Devoir de Philosophie

• Aristote, La Poétique : « la représentation est mise en oeuvre par les personnages du drame et n'a pas...

Extrait du document

« • Aristote, La Poétique : « la représentation est mise en oeuvre par les personnages du drame et n'a pas recours à la narration; et, en représentant la pitié et la frayeur, elle réalise une épuration de ce genre d'émotions » => le théâtre est une libération salutaire. Le spectateur qui va au théâtre doit ressentir terreur et pitié afin de se purger de ces sentiments => force du spectacle qui doit être extra-ordinaire. D’où le recours au tragique : sentiment que l’homme éprouve quand il prend conscience des forces (divines, politiques, sociales, morale) qui le dominent, l’écrasent malgré la résistance qu’il leur oppose. • Dans L'homme en procès, Pierre-Henri Simon définit ainsi le tragique : « Résistance obscure et insensée contre laquelle se brise la force de la liberté et de la raison qui est en l’homme » => le tragique défini ainsi ne serait pas que dans le théâtre. Qu’est-ce que le tragique ? Est-ce un genre dramatique ou est-ce un sentiment « universel » qui transcenderait la question des genres littéraires ? I- La tragédie classique Le théâtre classique repose sur une classification des genres – une comédie ne s’écrit pas du tout comme une tragédie… A- Un genre très codifié • Vers, diction : pas très naturel.

Dans la vie, on ne parle pas en vers comme les personnages de Bérénice : « Je me comptais trop tôt au rang des malheureux ! Si Titus est jaloux, Titus est amoureux.» • Théâtre : respect des trois unités + vraisemblance et respect des bienséances.

Niveau de langue soutenu, voire précieux. • Unité de ton => une pièce tragique ne peut pas être burlesque.

Son ton doit être essentiellement dramatique, pathétique.

Règles très strictes du théâtre => celui qui écrit une comédie n’écrit pas une tragédie.

Genres clos et codifiés + vraisemblance et respect des bienséances. B- Des personnages types • La tragédie => personnages hors du commun.

Pas de roturiers, de bourgeois mais des dieux, demi-dieux, empereurs ; respect des trois unités Niveau de langue soutenu ; son ton doit être essentiellement dramatique, pathétique. • Les personnages sont victimes de forces qui les dépassent.

Les personnages sont prisonniers de leur destin. • Des personnages spécifiques : ex => Corneille, Le Cid : Rodrigue doit choisir entre l’honneur de la famille et l’amour : la passion amoureuse entre en conflit tendu avec le devoir du héros envers le pouvoir qu’il doit servir. • Question de la mort du personnage tragique : Afin de purger efficacement le spectateur, la solution pour le dramaturge serait de représenter la mort sur scène mais les règles classiques interdisent la représentation de la mort.

Bienséance (le personnage peut mourir mais cela ne doit pas se voir)[1].

NB : Bérénice, a été critiquée parce qu'elle ne contenait pas de morts => Racine a contesté le traitement conventionnel de la tragédie. C- La situation tragique Le tragique naît surtout du sentiment que ressent le héros de n’être pas libre => force supérieure qui se joue de lui, n’est pas le maître de son destin. => Racine : Le héros est sous l’emprise d’une passion dévastatrice qui le détruit.

Soumis à des passions, des sentiments extrêmes, exacerbés (parfois, pas loin de la folie), le héros de tragédie n’est pas vraiment ambivalent.

Il est noble et doit lutter contre son destin. • Développez par exemple le cas de Phèdre : Phèdre est victime de Vénus => pour les héros de tragédie, le combat est perdu d’avance car ne sont pas maîtres de leur sort. => Cela inspire également terreur et pitié chez le spectateur. • La représentation théâtrale peut être violente => Violence des sentiments, des passions (développez un exemple : jalousie de Phèdre, violence de la passion d’Hermione, fin d’Andromaque (la folie et la mort))… ∆) Dans la tragédie classique en effet, on peut considérer que le tragique est « Résistance obscure et insensée contre laquelle se brise la force de la liberté et de la raison qui est en l’homme » II- Le tragique dans un théâtre moins « classique » : A- Le drame romantique • Le jeune Victor Hugo refuse les règles, les carcans du classicisme → Bataille d’Hernani (modèle : Shakespeare) : plusieurs actions tragiques, pathétiques mais avec éléments réalistes, familiers, comiques.

Hugo : il faut mêler « le sublime et le grotesque ».

« Les personnages de l’ode sont des colosses : Adam, Caïn, Noé ; ceux de l’épopée sont des géants : Achille, Atrée, Oreste ; ceux du drame sont des hommes : Hamlet, Macbeth, Othello.

L’ode vit de l’idéal, l’épopée du grandiose, le drame du réel ». => Héros romantique : individu original.

Marginalité du héros romantique sociale (Ruy Blas est un laquais amoureux d’une reine)… • Le héros romantique ressemble plus au spectateur car il est plus complexe, moins stéréotypé, il peut être bon et mauvais : on pense aux orgies de Lorenzo (qui lui valent le surnom péjoratif de Lorenzaccio), à sa vie malsaine.

Et pourtant, le fond de son cœur est pur.

Il a un idéal.

Hernani : héros courageux mais jaloux ! ∆) Le héros romantique est a priori plus proche du spectateur mais il doit lui aussi lutter contre des résistances qui le briment.

Cf.

Ruy Blas. B- Anouilh et Giraudoux : nouvelles approches des tragédies Électre, le Jardinier « Entracte »1 : « On réussit chez les rois les expériences qui ne réussissent jamais chez les humbles, la haine pure, la colère pure.

C’est toujours de la pureté.

C’est cela que c’est, la Tragédie, avec ses incestes, ses parricides : de la pureté, c’est à dire en somme de l’innocence.

Je ne sais si vous êtes comme moi ; mais moi, dans la Tragédie, la pharaonne qui se suicide me dit espoir, le maréchal qui trahit me dit foi, le duc qui assassine me dit tendresse.

C’est une entreprise d’amour, la cruauté...

pardon je veux dire la Tragédie ». Anouilh et Giraudoux, par exemple, érudits, connaissaient très bien les tragédies antiques et classiques et ils se sont amusés à les remettre en question.

Électre : « tragédie bourgeoise » qui touche parfois au registre de la comédie.

Ex : Agamemnon est supposé avoir glissé dans sa baignoire.

Électre apparaît orgueilleuse, inhumaine peut-être, sacrifiant la cité pour rendre sa justice et entraînant le désastre.

Pourtant, maintien de la tradition des grandes familles maudites, principe d’une catastrophe inévitable et de la destruction finale.

Évocation des conflits politiques des années trente.

La guerre est présente : la ville est menacée du dehors, ce qui ne peut que rappeler la situation internationale de l’époque. C- Le théâtre de l’absurde • Ex : la Cantatrice chauve.... »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓