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Argentine 2001-2002 Effondrement La crise économique, politique et institutionnelle qui a éclaté en Argentine en décembre 2001 semblait être la...

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« Argentine 2001-2002 Effondrement La crise économique, politique et institutionnelle qui a éclaté en Argentine en décembre 2001 semblait être la plus grave qu'ait connue le pays depuis l'indépendance en 1810. Rappelé au ministère de l'Économie, le 20 mars 2001, par le président Fernando de la Rua, Domingo Cavallo, personnage clé des crises financières argentines depuis 1982, a tenté par tous les moyens d'assurer la solvabilité du pays sans toucher à la parité «1 peso pour 1 dollar» qu'il avait fixée en 1991. Malgré le solde positif du commerce extérieur, le rééchelonnement fin juin 2001 de 29 milliards de dollars et un prêt du FMI de 6,3 milliards de dollars en août, la dette extérieure (147 milliards de dollars) restait inchangée par rapport à la fin 2000, du fait de la chute des recettes fiscales.

La fuite de capitaux (estimée à 16 milliards de dollars en 2001) a contraint à restreindre les retraits bancaires pour 90 jours à partir du 1er décembre 2001.

Quatre jours après, le FMI suspendait le versement prévu, considérant l'Argentine en cessation de paiement. Le corralito («parc à bébés» désignant l'impossibilité d'effectuer des retraits en liquide depuis les comptes bancaires au-delà d'un plafond fixé par les autorités) privant de rémunération les travailleurs non déclarés, majoritaires dans la population active, a aggravé des troubles sociaux déjà endémiques.

Sur fond de pillages dans la banlieue de la capitale, encouragés par les péronistes maîtres de la province de Buenos Aires, D.

Cavallo a ajouté à l'extrême tension en proposant, le 17 décembre, d'importantes coupes budgétaires.

Resté sourd à l'urgence sociale, F.

de la Rua a imposé l'état de siège, le 19 décembre au soir, sans aucun soutien des forces armées.

Les manifestations, spontanées cette fois, immédiatement déclenchées dans les quartiers centraux de la capitale - les plus riches du pays -, puis leur brutale répression par la police fédérale dans la matinée du 20 décembre et le refus de l'opposition péroniste de participer à un gouvernement de coalition ont acculé le président à la démission. La mobilisation de la classe moyenne au cri de «tous dehors» a confirmé le vote protestataire des élections législatives du 14 octobre 2001 (21 % de votes blancs et nuls et 26 % d'abstentions), moins gagnées par les péronistes (37 % des voix à la Chambre des députés et 40 % au Sénat) que perdues par la défunte Alliance pour le travail, la justice et l'éducation (coalition sortante) (23 %).

Pour la première fois depuis le retour de la démocratie en 1983, l'opposition au gouvernement en place remportait la majorité des sièges à l'Assemblée législative (nouveau nom du Congrès depuis 2001). L'énorme pouvoir des gouverneurs L'élection par les parlementaires du nouveau président, devant exercer jusqu'au terme du mandat commencé (décembre 2003), a respecté les dispositions de la Constitution de 1994.

La brève présidence (21-30 décembre) du péroniste Adolfo Rodriguez Saa, gouverneur d'une petite province éloignée de la capitale, s'est soldée par l'annonce de la cessation de paiements, dans une allégresse parlementaire rappelant la ferveur nationale lors de l'invasion des îles Malouines le 2 avril 1982.

Lâché par les gouverneurs péronistes (14 sur 24), il a été remplacé le 1er janvier 2002 par le sénateur Eduardo Duhalde, caudillo populiste traditionnel rompu aux manipulations clientélistes.

Battu à la présidentielle d'octobre 1999, le patron du péronisme dans la province de Buenos Aires a bénéficié du«pacte de nonagression» conclu pour les législatives avec l'ancien président de la République (radical) Raúl Alfonsín (1983-1989) en étant élu par la totalité des parlementaires des deux grands partis historiques (Union civique radicale - UCR - et Parti justicialiste - PJ, péroniste), unis dans le refus des réformes politiques imposées par la crise de la représentation. Dépourvu de la légitimité du suffrage universel, le président Duhalde a choisi, fin mars 2002, de suivre les indications du FMI, en se plaçant sous la coupe des gouverneurs, qui contrôlent les sénateurs (élus par province) et devaient consentir à un sévère ajustement budgétaire.

À peine avait-il arraché fin mai aux codétenteurs du pouvoir leur acceptation des trois conditions initiales posées par le G-7 à l'ouverture de négociations avec le FMI (modification de la loi sur les faillites, signature du.... »

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