Analyse du sujet et problématisation : Le sujet porte sur la définition du héros romanesque. Mais il peut s’avérer utile...
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Analyse du sujet et problématisation :
Le sujet porte sur la définition du héros romanesque.
Mais il peut s’avérer utile de
définir la notion de héros en général.
D’un point de vue mythologique, un héros est un être fabuleux, la plupart du temps
d'origine mi-divine, mi-humaine, divinisé après sa mort.
C’est aussi un personnage
légendaire auquel la tradition attribue des exploits prodigieux.
D’un point de vue plus littéraire, un héros est le principal personnage masculin ou
féminin d'une œuvre artistique auquel arrivent des aventures extraordinaires qui semblent
sorties de l'imagination d'un romancier.
On appelle aussi héros le personnage masculin ou
féminin propre à un auteur et, par extension à un genre, à une époque.
La notion de héros romanesque implique que l’on étudie plus précisément les
caractéristiques des héros de roman.
Le sujet définit le héros romanesque par les actions
qu’il accomplit : « des exploits extraordinaires ».
Cette expression redondante voire
pléonastique indique que le héros romanesque n’accomplirait que des prouesses, des
actions remarquables, « héroïques », qui l’élèveraient au-dessus du commun des mortels.
Le terme d’exploit indique bien que les actions du héros romanesque ne doivent pas
seulement sortir de l’ordinaire, du quotidien, mais faire rêver par leur caractère majesteux.
En littérature on peut qualifier d’épiques des personnages accomplissant ce type d’actions
qui les rendent ainsi supérieurs aux autres humains.
Problématique : N’y a-t-il de héros romanesque qu’ « héroïques » et
épiques ?
I)
Certes, le héros romanesque
personnage hors du commun.
se présente
comme un
Les héros de roman mènent souvent des actions héroïques et épiques.
1)
L’ancêtre et le modèle du héros romanesque : le
héros mythologique et légendaire
Le héros antique entretient une relation privilégiée avec les Dieux : il est, soit
mythique, ayant une parenté directe avec le panthéon (c'est le cas d'Hercule, fils de Zeus
et véritable demi-dieu), ou légendaire, auquel cas il est fréquemment lié à un dieu tutélaire.
Le plus souvent, cependant, il s'agit d'un individu exceptionnel, par exemple un fondateur,
qui est vénéré sur l'emplacement de sa tombe.
Dans l’antiquité grecque, Des héros
légendaires comme Achille ou Ménélas ont reçu un culte héroïque, de même que des
fondateurs de cités, comme Thésée.
2)
Le héros romanesque accomplit des hauts-faits
Le héros de roman est souvent célébré pour ses hauts faits et ses aventures
surhumaines.
Il explore, par ses actions et son périple dans le roman, les limites des
capacités humaines.
Le héros de roman est souvent un héros qui se dépasse, faisant
preuve d’un courage et d’une bravoure exceptionnels.
Il peut aussi être un héros
accomplissant des exploits intellectuels, un héros qui brille par son génie et ses inventions
surhumaines.
Ex :
Le héros du Tour du monde en 80 jours de Jules Verne : Phileas
Fogg, qui relève un défi extraordinaire.
Les héros des romans fantastiques, tels le professeur
Frankenstein, héros du roman éponyme de Marie Schelley ou Le professeur
Edison, génie et héros de l’Eve Future de Villiers de L’Isle Adam.
Montrer
en quoi les inventions de ces deux héros en font des personnages
« héroïques » ( invention d’une créature artificielle)
3)
Le héros romanesque est le garant de valeurs
héroïques
Le héros se bat pour défendre des valeurs héroïques : c’est le cas du héros du
roman médiéval occidental dont les valeurs sont le courage et des vertus semblables à
celles de la chevalerie.
Ces valeurs sont souvent reprises comme les fins des actions des
héros romanesques modernes.
Ex :
Dans le Rouge et le Noir, Julien Sorel rêve d’une telle destinée héroïque, à
l’image de celle de Napoléon Bonaparte : il veut s’élever au-dessus de tous les hommes
(cf.
le passage de la première partie où il se rend sur la montagne :
Julien prenait haleine un instant à l'ombre de ces grandes
roches, et puis se remettait à monter.
Bientôt par un étroit sentier
à peine marqué et qui sert seulement aux gardiens des chèvres, il
se trouva debout sur un roc immense et bien sûr d'être séparé de
tous les hommes.
Cette position physique le fit sourire, elle lui
peignait la position qu'il brûlait d'atteindre au moral .
C’est la volonté à toute épreuve de Julien qui en fait un héros héroïque !
L’héroïne du roman éponyme de Mme de Lafayette, La Princesse de Clève,
héroïne héroïque par sa force morale.
Par ses actes, elle se présente comme une garante
de cette haute valeur qu’est la fidélité.
II)
Mais les héros romanesques sont souvent des personnages
ordinaires mis en lumière par un romancier
Ainsi les héros n’accomplissent pas forcément des actions héroïques,
extraordinaires, épiques.
Les héros romanesques modernes sont plus souvent des antihéros.
On appelle anti-héros le personnage central d'une fiction lorsqu'il ne présente pas
les caractéristiques du héros conventionnel.
1)
Le héros (ou plutôt l’antihéros) ridicule
Ce nouveau héros qu’est le antihéros peut être un héros déceptif c’est-à-dire, un
héros qui prétend défendre des valeurs héroïques (parfois obsolètes) mais qui n’en a pas
les capacités et en devient parfois ridicule.
L’exemple par excellence de cet anti-héros est
Don Quichotte, défenseur des valeurs chevaleresques dans un monde où ces valeurs n’ont
plus de sens et qui va de méprise en méprise.
Don Quichotte se présente comme le
personnage fondateur du héros romanesque moderne.
Autre ex : Bardamu dans Le Voyage au bout de la nuit de Céline, qui par les
événement et le hasard est appelé à devenir un héros héroïque malgré lui mais qui prône
la lâcheté comme valeur.
Outre sa lâcheté, il faut noter le cynisme et le caractère inhumain
de ce anti-héros.
Autre ex : Fabrice dans la Chartreuse de Parme, qui apparaît, notamment dans
l’épisode de la bataille de Waterloo comme un « anti-héros », incapable de se battre
héroïquement (cf.
la fameuse phrase du narrateur-Stendhal : « à ce moment là, notre
héros était fort peu héros »)
2)
Le « mauvais » héros
Ce héros non héroïque peut aussi être un héros mauvais, ne poursuivant pas une
noble quête : Julien Sorel pourrait, par son côté amoral, s’apparenter à ce type de héros
mauvais.
Ces anti-héros qui ne poursuivent pas la quête du Bien sont souvent des figures
d’ambitieux (cf.
Rastignac chez....
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