Arendt 1906 -1975 « La société de masse [ ... ) ne veut pas la culture mais les loisirs. •...
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«
Arendt
1906 -1975
« La société de masse [ ...
) ne veut pas la culture
mais les loisirs.
• La crise th la culture
Éléments de biographie
t Une étudiante formée auprès d'illustres maîtres
Hannah Arendt suit avec passion l'enseignement de Heidegger, puis celui
de Husserl.
Elle rédige sa thèse sur Le concept d'amour chez saint Augustin
(1929) sous la direction de Karl Jaspers, son maître et ami.
t le combat contre le totalitarisme
Devant la montée du nazisme, Hannah Arendt s'exile en France, puis aux
�tats-Unis où elle mène une brillante carrière universitaire.
Elle est également journaliste et milite pour la cause juive.
Ses origines et
les événements auxquels elle assiste motivent ses réflexions politiques.
Thèses essentielles
Hannah Arendt s'intéresse aux mécanismes des systimes totalitaires et
à la condition de l'homme moderne.
Sa pensée, longtemps méconnue,
ouvre de nouvelles perspectives à l'analyse de la crise de la culture que
connaît aujourd'hui notre société.
t le totalitarisme : la négation du politique
Soucieuse de penser les événements de son temps, et notamment ce
qui a rendu possible l'horreur de la « solution finale •• Hannah Arendt
montre, dans les Origines du totalitarisme, que le système totalitaire,
loin de pouvoir être assimilé aux autres formes d'oppression politique
que sont le despotisme, la tyrannie et la dictature, est un type de régime
radicalement nouveau dans l' histoire, possédant sa propre spécificité.
Le système totalitaire repose sur l'atomisation sociale, créatrice d'une
masse amorphe constituée d'individus isolés ayant perdu toute conscience
du vivre ensemble, toute conscience politique et donc toute capacité (et
toute envie) de s'engager politiquement.
Le système totalitaire assure sa conservation par l'idéologie en faisant
continuellement régner la terreur.
Il revendique sa légitimité en
prétendant servir des lois transcendantes issues de la nature (la sélection
des races pour le nazisme), ou de l'histoire (la lutte des classes pour le
stalinisme).
Ce système bafoue les lois positives (instituées) au nom de
lois prétendument supérieures et se présente comme simple exécutant
d'une logique implacable à l'œuvre dans l'histoire ou la nature.
t la primauté de l'agtr
Dans La Condition de l'homme moderne, Hannah Arendt veut penser
la possibilité pour la société moderne de se préserver du totalitarisme.
Puisque c'est du vide politique que se nourrit le régime totalitaire, il faut
réhabiliter l'action politique.
Hannah Arendt analyse alors les diverses formes de l'agir humain.
Car
c'est dans l'action que l'homme pourra trouver le moyen de vivre en paix,
non dans la contemplation.
Il s'agit de « penser ce que nous faisons ».
La
« vita activa » désigne la vie active, par opposition à la vie contemplative
promue par la tradition platonicienne.
Arendt dresse une typologie de l'agir et distingue « trois activités
humaines fondamentales : le travail, l'œuvre et l'action ».
t le travail : la soumission aux cycles vitaux
Le travail, indispensable à la vie biologique, permet d'assurer la survie
de l'individu et de l'espèce.
Néanmoins, ce qu'il produit est destiné à être
rapidement consommé: l'animal laborans est condamné à travailler sans
cesse, s'épuisant dans une activité qui l'asservit à la nécessité naturelle et
constitue, en ce sens, la moins humaine des activités.
t l'œuure: la durabilité en péril
L'œuvre produit un monde artificiel d'objets plus durables que ceux
produits par le travail.
L'homo faber se distingue de l'animal laborans
en ce qu'il produit des objets techniques extérieurs au processus vital,
tels que des bâtiments, des machines, des œuvres d'art ...
Par l'œuvre,
l'homme crée un espace proprement humain.
Reste que c'est souvent au détriment de la nature que s'édifie cet espace
qui est malgré tout lié à l'utilité.
De plus, en confondant travail et œuvre,
en assujettissant la technique à la logique consommatrice du monde du
travail, la société perd ce monde plus humain qu'elle avait engendré:« Avec
le besoin que nous avons de remplacer de plus en plus vite les choses de
ce-monde qui nous entourent, nous ne pouvons plus nous permettre de
les utiliser, de respecter et de préserver leur inhérente durabilité ; il nous
faut consommer, dévorer, pour ainsi dire, nos maisons, nos meubles, nos
voitures.
» Dans un monde où l'utilité des objets techniques en vient à
se prendre elle-même comme fin, seule l'œuvre d'art résiste en tant que
symbole d'objet durable qui échappe à l'instrumentalisation.
t L'action salvatrice
L'action, seule activité qui mette directement les hommes en rapport les
uns avec les autres, est l'activité la....
»
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