Argentine 1992-1993 Les contreparties des succès économiques Bénéficiant d'une situation de stabilité monétaire, d'un faible taux d'inflation et de la...
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Argentine 1992-1993
Les contreparties des succès économiques
Bénéficiant d'une situation de stabilité monétaire, d'un faible taux d'inflation et de la croissance de
l'activité économique, le président Carlos Menem s'est surtout consacré à rechercher l'appui
parlementaire suffisant pour atteindre son objectif: modifier la Constitution.
Ce projet de réforme,
indispensable pour qu'il puisse se représenter aux élections de 1995, n'a pas manqué de diviser le
courant péroniste au pouvoir.
José Octavio Bordón, sénateur de la même mouvance et ancien gouverneur
de la province de Mendoza, s'est hissé en rival sérieux de C.
Menem dans la course à la présidence de la
République.
Il a obtenu l'appui de plusieurs secteurs de son parti de représentants du pouvoir
économique, de groupes influents aux États-Unis et de la fraction de la bureaucratie syndicale péroniste
qui n'appuie pas le président actuel.
Eduardo Duhalde, gouverneur de la province de Buenos Aires, s'est
lui aussi porté candidat.
En réponse à ce qu'il a considéré comme un manque de loyauté de la part de
son ex-colistier - en envisageant la possibilité de ne pas être réélu -, C.
Menem a proposé la candidature
du célèbre chanteur des années soixante, gouverneur de la province de Tucumán, Ramón ("Palito")
Ortega.
Du côté de l'Union civique radicale (UCR), le principal parti d'opposition, les déclarations de candidature
ont été tout aussi nombreuses: l'ancien président Raúl Alfonsin (social-démocrate), le sénateur Fernando
de la Rúa (libéral-conservateur) et Eduardo Angeloz, gouverneur de Córdoba (néo-libéral).
Selon certains
sondages, F.
de la Rúa serait apparu le mieux placé pour l'emporter face aux péronistes.
R.
Alfonsin ne
recueillait pour sa part qu'un faible pourcentage de voix.
Les élections internes réalisées à Buenos Aires,
le 9 mai 1993, n'ont pas permis de trancher.
En effet, le courant de R.
Alfonsin, pourtant appuyé par celui
d'E.
Angeloz, n'a obtenu qu'à une courte majorité la direction du Comité national de l'UCR tandis que
d'anciens alfonsinistes, soutenus par F.
de la Rúa, ont remporté celle du Comité provincial et les premiers
postes sur la liste des candidats à la députation nationale.
Quant au reste de l'opposition, l'extrême droite du lieutenant-colonel A.
Rico et d'autres militaires qui
s'étaient soulevés contre le gouvernement de R.
Alfonsin (les carapintadas) s'est renforcée et le centregauche a maintenu sa modeste influence sociale.
Inflation réduite et augmentation des recettes publiques
A partir de 1991, la loi de convertibilité a permis de réduire l'inflation et de dégager des excédents
fiscaux, ce qui, dans un climat d'ouverture extérieure croissante, a contribué à réactiver l'économie.
Rendue obligatoire, l'équivalence entre la base monétaire en pesos et sa valeur en réserve de devises a
stabilisé les taux de change, surévaluant la monnaie locale.
Cette loi a également interdit l'émission de
monnaie pour financer le déficit public, présentée comme la cause de tous les maux mais aussi comme la
démonstration de la nocivité de l'intervention de l'État dans l'économie.
Cet argument des milieux
gouvernementaux passait sous silence le fait que le déficit était né de la nationalisation de la dette
extérieure privée et des subsides massifs accordés aux grands groupes économiques dans le cadre de la
restructuration socio-économique entreprise par la dictature militaire en 1976 et poursuivie par les
gouvernements démocratiques après 1983.
Les privatisations, massives, ont concerné les services publics (téléphone, gaz, électricité, lignes
aériennes, chemins de fer), les aires pétrolifères, la florissante compagnie pétrolière YPF et le système de
sécurité sociale, entre autres.
Une grande partie de la population, sensible au discours officiel, les a
approuvées.
Leur recette effective s'est élevée à 10 milliards de dollars entre 1990 et 1993 sans compter
le plus important encore du rachat de titres de la dette publique.
Avec l'amélioration de l'efficacité du
recouvrement des impôts, les recettes publiques se sont trouvées considérablement augmentées.
La réduction drastique des dépenses budgétaires, y compris en matière de santé, d'éducation et
d'infrastructures sociales - qui ont été réduites à l'état de ruines - et la suppression de plus de 100 000
emplois ont permis d'obtenir d'importants excédents budgétaires en 1991 et 1992.
Ces derniers ont payé
le service de la dette extérieure - 4 milliards de dollars en 1993 -, ce qui....
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