Article encyclopédique LE KÉNYA AU XXe SIÈCLE La mainmise du pouvoir britannique sur le Kénya commence avec la construction, durant...
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Article encyclopédique
LE KÉNYA AU XXe SIÈCLE
La mainmise du pouvoir britannique sur le Kénya commence avec la construction,
durant la dernière décennie du xixe siècle, du chemin de fer destiné à
désenclaver l’Ouganda.
Afin de rentabiliser le chemin de fer, Londres décide de
faire de ce territoire une colonie de peuplement où les fermiers blancs
détiennent la propriété exclusive des terres les plus fertiles.
Mais leur
influence ne se cantonne pas à ces territoires.
Sous la houlette de quelques
aristocrates venus tenter leur chance sous l’équateur, ils s’organisent en
groupe de pression efficace.
Dans le sillage de la Bible, les missionnaires
établissent écoles et dispensaires, et suscitent un type d’habillement.
Les
Églises chrétiennes se révèlent de formidables instruments de socialisation et
de contrôle social.
Elles sont également des vecteurs de mobilité sociale pour
les convertis alphabétisés, qui bénéficient de nombreuses opportunités
d’emplois.
Beaucoup des jeunes éduqués, formés par les Églises, deviendront les
serviteurs plus ou moins zélés de l’État.
L'État colonial met en place un système politico-administratif de type
préfectoral, bien éloigné de l’Indirect Rule adopté pour gérer l’Ouganda voisin.
Cette organisation centralisée n’a jamais réussi à remplir pleinement son rôle
de régulateur social et des pouvoirs de plus en plus conséquents ont dûêtre
concédés aux « chiefs » recrutés pour servir d’intermédiaires.
L'insurrection Mau Mau (1952-1960), symbole de la lutte anticoloniale, constitue
un événement traumatisme toujours ancré dans l’imaginaire politique des Kényans.
La crise Mau Mau se présente d’abord comme un conflit nationaliste kikuyu, où
plusieurs conceptions de cette nation ethnique s’affrontent, donnant lieu à une
véritable guerre civile dans laquelle les Kikuyu s’entretuent.
Il s’agit
également d’un conflit nationaliste kényan, vécu comme l’acte fondateur du Kénya
indépendant.
L’État « Kenyatta ».
Les conférences de Lancaster House, chargées de régler les modalités de
l’accession à l’indépendance, imposent une Constitution de type fédéral.
Lors du
scrutin de 1963, la KANU (Union nationale africaine du Kénya, parti de Jomo
Kenyatta) remporte nettement les élections.
Mais, dès 1964, la brève expérience
régionaliste prend fin.
Le président en revient alors à un État centralisé doté
d’une administration à forts pouvoirs.
Il impose un système présidentialiste,
mais dans un cadre parlementaire.
Les périphéries gardent, à travers leurs
députés, une forte autonomie, dès lors qu’ils ne remettent pas en cause la
prééminence du centre.
J.
Kenyatta contrôle de façon souple ses affidés, grâce à
un système clientéliste lui permettant d’octroyer les postes ministériels à
partir desquels les « services » sont redistribués.
Il finit de verrouiller la
scène politique en emprisonnant, en 1969, son concurrent luo, Oginga Odinga, et
en interdisant son parti.
Un régime à parti unique est ainsi instauré.
Les autres segments de la société civile sont également mis au pas.
Les
syndicats qui ont joué un rôle important dans la lutte nationaliste sont vidés
de toute substance.
L’économie est strictement encadrée.
Le pays a opté pour un
développement capitaliste tempéré, qui tranche avec l’option socialiste adoptée
par son voisin tanzanien.
Pour autant, l’État est très interventionniste,
faisant prospérer une élite entrepreneuriale kikuyu qui développe le secteur du
café et la petite industrie.
Avec la maladie....
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