Analyse du sujet et problématisation Le sujet invite à une réflexion personnelle sur le pouvoir de la littérature. Par «...
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Analyse du sujet et problématisation
Le sujet invite à une réflexion personnelle sur le pouvoir de la littérature.
Par « littérature », il faut entendre toute production de textes écrits à visée
artistique et esthétique.
On prendra ici littérature au sens plus concret d’œuvre littéraire.
L’évocation du pouvoir qu’aurait la littérature de « changer la vie » est ici très
générale et vague et appelle plusieurs interrogations qu’il faudra prendre en compte dans
le cours du devoir : comment changer la vie ? réellement ? dans l’imaginaire
seulement ?
dans quels domaines ? intime ? social ? politique ? imaginaire ?
changer la vie de qui ? de l’auteur, du lecteur, de la société entière ?
Problématique : Les œuvres littéraires ont-elles un pouvoir de changement sur la
vie de leurs lecteurs et de leurs auteurs ? Si oui, il s’agit de montrer quels types de
changements elles engendrent et de quelle façon.
I)
Les œuvres littéraires ne peuvent changer la vie que sur un
mode métaphorique et virtuel
A priori, la littérature, par définition virtuelle puisqu’elle n’est pas à proprement
parler la vie (même quand elle se prétend réaliste), n’a pas de pouvoir de changement réel
sur la vie des hommes.
On peut lui concéder cependant un pouvoir métaphorique de
changement.
- L’auteur d’une œuvre littéraire change sa vie en écrivant des histoires imaginaires.
Il se divertit, se réfugie dans une vie imaginaire, celle de la littérature.
Ex : Les auteurs de contes, écrivent souvent pour le plaisir de conter, pour le plaisir
de se transporter dans le monde de leur imagination, monde féérique qui leur permet, pour
un temps, de se divertir, de se changer les idées.
Cf.
Joanne Kathleen Rowling, auteur de
Harry Potter qui au départ a inventé cette histoire dans un café, alors qu’elle était au
chômage à cette histoire lui a permis de fuir ses problèmes pour un temps, mais lui a aussi
concrètement changé la vie en la rendant célèbre dans le monde entier.
- L’œuvre littéraire invite le lecteur à pénétrer dans un autre monde, un monde
virtuel qui, par le processus de l’illusion référentielle, de l’identification, peut lui paraître
réel.
Dans la lecture, chaque lecteur, « piégé » par l’illusion référentielle peut, le temps
d’un livre, changer de vie.
Le lecteur peut s’identifier à 2 types de héros : un héros
extraordinaire (du type super-héros dans les romans fantastiques) ou un héros qui lui
ressemble ( par son âge, son milieu social, ses expériences…ce héros est souvent celui du
roman réaliste)
II)
Mais certains types de littérature revendiquent un pouvoir
subversif de changement réel.
Ces œuvres littéraires prétendent changer la vie au sens le plus concret du terme,
c’est-à-dire essentiellement au sens politique et social.
- Les revendications des écrivains engagés sont de plusieurs ordres.
Elles peuvent
être politiques (cf.
Les écrivains du siècle des Lumières à travers l’entreprise de
l’Encyclopédie, ou des écrivains comme Montesquieu qui, à travers les Lettres Persanes
ouvre les yeux de ses lecteurs de manière détournée sur les défauts politiques de la
France.) ou davantage sociales (ex : Hugo et sa lutte contre la misère à travers un roman
comme les Misérables + lutte de Zola contre l’antisémitisme dans « J’accuse »)
-Les conséquences de ces revendications et de ces œuvres littéraires sur la vie des
hommes, sur la société, sont réelles.
Ex : Les textes des écrivains des Lumières ont préparé la Révolution Française
On peut considérer que des femmes-écrivains comme Mme de Staël ou George
Sand ont influencé les luttes féministes du 20ème siècle et ont contribué à l’évolution de la
condition des femmes.
III)
La littérature a toujours un impact sur la vie intime,
personnelle des auteurs comme des lecteurs, à travers sa
puissance de formation et d’initiation.
La littérature forme l’individu, lui apprend à penser, qu’il soit auteur d’œuvres ou
simple lecteur.
- La littérature change la vie en formant le lecteur à l’esprit critique à il pose un
regard neuf et critique sur le monde.
La littérature lui permet de sortir de la naïveté de
l’enfance.
Ex : L'apologue qui ne recherche pas le réalisme mais est toujours à double sens
: il oblige le lecteur intellectuellement complice à décrypter sous le sens explicite de la
narration, de l'anecdote, le sens implicite, caché.
Ce décodage d'un récit schématisé,
instrumentalisé, maintient le lecteur à une certaine distance de l'histoire : ainsi, il n'y a
pas d'identification du lecteur avec les héros....
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