Article encyclopédique LA THAÏLANDE AU XXe SIÈCLE Après que le roi Chulalongkorn (Rama V, 1868 à 1910) a entrepris sa...
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Article encyclopédique
LA THAÏLANDE AU XXe SIÈCLE
Après que le roi Chulalongkorn (Rama V, 1868 à 1910) a entrepris sa réforme
administrative à la fin du xixe siècle, les nouvelles élites administratives et
militaires s’emparent durablement du pouvoir.
Premier monarque siamois à se
rendre en Europe, il réussit à maintenir son royaume indépendant mais doit céder
face aux ambitions coloniales françaises et britanniques.
Aux premiers, il donne
en 1907 les provinces cambodgiennes de Siem Reap et Battambang et aux seconds,
en 1909, les États malaisiens vassaux de Kedah, Kelantan, Perlis et Trengganu.
À
la mort de Rama V, l’un de ses 77 enfants, Vajiravudh (Rama VI, 1910 à 1925),
lui succède.
À sa mort, son plus jeune frère, Prajadhipok (Rama VII), monte sur
le trône.
Son règne est le plus court et l’un des plus controversé de la
dynastie des Chakri.
Le 24 juin 1932, un coup d’État militaire sans effusion de sang met un terme à
la monarchie absolue.
L’ambition des nouveaux dirigeants est d’instaurer un
régime constitutionnel garantissant l’égalité des droits et la représentativité
du gouvernement.
C’est un conservateur qui est désigné pour diriger le
gouvernement, Phraya Manopakorn.
Le nouveau pouvoir est divisé entre civils représentés par Pridi Phanomyong (1901-1983) - et militaires, et contesté par
une opposition monarchique.
Désormais, la lutte pour le pouvoir ne se résume
plus à une rivalité entre princes mais oppose une oligarchie de cadres
supérieurs, civils et militaires.
Le pouvoir exécutif n’en reste pas moins
instable.
Le pays connaît douze coups d’État, cinq « révolutions de palais »,
onze tentatives de putsch et pas moins de cinquante gouvernements.
Seul facteur
invariable, les militaires exercent le pouvoir presque sans discontinuité.
Sentiment national fort et anticommunisme profond.
Avant la Seconde Guerre mondiale, le projet de nationalisation des industries et
de l’agriculture est l’occasion du vote (avril 1933) de la première loi
anticommuniste du royaume.
Un jeune officier formé en France, Phibun Songkhram
(1897-1964), s’impose en mettant un terme à la rébellion rurale menée par le
prince Bowaradet, ancien ministre de la Défense de l’ère monarchique, et devient
Premier ministre en décembre 1938.
Entre temps, le roi a abdiqué (2 mars 1935)
et c’est son neveu, Ananda Mahidol (1925-1946), encore enfant, qui lui a
succédé.
Phibun consolide son pouvoir par une répression meurtrière et un
nationalisme exacerbé.
Le 24 juin 1939, le Siam devient la Thaïlande et son chef
ne cache pas qu’il veut faire de son pays une puissance régionale qui regroupe
toutes les ethnies thaï.
Pour combattre l’influence des Chinois et des
Occidentaux, Phibun s’allie aux Japonais.
En échange, ceux-ci lui apportent leur
soutien contre la France et le Royaume-Uni.
Pridi, devenu régent, organise le
groupe des « Thaï libres », résistance clandestine en contact avec les Alliés.
Grâce à eux, après la défaite japonaise de 1945, la Thaïlande est en mesure de
négocier avec les vainqueurs pour échapper au sort des vaincus, mais pas de
garder les territoires khmers et laotiens reconquis sur la France en 1941.
Succession de dictatures militaires.
En 1946, le royaume connaît les premières élections libres de son histoire.
La
gauche regroupée autour de Pridi obtient la majorité sur les partis centristes
et conservateurs du Premier ministre sortant, Seni Pramoj (1905-1997) et de son
frère Kukrit (1911-1995).
Cette même année, le jeune roi meurt subitement.
Son
frère cadet, Rama IX (Bhumibol « Force de la terre » Adulyadej [1927-]) lui
succède le 9 juin.
Accusé de régicide, Pridi doit céder le pouvoir à l’amiral
Thamrongnawasawat.
Les partisans de Phibun renversent le gouvernement (novembre
1947), mais nomment à sa tête un....
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