Argentine 2002-2003 Sortir du gouffre Dimanche 27 avril 2003, l'ancien président de l'Argentine Carlos Menem (1989-1999) est arrivé en tête...
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Argentine 2002-2003
Sortir du gouffre
Dimanche 27 avril 2003, l'ancien président de l'Argentine Carlos Menem (1989-1999) est arrivé en tête du
premier tour de l'élection présidentielle.
Avec 24,1 % des suffrages, il s'est retrouvé en ballottage face à
Nestor Kichner (22 %).
Le résultat du premier tour a reflété en partie la situation politique du pays depuis
la chute du gouvernement de Fernando de la Rua, en décembre 2001.
Avec ses trois candidats (C.
Menem, N.
Kichner et Adolfo Rodriguez Saa), le péronisme a réuni 60 % des suffrages, tandis que deux
nouveaux partis ont représenté l'autre tiers de l'électorat (16,4 % pour Ricardo Lopez Murphy, droite
libérale ; 14,2 % pour Elisa Carrio, centre gauche).
Le Parti justicialiste (PJ, péroniste) s'est imposé comme le seul capable de gouverner l'Argentine, les deux
autres grands partis ayant été fortement affaiblis par l'effondrement du gouvernement de la Rua.
Le parti
radical (UCR, Union civique radicale), le plus ancien d'Argentine, a récolté à peine 2,3 % des voix, tandis
que l'alliance de centre gauche, que les classes moyennes avaient mis dix ans à bâtir (le Frepaso – Front
pour un pays solidaire), est tombé dans le discrédit.
Mais le second tour a bouleversé la donne de manière inattendue.
Les enquêtes d'opinion, prévoyant que
l'ancien président Menem ne réunirait que 30 % des suffrages, ont laissé espérer un triomphe accablant
de N.
Kichner, lequel a mené sa campagne sur les thèmes de la lutte contre la corruption et de la mise en
cause des «années Menem» dans la crise.
Ce dernier a alors retiré sa candidature dans l'espoir de
délégitimer son opposant : ayant emporté le premier tour, il a voulu se présenter comme «vainqueur»,
alors que N.
Kichner ne serait investi que par défaut, comme le prévoit la Constitution.
Mais cette
manœuvre a tourné au fiasco.
La population se montrait excédée par la corruption, C.
Menem étant
poursuivi en justice pour diverses affaires et tenu par une large majorité pour le principal responsable de
la pire crise qu'ait connue le pays.
Kichner a été élu président pour cinq ans.
Cette élection selon les
règles constitutionnelles a permis d'éviter les scénarios envisagés (guerre civile, coup d'État,
hyperinflation).
Tentative de relance de l'économie et levée des tabous
Le mois de juillet 2002 avait probablement été le moment le plus dur de la crise : pénurie monétaire,
panne du système bancaire, blocage émanant des institutions financières internationales, gravité de la
situation sociale.
Pourtant, à partir du dernier semestre 2002, le président PJ Eduardo Duhalde (20022003) et son ministre de l'Économie Roberto Lavagna préparaient déjà la transition.
Sur le plan
économique, la reprise spectaculaire des exportations agricoles, sous l'effet de la dévaluation, a fait
rentrer de l'argent dans les caisses de l'État et permis aux institutions de fonctionner à nouveau, et tandis
que la consommation était progressivement relancée.
L'activité industrielle a également repris.
R.
Lavagna s'est révélé habile négociateur face au FMI et aux banquiers nationaux, afin d'assurer une
certaine récupération des dépôts qui étaient bloqués.
Sur le plan social, à travers le programme «chefs de
foyer», l'État a distribué une allocation de 150 pesos par mois (53 dollars en juillet 2003) à près de 2,5
millions de ménages.
L'incorporation du mouvement des piqueteros (mouvement social en lutte pour des
aides publiques et du travail) dans la gestion de cette aide sociale a permis de contenir la protestation.
Dès son investiture le 25 mai 2003, le nouveau président a multiplié les signaux montrant qu'il voulait en
finir avec ces années 1990 tant conspuées par la rue.
D'une manière tout à fait inattendue,....
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