Arménie 1999-2000 Assassinats au Parlement L'assassinat, le 27 octobre 1999, en pleine séance du Parlement, du Premier ministre, Vazguen Sarkissian,...
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Arménie 1999-2000
Assassinats au Parlement
L'assassinat, le 27 octobre 1999, en pleine séance du Parlement, du Premier ministre, Vazguen
Sarkissian, du président du Parlement, Karen Demirtchian, et de deux de ses adjoints, ainsi que d'un
ministre et de trois députés abattus par plusieurs rafales de mitraillette, a jeté l'Arménie dans la
consternation.
Après 18 heures de négociations, auxquelles avait personnellement participé Robert
Kotcharian, le président de la République, les députés otages étaient libérés et le commando, composé de
cinq hommes dirigés par un ancien journaliste, Nairi Ounanian, interpellé.
Au dire de ce dernier, cette
action, qui avait été filmée en direct par les caméras de la télévision, avait pour but de mobiliser le peuple
arménien afin qu'il chasse une classe politique corrompue.
Tandis que le ministre de l'Intérieur et les responsables de l'ordre public étaient l'objet de violentes
attaques, on se perdait en conjectures sur les commanditaires et les mobiles d'une telle action.
Ounanian était-il l'instrument de forces hostiles à un règlement négocié de la question du Haut-Karabakh
(territoire situé dans l'Azerbaïdjan voisin, peuplé très majoritairement d'Arméniens et ayant fait l'objet
d'un vif conflit dans les années quatre-vingt-dix) ? À l'heure où un rapprochement se dessinait avec
l'Azerbaïdjan - les présidents s'étaient rencontrés quelques semaines plus tôt -, fallait-il y voir la volonté
de ceux qui tentaient d'empêcher tout compromis territorial ? Alors que le sous-secrétaire d'État
américain Strobe Talbott, en visite dans la région, se faisait fort d'amener les parties à un accord à
l'occasion du sommet de l'OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe) d'Istanbul
(18-19 novembre 1999), certains y discernaient la patte de la nouvelle direction russe inquiète de voir
l'Arménie succomber aux charmes de la stratégie américaine.
D'autres étaient tentés par la piste
intérieure, conséquence d'une cohabitation difficile entre le président et la coalition arrivée au pouvoir à
la suite des élections du 30 mai 1999.
En fait, beaucoup d'observateurs, nonobstant le caractère extraordinaire de cette tuerie, préféraient
l'inscrire dans l'atmosphère de violence dans laquelle baignait une Arménie malade du conflit du HautKarabakh : tandis qu'au Karabakh les....
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