilité même de définir un objet poétique : l’objet poétique peut-il être défini selon les critères de jugement du beau et du laid ? I) Si la beauté apparaît comme la muse par excellence du poète, recherchant le beau… Il s’agit ici de statuer au préalable sur le degré d’inspiration impulsé par la beauté au poète, afin de pouvoir offrir une problématisation de l’expression « au même titre que ». 1) La beauté féminine : la muse par excellence du poète La muse par excellence du poète, la source d’inspiration première, c’est la femme aimée dans toute sa beauté.

La louange de la beauté féminine est le point de départ de nombreux poème de l’antiquité à nos jours.

La beauté féminine est souvent liée en poésie à l’amour et à la sensualité, thèmes poétiques par excellence. Ex : · Ronsard qui indique le degré d’inspiration poétique fourni par la beauté féminine à travers le titre de certains de ces recueils , adressés à des femmes : Amours de Cassandre, Amours de Marie, Sonnets pour Hélène. · Baudelaire, dans les Fleurs du Mal, évoque la femme comme un idéal de beauté inspirant le poète ( cf.

« La Beauté », « La Chevelure », « A une passante »…) · Le poème « Femme Noire » de Léopold Senghor, louant la beauté de la femme africaine, et à travers elle de tout le continent africain. 2) La beauté du monde naturel : source de la poésie La beauté de la nature est aussi une source d’inspiration des poètes, qui cherchent, dans une sorte de défi, à véhiculer et donc égaler cette beauté naturelle dans leurs poèmes. Les paysages sublimes sont souvent source d’inspiration pour le poète( cf.

les « Soleils couchants » pour Verlaine et Hugo ).

La beauté naturelle est souvent celle des paysages exotiques permettant l’évasion poétique et présentant la poésie comme une véritable « invitation au voyage » pour reprendre le titre du poème de Baudelaire. Ex : Etudier le poème de Baudelaire « L’invitation au voyage » véhiculant un exotisme sensuel. 3) Limite du beau comme source d’inspiration Mais la muse que constitue la beauté pour le poète possède cependant ses limites.

Elle révèle la tendance à l’embellissement de la réalité de la poésie qui court le risque d’une par d’être réduite à une pure fonction ornementale, totalement détachée de la réalité( ce risque est encouru par les poètes du Parnasse) et d’autre part de sombrer dans la mièvrerie, la banalité et les lieux communs. II) La laideur peut se présenter aussi comme une source d’inspiration féconde Le laid au sens physique de désagréable à regarder, horrifiant, mais aussi au sens moral de mauvais, se présente comme la source d’inspiration de certains poèmes qui prennent la laideur comme point de départ. 1) La poésie engagée : quand la laideur morale inspire les poètes Avec la poésie engagée, la poésie est véritablement ancrée dans l’immédiateté d’une époque, d’une société.

Elle est envisagée comme un moyen, une arme de combat. Le poète met son art au service d'idées sur lesquelles il cherche à éclairer l'opinion (cf. figure hugolienne du poète prophète ayant pour fonction d’éclairer les âmes égarées).

Il fait souvent un portrait peu flatteur du monde réel envisagé dans toute sa laideur morale, la poésie engagée ayant une fonction critique et subversive évidente. Ex : les poètes de la Résistance se sont inspirés dans leurs poèmes de la laideur du monde, anéanti par la haine des guerres.( cf.

Apollinaire dans Les poèmes à Lou, ou Paul Eluard dans Poésie et Vérité ou Au Rendez-vous allemand) 2) La laideur physique comme source du poème La poésie doit prendre en compte l’évolution de la vie et du monde, elle doit suivre la modernité ; ainsi ne doit-elle plus répondre à un impératif de beauté, mais surtout à un impératif de vérité.

Elle cherche désormais à être un reflet de la vie, dans toute sa laideur, comme l’affirme Paul Eluard lorsqu’il dit que « la poésie s'accommode (...) des chevelures décoiffées, des mains rugueuses, des victimes puantes, des héros misérables (...), toutes sortes de chiens, des balais, des fleurs dans l'herbe, des fleurs sur les tombes.... »

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