Analyse du sujet et problématisation Le sujet porte sur les philosophes du XVIIIe siècle, c’est-à-dire sur le mouvement des Lumières....
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Analyse du sujet et problématisation
Le sujet porte sur les philosophes du XVIIIe siècle, c’est-à-dire sur le mouvement
des Lumières.
Notons que ce qu’on entend par « philosophes » ici regroupe aussi bien des
penseurs ayant élaboré des théories, que des hommes de lettres ayant exprimé des thèses
et des concepts à travers leurs œuvres.
Ceux qu’on appelle les « Philosophes des
Lumières » étaient donc souvent des hommes de lettres à part entière - et les créateurs
ne répugnaient pas à faire de leurs romans ou de leurs pièces des œuvres de combat tout
en exprimant leur personnalité et leur sensibilité dans une langue qui devenait la langue
de la culture de toute l’Europe.
La notion de « philosophe » est donc plus large au XVIIIe
siècle qu’actuellement.
L’adjectif « moderne » pose problème ici car il est associé dans l’histoire de la
littérature à une époque bien précise : la deuxième moitié et en particulier la fin du XVIIe
siècle, à travers la fameuse querelle des Anciens et des Modernes qui commence en 1987
avec la présentation par Charles Perrault, à l’Académie du Siècle de Louis Le Grand, poème
où il critique les anciens, loue les contemporains et proclame la supériorité du siècle de
Louis XIV sur celui d’Auguste.
Problématique : Il s’agit donc de voir en quoi les philosophes du XVIIIe siècle se
font les relais des idées des « Modernes » mais peut-être aussi en quoi ils peuvent être
qualifiés eux-mêmes de modernes par rapport à ces derniers.
I)
Les philosophes du XVIIIe siècle reprennent et amplifient le
combat des « Modernes » du XVIIe
- La critique du principe de l’autorité des textes antiques en littérature trouve son
prolongement au XVIIIe siècle.
Le débat connut un renouveau dans la deuxième
décennie du XVIIIe siècle avec la mise en vers, en 1714, par Houdar de la Motte – à une
époque où Perrault et Boileau étaient déjà morts – d’une traduction de l’Iliade publiée par
Anne Dacier en 1699.
Il y avait « corrigé » et raccourci l’original et l'avait accompagné
d’une préface contenant un Discours sur Homère où il prend la défense des Modernes.
Ceci engagea une polémique avec les partisans des Anciens ( dont Anne Dacier faisaient
partie).
Cette polémique fonda ce qu’on appelle la « Querelle d’Homère ».
Notons que sur
c sujet de l’autorité littéraire, Marivaux fut un des représentants importants du courant
moderne au début du XVIIIe siècle, en établissant un genre tout à fait nouveau de
théâtre, inconnu des Anciens, avec la comédie larmoyante où la tragédie imminente était
résolue avec des réconciliations et des flots de larmes.
- Les « modernes » du XVIIe siècle défendaient l’idée de progrès aussi bien dans
les sciences que dans les arts : « La nature est toujours la même en général dans toutes
ses productions ; mais les siècles ne sont pas toujours les mêmes ; et, toutes choses
pareilles, c’est un avantage à un siècle d’être venu après les autres » affirme Perrault dans
Le Parallèle des Anciens et des modernes.
Cette idée a été reprise et très développée au
XVIIIe siècle.
Ex : Condorcet, Esquisse d'un tableau historique des progrès de l'esprit humain dans
laquelle il expose sa conviction qu'il n'y a pas de limite naturelle au perfectionnement
continu de la raison humaine et donc au progrès : « Le hasard des événements viendra
troubler sans cesse la marche lente, mais régulière de la nature, la retarder souvent,
l'accélérer quelquefois »
II)
Les philosophes du XVIIIe siècle en élargissant le combat
des « modernes » se présentent comme plus « modernes » que
ces derniers.
- Les philosophes ont élargi la notion de progrès au domaine moral et social.
Pour
les hommes des Lumières, étant donné que l'homme agira à l'avenir de façon toujours
plus « éclairée », la raison se perfectionnera et l'humanité deviendra elle-même
moralement meilleure.
Le progrès, loin de n'affecter que le cadre extérieur de l'existence,
transformera donc l'homme lui-même.
Un progrès acquis dans un domaine se
répercutera nécessairement dans tous les autres.
Le progrès matériel entraîne le progrès
moral.
( c’est notamment l’idée selon laquelle le processus de diffusion des idées
nouvelles et donc du progrès intellectuel se trouva amplifié par le "progrès" des
techniques de diffusion de l’information : on passa du livre au journal et à la presse)
Ex :
Le progrès moral et intellectuel qui, selon Condorcet, doit passer par une
éducation.
Condorcet propose de perfectionner rationnellement la langue et
l'orthographe.
La morale elle-même doit présenter les caractères d'une science.
L'éducation vise à habituer les enfants à se débarrasser des « préjugés », source....
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