Anouilh, « Le loup, la louve et les louveteaux » : 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9....
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Anouilh, « Le loup, la louve et les louveteaux » :
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Le loup, l’horrible loup qui fait peur aux enfants,
Le loup maigre et cruel qui guette,
Assassin précis, l’innocent
Et l’emporte poissé de sang,
Rentre au foyer le soir où les siens lui font fête
Et s’écrie : " Vilains garnements,
J’espère qu’aujourd’hui vous avez été sages ?
Quand les petits loups sont méchants
Jésus pleure dans les nuages.
Votre maman n’a pas à se plaindre de vous ? "
" Non, non, s’écrient les petits loups,
Dis-lui, maman, de vraies images.
On s’est même laissé lécher
Sans pleurer !
Que nous apportez-vous, papa, pour récompense ? "
" Un beau petit agneau tout frais.
Vous voyez, il palpite encore...
"
" Quelle chance !
Crient les mignons.
Papa, laissez-nous l’achever.
"
" Ils se portent bien, ils dévorent ",
Dit la louve, l’oeil attendri.
Et le couple, comblé, regarde
Le joyeux carnage de ses chers petits.
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" Je n’ai jamais vu de loup plus dur, dit le garde.
Pissant le sang partout, dix balles dans le corps,
Sur ses pattes brisées il se dressait encor.
La louve près de lui était déjà tuée,
Les louveteaux aussi.
Il ne défendait plus
Que des cadavres.
A la fin pourtant on l’a eu,
Et savez-vous, en rentrant de cette curée,
Ce que m’a dit la plus petite de mes filles ?
Pour un mot d’enfant, ce n’est pas banal...
"
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Le garde aussi aime bien sa famille...
Un monde d’innocents se tue et se torture.
Ce grouillement géant de meurtres et de mal,
Sous le regard froid de la lune,
C’est ce que l’homme appelle une nuit pure...
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Pour Monsieur Lazareff, rien à mettre à la une
Dans son journal.
Pastiche de fables de La Fontaine par Anouilh au XXe siècle.
I- Une fable :
A- Un récit agréable
• Récit en vers.
Présent de narration : « rentre, l’emporte, fait… ».
• Récit (enfantin) avec des animaux => loups qui parlent.
• Famille Loup : papa, maman, enfants.
• Alternance récit / discours => les personnages parlent : facile à lire.
Fable vivant.
B- Les méchants
• Loup des contes « l’horrible loup qui fait peur aux enfants » + dans ce vers 1, « le loup
», comme si on le connaissait (Loup du Petit chaperon rouge par exemple ou même celui
qui ennuie les 3 Petits cochons) => Loup de la littérature enfantine, loup des mythes et
des contes populaires.
Figure mythique du loup effrayant.
- Stéréotype du loup : « maigre, poissé de sang» + cruauté du loup : « cruel, assassin »
=> condamnation du loup.
Cf.
la cruauté de l’animal dans « Le loup et l’Agneau ».
Loup
assassin, qui attaque : « assassin précis, défendait… ».
• Les chasseurs : «chasseur » ; « chasse » => gardes-chasse.
Ironie du fabuliste : il faut dix balles pour tuer le loup.
« A la fin pourtant, on l’a eu ! » :
rend les paroles familières du chasseur.
C- Les victimes
• L’agneau : victime première du loup.
Cf.
« Le Loup et l’agneau ».
-Cruauté du loup exacerbée par le sort du petit animal innocent : « Un beau petit agneau
tout frais.
/ Vous voyez, il palpite encore...
».
Ironie du fabuliste => on préfère la viande fraîche mais là, petit animal.
Agneau : petit > faible (pléonasme car l’agneau est évidemment petit) ; beau.
Cruauté :
vit « palpite encore ».
Oxymore : « joyeux carnage ».
• Renversement du rôle => le loup devient victime « se....
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