Angola 2001-2002 Une paix gagnée par les armes : espoir et incertitudes Encadré : Un mémorandum d'accord uniquement militaire Le...
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Angola 2001-2002
Une paix gagnée par les armes : espoir et incertitudes
Encadré : Un mémorandum d'accord uniquement militaire
Le 4 avril 2002 a marqué une date historique pour l'Angola, avec l'accord de
cessation des hostilités signé entre les Forces armées angolaises (FAA) et
celles de la rébellion de l'UNITA (Union nationale pour l'indépendance totale de
l'Angola), dont on peut espérer qu'il tiendra, contrairement aux précédents
(1991 et 1994).
L'année 2001 a vu une course de vitesse entre deux mouvements par rapport au
conflit : celui de la société civile, autour des Églises notamment, pour
s'opposer à la guerre menée par les deux camps et à la «solution militaire» du
gouvernement, et pour demander l'ouverture de négociations avec l'UNITA et
l'instauration d'un dialogue national ; et celui de la direction du pays pour
«annihiler militairement et politiquement» la rébellion et éliminer son chef,
Jonas Savimbi, afin de ne pas renégocier le protocole de Lusaka de 1994.
Des négociations après la mort de Savimbi
L'accord signé après l'élimination de J.
Savimbi, lors d'affrontements le 22
février 2002, a consacré une victoire stratégique pour les FAA, acquise à la
fois grâce à un effort de guerre redoublé - soutenu par l'ONU sous la forme des
sanctions imposées à l'UNITA -, par les aides discrètes à cet effort de guerre
fournies par divers pays et entreprises, et par l'abandon de l'aide humanitaire
à la population des zones de rébellion.
Alors que l'UNITA menait des actions de
terreur pour montrer sa force, recruter et garder sous sa coupe les populations,
la quasi-fermeture des frontières et une stratégie systématique de la terre
brûlée envers la guérilla et les populations l'accompagnant, bombardées et
affamées, ont permis aux FAA, à partir de l'été 2001, de resserrer le cercle.
Fin 2001, la multiplication des captures, désertions, redditions de populations,
de soldats, puis de responsables - sortis presque nus et squelettiques des zones
de combat - témoignait de la violence de cette offensive finale.
C'est alors, en
décembre, que le président angolais, José Eduardo dos Santos, énonça - en même
temps qu'il autorisait la communauté internationale à «entrer en contact» avec
l'UNITA - les «trois scénarios» possibles pour J.
Savimbi : la capture, le
«retour au protocole de Lusaka» sous forme de reddition, ou la mort.
Et c'est
après l'élimination physique de J.
Savimbi qu'il finit par déclarer un
cessez-le-feu et qu'une négociation fut engagée.
Les pourparlers ont commencé dans l'Est, sans observateurs nationaux ou
internationaux, et seulement avec des dirigeants militaires puis politiques de
l'UNITA sur le terrain, en position d'extrême vulnérabilité et qui furent tenus
dans l'isolement jusqu'à la signature du mémorandum d'accord.
Celui-ci, qui a
évité à l'UNITA une «annihilation» ou une reddition humiliante, capitalise sur
la victoire : il aborde les seules questions militaires et équivaut à
l'application stricte par la rébellion des exigences du protocole de Lusaka,
mais sous le seul contrôle du gouvernement et sans interférence ou médiation
internationales.
La phase politique annoncée n'est pas définie dans le
mémorandum, le gouvernement entendant la réduire au minimum : à ses yeux, «il
n'y a rien à négocier».
Face à sa déroute militaire, l'UNITA ne s'est ni effondrée ni fragmentée en
bandes de «seigneurs de guerre».
Elle s'est vite reconstituée dans sa grande
majorité (notamment 80 % des députés élus en 1992) autour de la direction
provisoire formée dans la guérilla et qui a avalisé l'accord militaire.
Elle a
envoyé, dans le respect de l'ordre, dès la mi-mai 2002,....
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