Argentine 1999-2000 Alternance et austérité La campagne pour les élections générales du 24 octobre 1999 s'est déroulée sur fond de...
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Argentine 1999-2000
Alternance et austérité
La campagne pour les élections générales du 24 octobre 1999 s'est déroulée sur fond de crise
économique et d'agitation sociale, notamment dans les provinces en quasi-cessation de paiement.
L'Alliance pour le travail, la justice et l'éducation, réunion des deux principaux partis d'opposition, l'Union
civique radicale (UCR) et le Front pour un pays solidaire (Frepaso), a toutefois bien plus attaqué le style
de gouvernement et le bilan social du président Carlos Menem que sa politique économique.
Bien que se
réclamant de la tradition péroniste de défense des intérêts des classes populaires, celui-ci a avant tout
incarné les transformations économiques opérées sous ses deux mandats (1989-1999).
Le nouveau
modèle, d'inspiration néolibérale, s'est en effet construit sur une très sévère cure d'austérité et sur
l'intégration au sein du Mercosur (Marché commun du sud de l'Amérique), union douanière avec le Brésil,
l'Uruguay et le Paraguay entrée en vigueur en 1995.
En dix ans, l'État argentin, lourdement endetté et
confronté en 1989 à une crise d'hyperinflation, a renoncé à l'indépendance monétaire (la valeur du peso
est fixée à un dollar des États-Unis), réduit ses dépenses, privatisé les entreprises publiques et abaissé
ses barrières douanières.
L'Alliance, persuadée de l'absence d'alternative à la politique d'excédents
budgétaires visant à desserrer l'étau de la dette extérieure, s'est portée garante de sa continuité et s'est
engagée à remédier à ses dramatiques conséquences sociales.
Dans son entreprise de conquête du pouvoir sans rupture, la coalition d'opposition a su focaliser la
campagne électorale sur le rejet par l'opinion publique de la frivolité du président Menem et de la
corruption de son entourage.
Son candidat à la Présidence, le radical Fernando de la Rúa, a joué sur ses
succès comme maire de la capitale Buenos Aires et sur les railleries de ses rivaux au sujet de son
caractère "terne".
Son rival péroniste, Eduardo Duhalde, gouverneur sortant de la province de Buenos
Aires, a été doublement handicapé par l'héritage social laissé par C.
Menem et par l'absence de soutien
de ses camarades gouverneurs et du Parti justicialiste (PJ), contrôlé par le président sortant (décidé à se
représenter en 2003).
Ses promesses populistes n'ont pu ranimer les réflexes identitaires des électeurs
péronistes.
F.
de la Rúa et son colistier Carlos Alvarez du Frepaso ont ainsi été élus à la Présidence et à la
vice-présidence dès le premier tour avec 48,5 % des voix, devançant de dix points les péronistes E.
Duhalde et Ramón Ortega.
La surprise n'est pas tant venue de la bonne tenue du PJ aux élections de
gouverneurs des provinces, dont certaines avaient précédé les élections générales, que du score national
de 10 % réalisé par le candidat de l'Action pour la république (AR), Domingo Cavallo, principal artisan des
réformes sous le premier mandat Menem, représentant la droite libérale.
Autre fait majeur, dans la
province de Buenos Aires, où vit le tiers de l'électorat et qui est traditionnellement acquise au péronisme,
F.
de la Rúa a devancé E.
Duhalde.
Mais le poste de gouverneur est allé au péroniste Carlos Ruckauf, qui
avait explicitement appelé les électeurs à distinguer les deux élections.
Au scrutin simultané pour le renouvellement de 130 des 257 députés fédéraux, l'Alliance est arrivée en
tête avec la même....
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