Analyse du sujet et problématisation : Le sujet invite à proposer une définition du « bon roman », c'est-à-dire à...
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Analyse du sujet et problématisation :
Le sujet invite à proposer une définition du « bon roman », c'est-à-dire à chercher
les composantes d'un roman réussi, remplissant ses ambitions de roman.
Le roman est défini de façon générale comme un long récit en prose racontant une
histoire.
L'"histoire" semble donc être la composante essentiel à laquelle le roman peut se
réduire.
Par "histoire", on entendra le récit et l'intrigue qui ont cours dans le roman ;
Considérer la valeur d'un roman dans sa capacité à mettre en œuvre une bonne histoire
c'est faire du bon romancier un conteur.
Problématique : La qualité d'un roman dépend-elle seulement de la qualité de
l'intrigue et du récit qu'il propose ? Le bon romancier n'est-il qu'un bon conteur ? Où réside
l'intérêt fondamental du roman ?
I)
Il n'y a pas de roman sans « histoire »…
Le récit apparaît comme le support incontestable du roman c'est pourquoi on peut
dire que le roman est « avant-tout » une histoire.
Un bon romancier est donc d'abord un
écrivain sachant agencer un récit de manière convaincante et passionnante.
L'histoire,
l'anecdotique peut d'ailleurs souvent véhiculer des vérités sur l'homme.
1)
La construction du personnage romanesque : du particulier à
l'universel
Le personnage romanesque, nécessaire à l'histoire, demande une construction très
habile dans laquelle on a pu faire résider une grande part de la valeur du romancier et de
son roman : il est à la fois un des actants particulier du récit et une figure visant une
certaine universalité pouvant marquer les lecteurs.
Le personnage de roman constitue,
pour l'imaginaire et la pensée modernes, l'un des outils les plus opératoires pour décrire
et explorer l'existence humaine.
Un bon romancier est celui qui, au travers de
l'anecdotique, arrive à donner une portée universelle à ses personnages.
Ex : Le personnage de roman au XIXe siècle : il cristallise des postulations typiques
de l'individu dans la société marchande et devient un mythe c'est-à-dire un personnage
capable de signifier une attitude, une aspiration représentatives d'un groupe tout entier à
un moment de son histoire.
àCf.
Homais dans Madame Bovary qui incarne le mythe d'un républicanisme étroit
et sectaire, d'une culture mal assimilée et pourtant étalée, d'une « langue de bois » avide
de pouvoir.
à Cf.
le génie balzacien réside dans la volonté de « faire concurrence à l'état civil » à travers
ses personnages.( du particulier on passe à des figures générales voire universelles)
2)
Maîtrise des techniques du récit
Le roman est fondé essentiellement sur une bonne maîtrise des techniques du récit
par le romancier.
Il doit, en effet agencer les péripéties d'une manière convaincante afin
de mener le lecteur au dénouement sans l'ennuyer.
La maîtrise des techniques du récit
permet d'ailleurs au romancier habile de transcender les contraintes habituelles de la
narration et de la description et ainsi de dynamiser son histoire, affirmant par là même son
talent de romancier et la valeur de son roman.
Ex : La description symbolique à valeur proleptique chez Huysmans dans A
Rebours : cf.
le passage où Des Esseintes, le personnage principal se fait livrer des fleurs
rares qui sont longuement décrites comme ayant l'allure fantastique et répugnante
d'ulcères syphilitiques.
Peu après, Des Esseintes fait un cauchemar au cours duquel il voit
apparaître le spectre de la Grande vérole.
Et la déchéance physique de Des Esseintes à la
fin du roman, atteint d'une maladie nerveuse nous est ainsi discrètement expliquée par
avance.
La description n'est plus alors seulement symbole de significations immédiates,
elle préfigure ce qui va advenir du personnage ou de l'action dans la suite du récit.
3)
Le récit : un voyage intellectuel
Le récit, plus qu'un enchaînement d'aventures, qu'un agencement bien maîtrisé de
relations et d'actions peut se présenter aussi comme un véritable périple intellectuel, une
odyssée spirituelle et littéraire.
La valeur d'un roman peut donc aussi provenir de la densité
de son récit : lire une histoire romanesque devient donc parfois un défi pour chaque
lecteur.
Ex : Le roman proustien, véritable odyssée spirituelle et défi intellectuel ( cf.
longues phrases, réflexion esthétique venant constamment se superposer au récit et
naissant parfois du récit même)
Transition : l'histoire, le récit, l'intrigue sont donc les supports incontestables d'un
bon roman.
Il créent la trame romanesque tout en ne se réduisant pas pour autant à
l'anecdotique et visant souvent une portée universelle.
Mais l'étude de l'agencement et de
la construction du seul récit romanesque ne permet pas toujours d'accéder à la signification
profonde du roman qui réside dans un hors-récit, dans un au-delà de l'histoire.
II)
L'intérêt du roman se trouve hors-récit : un « bon roman » va
au-delà de l'histoire
Mais il semble bien que la valeur et l'intérêt d'un roman se mesurent aujourd'hui....
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