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Analyse du sujet et problématisation : Cette phrase établit une bipartition au sein du genre romanesque faisant état de deux...

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« Analyse du sujet et problématisation : Cette phrase établit une bipartition au sein du genre romanesque faisant état de deux catégories exclusives : les romans qui font oublier la vie et ceux qui l’expliquent. Les romans « qui font oublier la vie » sont les romans permettant l’évasion du lecteur hors de sa réalité quotidienne, romans fondés souvent sur une imagination débordante de l’auteur.

Ces romans où règne l’imagination peuvent être qualifiés de romans à tendance fantastique ou merveilleuse. Le romans « qui expliquent la vie » se présentent comme des romans fondés sur une observation de la réalité, du quotidien dans lequel vivent les hommes, afin d’analyser non seulement leurs conditions d’existence et les évènements qui ponctuent leur vie, mais aussi leurs réactions et sentiments face à cela.

Ils s’agit donc ici de romans à vocation analytique ( romans réaliste, naturaliste, historique, mais aussi roman analytique) Le sujet semble faire état, d’une part, de l’impossibilité de trouver d’autres catégories romanesques ( cf.

la formulation restrictive en « n’…que » et, d’autre part, d’une séparation nette entre ces deux catégories de roman.

Il s’agit de questionner ces deux aspects du sujet. Problématique : Une bipartition exclusive et inflexible du genre romanesque entre romans à tendance fantastique et imaginaire d’un côté et romans à vocation réaliste et explicative de l’autre est-elle recevable ? I) Certes cette catégorisation du genre romanesque est exacte et commode La bipartition entre fidélité à la réalité et propension au voyage voire au délire imaginaire est très utilisée en littérature ( notamment dans le genre de la nouvelle où l’on distingue volontiers entre nouvelles fantastiques et nouvelles réalistes) : elle peut donc très aisément être mise en œuvre pour le roman. 1) Les romans « qui font oublier la vie » : les romans de l’évasion imaginaire Les romans issus de l’imagination d’un auteur que sont les fictions à tendance fantastique ou merveilleuse permettent au lecteur de s’évader de son quotidien réel pour pénétrer dans un monde inconnu.

Ce monde imaginaire peut avoir les vertus du rêve (cf.Les contes merveilleux, du type contes de fée ou les utopies tels que certains passages de Candide de Voltaire – comme le pays d’Eldorado ) ou du cauchemar, ressentir de la « fausse » peur étant un plaisir partagé par de nombreux lecteurs ( cf.

Frankenstein de Marie Schelley).

Ce qui intéresse le lecteur dans ce type de littérature, c’est, en définitive le mystère qui l’entoure.

Dans tous les cas ces romans fondés sur l’imaginaire font oublier au lecteur son quotidien banal et ennuyeux pour le plonger dans un monde où les codes (moraux, politiques, sociaux, inetllectuels…) régissant habituellement l’existence ont changé. 2) Les romans « qui expliquent la vie » : les romans du réalisme analytique Les romans à tendance réaliste se présentent comme des reflets directs d’une réalité sociale ou historique et proposent souvent une étude des mécanismes d’une société. Ils ont donc une fin analytique et en cela présentent un intérêt non négligeable pour le lecteur en lui permettant de mieux comprendre son époque, ou une époque passée.

Ces types de romans ont donc une valeur pédagogique indéniable et sont caractérisés par leur grande densité cognitive.

À l'étape d'écriture préexiste une étape d'information rigoureuse (la fiche d'information auctoriale est caractéristique du genre) Le roman réaliste sonde à la faveur d'une intrigue l'Histoire contemporaine. Ex : · Balzac et son ambition dans la Comédie Humaine : « faire concurrence à l’état civil ». · Balzac, Les Chouans, roman historique restituant l’esprit d’une époque, celle de la Révolution française : Balzac a consulté des ouvrages historiques, ce qui prouve qu’il se documente de façon savante :La Guerre des Vendéens et des Chouans, par Jean-Julien Savary ; L’Histoire de la révolution, par Minniet ; H istoire de la révolution française, par Adolphe Thiers Les romans ancrés sur le réel de façon objective proposent non seulement une analyse de la société à partir d’éléments réels, mais aussi une analyse de l’homme.

Ils présentent parfois un véritable examen scientifique cherchant à éclairer la nature humaine et les mécanismes déterminant les comportements humains.

Ces romans prennent souvent la science pour modèle dans leur composition. Ex : · Zola insiste beaucoup sur l'influence de l'hérédité et de l'éducation, et s'appuie sur des théories qui, pour avoir été inspirés par la médecine expérimentale de Claude Bernard, se veulent scientifiques pour peindre une réalité souvent crue. · Autre exemple de roman expliquant la nature et la psychologie humaines : le roman d’analyse qu’est La Princesse de Clèves II) Les limites de l’inflexibilité d’une telle catégorisation Cette catégorisation bipartite du genre romanesque n’est cependant pas inflexible : elle se présente au contraire comme très perméable, de nombreux romans appartenant aux deux catégories, faisant oublier la vie tout en l’expliquant de façon métaphorique. NB : cette rupture de l’imperméabilité de la catégorisation présentée par le sujet semble n’être possible que dans un sens : en effet, les romans « qui font oublier » la vie peuvent prétendre en même temps à en fournir une explication ; or, les romans qui se présentent d’emblée comme explicatifs et réalistes ont davantage de mal à proposer une évasion digne de ce nom. 1) Romans « imaginaires » et explication de la nature humaine (parenté avec les romans d’analyse) Les romans de pure imagination ont pour enjeu principal l’observation profonde de la nature humaine dans ses ressorts les plus inconscients.

Les œuvres fantastiques revêtent ainsi une forte dimension psychanalytique en faisant jouer les ressorts de la peur, et du Mal.

La psychanalyse interprète volontiers le genre fantastique comme l'expression de désirs sexuels inavouables.

Il est relativement facile en effet d'associer à chacun des thèmes du fantastique une forme de sexualité anormale : ainsi, la sorcellerie équivaut à la nymphomanie, le vampirisme au sado-masochisme.... »

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