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Article encyclopédique LE BRÉSIL AU XXe SIÈCLE Événement charnière de l’histoire du Brésil, l’abolition de l’esclavage, en 1888, précipite ce...

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« Article encyclopédique LE BRÉSIL AU XXe SIÈCLE Événement charnière de l’histoire du Brésil, l’abolition de l’esclavage, en 1888, précipite ce pays dans la modernité.

Un an plus tard (soit 67 ans après l’indépendance à l’égard du Portugal), la monarchie est renversée par une armée éprise de positivisme et par des élites ouvertes aux idées libérales.

Pour la première fois, une République est instaurée.

Mais ni ce régime, ni les suivants, qu’ils fussent démocratiques ou autoritaires, n’ont su ou voulu réduire significativement les profondes inégalités sociales héritées de la société esclavagiste et mercantiliste. Des inégalités criantes. Certes, au fil du xxe siècle, le pays a tiré profit de ses richesses naturelles : sols et climats propices à l’agriculture ou à l’élevage, abondance de minerais, de pétrole et de sources hydroélectriques.

L’expansion du secteur secondaire (sidérurgie dans les années 1940, pétrochimie et automobile dix et vingt ans plus tard), le programme de substitution d’importations lancé en 1969, puis la tertiarisation de son économie ont porté son PIB au huitième rang du monde en fin de siècle.

Toutefois, l’écart séparant riches et pauvres est demeuré colossal.

Dans les années 1990, la part des revenus détenue par le cinquième de la population le plus pauvre était trente fois moindre que celle dont jouissait le cinquième le plus riche.

Le Brésil est ainsi l’un des pays les plus inégalitaires de la planète.

À ne considérer que le Nordeste, région la moins économiquement intégrée du pays, le ratio n’est plus de trente mais de trente-cinq.

Selon les historiens, cette situation est comparable à celle du début du xxe siècle. Si l’analphabétisme a reculé (65 % de la population âgée de quinze ans et plus déclaraient en 1900 ne savoir ni lire ni écrire, contre 56 % en 1940 et 33 % en 1970), il n’a pas disparu : 17 % en 1996 (37 % en zone rurale).

L’éducation demeure un privilège et reproduit, plus qu’elle ne les réduit, les écarts entre les couches sociales.

La question de la terre, faute de véritable réforme agraire, est elle aussi restée entière.

En l’an 2000, sur ce vaste territoire (8,5 millions de km2, soit 47 % de l’Amérique du Sud) dont les frontières sont demeurées stables depuis 1864 (date du dernier conflit frontalier avec l’un de ses dix voisins), 500 familles de fazendeiros possédaient 43 % des surfaces agricoles alors que 57 % de la population rurale ne disposait que de 3 % des terres.

D’où un massif exode rural et l’existence d’un mouvement des « paysans sans-terres ». Rivalités entre élites économiques. En un siècle, la population a été multipliée par douze, passant de quatorze millions en 1900 à 167 millions en l’an 2000.

Concentrée sur le front atlantique, elle s’entasse dans des agglomérations dont les infrastructures et services ne peuvent absorber un tel afflux de déshérités.

Le Brésil compte aujourd’hui seize mégapoles de plus de un million d’habitants et 166 villes de plus de 100 000 habitants.

La violence qui fut longtemps rurale (les bandes armées n’ont disparu que dans les années 1920) s’est déplacée dans les zones urbaines.

La criminalité n’a cessé d’y croître.

Le sentiment d’insécurité y est d’autant plus fort que l’impunité demeure trop fréquente et que les trafics de drogues et d’armes ont supplanté, dans les années 1980, les activités illégales traditionnelles. La permanence de telles inégalités et l’insatisfaction chronique des demandes d’État en matière de sécurité, d’accès à la terre, aux soins et à l’éducation ont miné la légitimité de tous les gouvernements.

Mais ce sont avant tout les rivalités entre élites économiques pour le contrôle de l’État et leur incapacité à trouver une formule politique apte à concilier leurs propres intérêts et ceux des groupes urbains ascendants qui expliquent la relative brièveté de ces régimes. Ainsi la Ire République (1889-1930) succombe aux tensions entre, d’une part, des oligarchies rurales, politiquement favorisées par un fédéralisme peu centralisateur mais économiquement fragilisées par la crise du café (alors première source de richesses du pays) et, d’autre part, des bourgeoisies modernisatrices lasses de cette partition du pouvoir.

Ces élites régionales aspirent souvent au séparatisme.

De surcroît, privés de toute représentation politique (seuls 3 % de la population disposent alors du droit de vote), les fonctionnaires et les ouvriers des premières régions à s’industrialiser (Sud-Est et Nord-Est) multiplient les mouvements sociaux. Les années Vargas. Face aux risques de sécession, voire de guerre civile, face aux surenchères des groupes communistes, une junte militaire confie, en 1930, le gouvernement à Getúlio Vargas.

Sept ans plus tard, sous la menace de mouvements fascistes, il instaure un régime autoritaire : dissolution des partis, censure, répression, interdiction des grèves, mais législation du travail favorable aux salariés.

Ce populiste accélère l’industrialisation, soumet les syndicats au corporatisme et rationalise l’administration.

L’État, désormais qualifié, emprunt au salazarisme, de « nouveau » (Estado Novo), connaît une nette centralisation. Mais au lendemain de la Seconde Guerre mondiale et bien que le Brésil ait soutenu les Alliés dès 1942, G.

Vargas est contraint à la démission.

La République « libérale »,.... »

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