Argentine 2004-2005 Sortie de la crise ? 2005 aura été l’année durant laquelle l’Argentine aura obtenu la plus importante réduction...
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Argentine 2004-2005
Sortie de la crise ?
2005 aura été l’année durant laquelle l’Argentine aura obtenu la plus importante réduction de la dette
extérieure jamais accordée après une déclaration de cessation de paiement (default).
Plus précisément,
elle a renégocié la partie de la dette qu’elle avait contractée avec des créanciers privés (environ 98
milliards de dollars), car la partie « publique » de la dette (due par le pays aux organismes
internationaux) n’est pas négociable.
Le processus, entamé le 14 janvier 2005 après 37 mois de default, a
été conclu le 25 février de la même année.
La dette extérieure est ainsi passée de presque 190 milliards
de dollars à quelque 125 milliards de dollars, représentant désormais 72 % du PIB (Produit intérieur brut)
contre 110 % du PIB.
Une telle réduction a été supérieure, en proportion et en montant absolu, à celles
dont bénéficièrent l’Allemagne à l’issue de la grande dépression de 1930, la Russie en 1998 et l’Équateur
en 1999.
Sur le plan économique, le soulagement pour le pays était évident, mais les effets positifs n’allaient être
observables qu’à moyen terme.
En premier lieu, le poids de la dette restait énorme et les négociations
étaient loin d’être terminées : près d’un tiers des créanciers privés possédant des bons de la dette ont
refusé la proposition argentine, ce qui a créé un front de contentieux international important.
En second
lieu, le default prenant fin, l’Argentine allait reprendre ses remboursements.
À fin d’alléger ce poids, le
pays a obtenu, au moins de mai 2005, un délai d’un an sur les échéances pour 2,5 milliards de dollars
qu’il avait avec le FMI.
La fin de la « trêve » pour le gouvernement
Sur le plan politique, la réduction de la dette a eu un effet paradoxal.
Le gouvernement a annoncé avec
enthousiasme le résultat des négociations, qualifiées par le président Nestor Kirchner de « tournant »
dans l’histoire économique du pays.
La bonne nouvelle s’est vue d’autant amplifiée qu’elle est apparue
dans les débats publics comme une « réduction de 75 % de la dette extérieure », comme si le plus lourd
problème de l’économie locale se trouvait réduit des trois quarts (alors que seule la partie privée des
engagements était concernée).
Le vrai tournant politique tient au fait que la renégociation de la dette a
marqué la fin de la crise de 2001.
Dès lors, toutes les demandes de rééquilibrage interne ont réapparu.
La trêve dont bénéficiait le gouvernement touchait à sa fin, chacun voulant profiter des bons résultats de
l’économie.
À côté de la réduction de l’endettement et d’une croissance soutenue (9,0 % du PIB en
2004), ceux-ci ont peu bénéficié à la majorité de la population : en 2004, les salaires ont stagné, le
chômage touchait 12,5 % des actifs, l’écart entre les revenus s’est creusé et la pauvreté submergeait
toujours près de la moitié des Argentins.
Une « guerre » pour la distribution s’est ainsi déclenchée : le syndicat des enseignants a organisé en mai
2005 la première grève de portée nationale sous le gouvernement Kirchner ; les compagnies pétrolières
étrangères ont tenté d’augmenter les prix des carburants au début de l’année ; et les autres entreprises
de services publics ont aussi réclamé des augmentations de tarifs – les bus de Buenos Aires ont circulé,
souvent en mauvais état, avec des affiches indiquant qu’ils ne pouvaient plus continuer sans
augmentation du ticket, et ceux des producteurs agricoles ayant leurs prix....
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