Arabie saoudite 1985-1986 L'Arabie saoudite, comme d'ailleurs les autres monarchies pétrolières du Golfe, a connu en 1985 et au début...
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Arabie saoudite 1985-1986
L'Arabie saoudite, comme d'ailleurs les autres monarchies pétrolières du Golfe, a connu en 1985 et au
début de 1986 une aggravation de sa situation économique et financière.
Ainsi, les recettes d'exportation
sont tombées de 30% et les importations (en dollars) ont été réduites pour la troisième année
consécutive.
Certes, les recettes pétrolières sont restées substantielles pour un pays relativement peu peuplé (les
estimations démographiques, souvent incertaines et contradictoires, se situent entre sept et dix millions
d'habitants).
En 1985, les revenus pétroliers ont atteint 30 milliards de dollars, ce qui est considérable en
valeur absolue, et place l'Arabie saoudite au quatrième rang dans le monde pour le revenu moyen annuel
par habitant.
Mais, en fait, on a enregistré une chute spectaculaire de la rente pétrolière, dont la valeur a
diminué de moitié en quelques mois.
Incontestablement, la prospérité de l'Arabie saoudite, comme celle
des émirats voisins, n'est plus ce qu'elle était au début des années quatre-vingt.
Pour diverses raisons (récession économique mondiale, politiques d'économie d'énergie pratiquées dans
les pays industriels, mais surtout concurrence d'autres gisements pétroliers, comme ceux de la mer du
Nord, ou d'autres sources d'énergie), la production pétrolière s'est effondrée, atteignant, durant l'été
1985, à peine 2 millions de barils par jour, soit environ 20% de ses potentialités.
Cet effondrement s'est
réalisé parallèlement à la chute du dollar, diminuant d'autant les recettes et aggravant la crise financière
du royaume.
Aussi, sous l'impulsion de cheikh Ahmed Zaki Yamani, ministre saoudien du Pétrole depuis 1962, l'Arabie
saoudite a dû changer radicalement de politique pétrolière à la fin de 1985.
Jusqu'alors, pour soutenir le
marché mondial du pétrole, elle avait réduit sa production bien en deçà de son quota fixé lors des
réunions de l'OPEP, et n'avait cessé d'encourager les autres monarchies du Golfe à faire de même.
Or,
brusquement, en décembre 1985, à la réunion des dirigeants de l'OPEP à Genève, Cheikh Yamani a défini
une nouvelle stratégie qui prenait le contre-pied de celle qu'il défendait depuis de nombreuses années:
les membres de l'OPEP ont décidé de déclencher une "guerre des prix" en supprimant tous les quotas qui
restreignaient leur production.
Cette politique, voulue par l'Arabie saoudite pour obliger la Grande-Bretagne à réduire ses ventes sur le
continent européen, afin que les pays de l'OPEP retrouvent leurs parts de marché, a entraîné une chute
brutale du prix du baril de pétrole brut, qui est tombé de près de 30 dollars en novembre 1985, à 10
dollars début avril 1986.
Pour l'Arabie saoudite, qui dispose de plus du tiers des réserves mondiales de pétrole et qui bénéficie, de
surcroît, de conditions d'extraction très favorables, cette guerre des prix, accompagnée d'une reprise
massive de la production, devrait permettre de....
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