Article encyclopédique LE PORTUGAL AU XXe SIÈCLE La République est proclamée au Portugal le 5 octobre 1910, à la suite...
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Article encyclopédique
LE PORTUGAL AU XXe SIÈCLE
La République est proclamée au Portugal le 5 octobre 1910, à la suite d’une
insurrection contre la monarchie constitutionnelle.
Le nouveau régime instaure
une démocratie parlementaire et procède à la séparation de l’Église et de
l’État.
Mais la République hérite de graves problèmes sociaux et économiques,
enracinés dans l’histoire du pays.
Un pays replié.
Installé dans les mêmes frontières depuis le xiiie siècle, le Portugal avait
assis son unité et son identité nationale sur deux piliers : un isolement
méfiant vis-à-vis de l’Espagne, son seul voisin terrestre, et l’aventure de
l’expansion maritime.
Son empire colonial s’étendait de l’Afrique à l’Inde, de
l’Extrême-Orient au Brésil.
Dès le xve siècle, l’épicentre du commerce
international s’était déplacé de la Méditerranée vers l’Atlantique, et l’Espagne
et le Portugal dominaient la scène internationale en véritables superpuissances.
Un si vaste empire colonial aura empêché l’effondrement de l’économie portugaise
à plusieurs reprises jusqu’au milieu du xxe siècle.
Mais en se repliant vers les
échanges avec les colonies, Lisbonne a laissé ce pays aux structures agraires et
au système de production archaïques en marge de la révolution industrielle.
Dès ses débuts, la République peine à s’attaquer à l’analphabétisme, à la
corruption et à la pauvreté endémique.
Bientôt, le Portugal devient le régime
parlementaire le plus instable et le plus chaotique de l’Europe occidentale.
À
la veille de la Grande Guerre, Lisbonne se range aux côtés de la Grande-Bretagne
et ses troupes se battent en Flandre et sur le front africain.
Cependant, la Ire
République succombe dans un cycle d’insurrections et de banqueroutes.
De la dictature militaire à l'Estado Novo.
Le 28 mai 1926, un coup d’État instaure la dictature militaire, prélude à la
plus longue dictature de l’Europe occidentale au xxe siècle, celle d’António de
Oliveira Salazar.
Ce dernier parvient à intégrer les différentes droites
portugaises (fasciste, catholique, intégriste, républicaine et militaire) sur la
base d’une plate-forme politique et économique commune.
Cette synthèse constitue
la pierre angulaire de l’Union nationale, le parti unique du régime.
Salazar met en œuvre un projet faisant l’apologie de l’État fort, de
l’impérialisme colonial et d’un nationalisme corporatiste : c’est l’Estado Novo,
le nom de la dictature consacrée par la Constitution de 1933.
Très vite, le
dictateur consolide le régime avec une police politique répressive (PIDE Police internationale de défense d’État), interdit les libertés civiles,
renforce la censure et crée un secrétariat à la Propagande nationale qui
s’imposera jusque dans les livres scolaires.
Après la signature d’un concordat
avec le Vatican en 1940, l’Église devient le principal instrument de «
légitimation » et d’encadrement idéologique du régime (Dieu, patrie, famille,
travail) de l’État Nouveau.
Persuadé que la guerre civile en Espagne (1936-1939) constitue le premier défi
au régime, Salazar soutient l’insurrection franquiste.
C’est aussi à cette
époque que la dictature salazariste connaît sa période la plus fascisante et
répressive.
Neutre au début de la Seconde Guerre mondiale, le Portugal se range
du côté des Alliés fin 1943 quand les forces de l’Axe s’affaiblissent.
Mais
Salazar connaît un isolement progressif dans les années 1950 et 1960 qu’il
résume par la devise : «....
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