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Article encyclopédique LA TURQUIE AU XXe SIÈCLE Lorsque s’ouvre le xxe siècle, l’Empire ottoman poursuit son déclin ; la colonisation...

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« Article encyclopédique LA TURQUIE AU XXe SIÈCLE Lorsque s’ouvre le xxe siècle, l’Empire ottoman poursuit son déclin ; la colonisation européenne s’est emparée de l’essentiel de ses possessions africaines, et les peuples des Balkans, à la suite de la Grèce (1830), ont accédé les uns après les autres à l’indépendance.

À la fin du règne d’Abdulhamid II (1876-1909), la révolution des Jeunes-Turcs (1908) instaure une monarchie constitutionnelle mais ne parvient pas à freiner la désagrégation : la Libye (conquête italienne, 1911-1912), puis les Balkans (première guerre balkanique, 1912-1913) sont perdus. Engagé dans la Première Guerre mondiale aux côtés des puissances centrales, l’Empire peut résister à l’assaut des Alliés aux Dardanelles (1915) grâce à l’énergie du général Mustafa Kemal, futur Atatürk.

La même année, en avril, est organisé le massacre systématique des Arméniens, accusés d’entente avec les Russes qui pénètrent en Anatolie orientale ; le génocide des Arméniens, qui fait plusieurs centaines de milliers de victimes, sera tout au long du siècle nié par la Turquie.

Vaincu comme les autres puissances centrales, l’Empire doit dissoudre son armée, placer les Détroits et tous ses équipements militaires sous le contrôle des Alliés, et reconnaître à ces derniers un droit d’occupation militaire. La fin de l’Empire ottoman. Cette humiliation provoque un sursaut militaire et politique, conduit par M. Kemal.

Rompant avec le pouvoir, refusant de reconnaître l’autorité des occupants alliés, il débarque à Samsun le 19 mai 1919 et s’allie avec les autorités locales d’Anatolie ; lors des congrès d’Erzurum et de Sivas (juillet-septembre 1919), les grands principes de la souveraineté nationale sont posés, et M.

Kemal devient président d’une délégation qui rompt avec Constantinople.

Le 23 avril 1920, une Assemblée nationale est proclamée à Ankara et prépare une Constitution, promulguée en janvier 1921.

Entre-temps, le gouvernement de Constantinople signe le traité de Sèvres (août 1920) qui devait partager l’Anatolie entre les vainqueurs. Avec une armée réorganisée, M.

Kemal engage alors une contre-offensive en direction de l’Arménie au nord-est, de l’armée d’occupation française au sud-est, et de l’armée grecque, qui a envahi l’Anatolie de l’Ouest en 1919.

Ces combats aboutissent le 9 septembre 1922 à la prise d’Izmir et à la défaite totale des Grecs.

Les populations musulmanes des Balkans sont « échangées » contre les populations orthodoxes d’Anatolie, ce qui fait de la nouvelle Turquie un pays presque exclusivement musulman.

Un nouveau traité est signé à Lausanne en 1923, rendant à cette nouvelle Turquie la totalité de l’Anatolie et la Thrace orientale.

La République est proclamée le 29 octobre 1923. Occidentalisation et laïcisation. La révolution kémaliste et le régime de parti unique (CHP, Parti républicain du peuple) transforment le pays par des mesures d’occidentalisation et de laïcisation : abolition du califat, émancipation des femmes, promulgation d’un Code civil et d’un Code pénal fondés sur des modèles européens, réforme vestimentaire (à l’occidentale), abolition des confréries religieuses, adoption de l’alphabet latin (1928), épuration de la langue de milliers de mots arabes et persans, révision et correction de l’histoire de manière à réhabiliter la culture turque… Les mesures de laïcisation instaurent en fait un étroit contrôle de la religion par l’État ; dans la pratique, les adeptes des religions « minoritaires » (Arméniens, Grecs orthodoxes, Juifs) restent des citoyens de second plan ; enfin, une révolte kurde d’ampleur est matée en 1925. Avant sa mort (1938), M.

Kemal, qui avait pris le nom d’Atatürk, était parvenu à une réconciliation avec la Grèce et avait instauré de bons rapports avec l’URSS. En 1939, contre promesse faite à la France de rester neutre en cas de conflit mondial, la Turquie annexe encore le Sandjak d’Alexandrette (Iskenderun), acquérant ses frontières définitives. Ismet Inönü (1884-1973), compagnon d’armes d’Atatürk, lui succède et le pays subit jusqu’en 1945 la dictature du parti unique.

Adoptant une position de neutralité ambiguë, avec de fortes sympathies pour l’Allemagne nazie, la Turquie ne prend pas part à la Seconde Guerre mondiale.

La dictature d’Inönü se saborde elle-même par l’instauration, en 1945, du pluripartisme ; en 1950, le CHP perd les élections législatives au profit du Parti démocrate.

Celui-ci est ancré dans le monde rural et religieux et dirigé par Adnan Menderes (1899-1961), lequel devient Premier ministre et permet un important recul de la laïcité.

Mais cette période voit aussi l’adhésion de la Turquie à l’OTAN (Organisation du traité de l’Atlantique nord) et sa participation à la guerre de Corée, tandis que le plan Marshall accélère la modernisation.

En 1955, la Turquie est impliquée dans le processus de décolonisation de Chypre.

Le nationalisme s’empare de la question chypriote et, en septembre 1955, de graves violences visant les Grecs d’Istanbul aboutissent à leur émigration.

Le gouvernement prend alors une tournure très autoritaire et est renversé par l’armée (mai 1960) ; A.

Menderes et deux ministres sont pendus en 1961. Montée des extrémismes. La période suivante voit la montée des affrontements entre extrémistes.

L’année 1968 connaît une grande violence et l’armée intervient à nouveau en 1971.

Les gouvernements de coalition se succèdent alors, parvenant difficilement à gérer les crises, souvent au prix d’alliances « contre nature », incluant parfois les islamistes.

À Chypre, une tentative de coup d’État fomentée par la Grèce des colonels motive un débarquement militaire turc en été 1974 ; la population turcophone est regroupée dans le tiers nord de l’île, qui restera occupé par l’armée turque, tandis que les Chypriotes grecs sont expulsés au sud. En Turquie, les troubles et la violence politique se sont encore aggravés, avec en 1978 des massacres d’alevis, une minorité musulmane hétérodoxe.

Ces grandes violences et les difficultés politiques sont prétexte à un troisième coup d’État militaire, en septembre 1980.

La plupart des dirigeants politiques sont emprisonnés, les partis interdits et les groupes islamistes et.... »

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