Arménie 1992-1993 Confrontée, pour le deuxième hiver consécutif, à un blocus énergétique pratiquement total de la part de l'Azerbaïdjan, l'Arménie...
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Arménie 1992-1993
Confrontée, pour le deuxième hiver consécutif, à un blocus énergétique pratiquement total de la part de
l'Azerbaïdjan, l'Arménie a vécu au ralenti.
En l'absence de gaz et de pétrole, le pays a cessé de produire:
usines arrêtées, villes mortes où, en raison d'un hiver particulièrement rigoureux, les habitants ont eu
pour occupation essentielle la recherche de nourriture et de combustible; à Erevan, la capitale, les arbres
ont été coupés par les habitants afin de se chauffer.
Vivant dans des logements où la température ne
dépassait pas 2-3 , les Arméniens n'ont disposé que de quelques heures d'électricité chaque jour (début
juillet 1993, un litre d'essence, au marché noir, coûtait l'équivalent de plusieurs jours de salaire).
L'insécurité régnant en Géorgie a rendu l'approvisionnement encore plus précaire: à plusieurs reprises les
pipes lines transitant par la Géorgie ont été dynamités, tandis que Tbilissi, très dépendant de
l'Azerbaïdjan à la suite de la guerre en Abkhazie, est apparue sensible aux menaces venues de Bakou.
La
question de la réouverture de la centrale nucléaire fermée à la suite du tremblement de terre de 1988 et
d'une importante mobilisation populaire, est régulièrement revenue à l'ordre du jour.
Les opinions ont
divergé sur l'opportunité de sa réouverture: certains, s'appuyant sur les avis d'experts occidentaux, ont
considéré sa remise en marche non seulement possible, mais indispensable à la survie économique de la
république; d'autres se souvenant que la revendication de sa fermeture avait été l'un des éléments
majeurs de la mobilisation populaire des années 1988-1989.
La crise énergétique a mis à mal l'expérience originale qui se déroulait depuis le début 1991: les
nouvelles autorités avaient décidé de procéder au plus vite à une libéralisation inconnue dans l'espace
soviétique, mettant en chantier une réforme agraire radicale et adaptée aux conditions locales (en février
1993, on comptait 243 000 exploitations privées en Arménie contre 183 000 en Russie et 14 000 en
Ukraine), tandis que la libéralisation du petit commerce permettait d'atténuer les tensions sociales.
La poursuite de la guerre au Haut Karabakh (Karabagh en arménien) a placé les autorités d'Erevan dans....
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