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Article encyclopédique LE ROYAUME-UNI AU XXe SIÈCLE En 1900, le Royaume-Uni présente trois caractéristiques. C’est une monarchie parlementaire dont les...

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« Article encyclopédique LE ROYAUME-UNI AU XXe SIÈCLE En 1900, le Royaume-Uni présente trois caractéristiques.

C’est une monarchie parlementaire dont les institutions, qui ont évolué de façon progressive, sont à la fois solides et libérales, tout en demeurant aristocratiques. (Traditionnellement, deux partis alternent au pouvoir : les conservateurs dits « Tories » et les libéraux dits « Whigs ».) C’est par ailleurs, depuis que la révolution industrielle y est née à la fin du xviiie siècle, un pays fortement industrialisé et urbanisé, doté d’une très nombreuse classe ouvrière, encore largement exclue de la vie politique.

C’est enfin le cœur de l’Empire britannique, qui s’est affirmé au xixe siècle comme la première puissance mondiale, capable de vivre dans un « splendide isolement », grâce à son hégémonie navale.

Deux grands mouvements vont marquer l’histoire du Royaume-Uni au xxe siècle : le déclin de la puissance britannique et l’entrée de la classe ouvrière dans le jeu politique. Du « splendide isolement » à la Première Guerre mondiale. Au début du siècle, l’émergence de deux grandes puissances industrielles, les États-Unis et l’Allemagne, modifie les équilibres mondiaux et pousse le Royaume-Uni à rompre son isolement, en passant des accords avec le Japon (1902), la France (Entente cordiale, 1904), puis la Russie (Triple Entente, 1907).

En 1906, est fondé le Parti travailliste (Labour Party), d’emblée lié aux syndicats regroupés dans le Trades Union Congress (TUC).

Cela incite le gouvernement libéral à adopter des réformes sociales et fiscales.

La Chambre des lords, qui s’y est opposée, voit ses pouvoirs réduits en 1911. L’Allemagne ayant violé la neutralité de la Belgique, le Royaume-Uni entre en guerre le 4 août 1914 aux côtés de la France.

Une « union sacrée » soude aussitôt la quasi-totalité des forces politiques, sous la direction du libéral David Lloyd George à partir de la fin de 1916.

Le Royaume-Uni, ne disposant que d’une armée de métier, doit d’abord faire appel aux engagements volontaires, auxquels se joignent des contingents venus des dominions (Canada, Australie, Nouvelle-Zélande…), des Indes, etc.

La conscription est introduite en 1916.

La même année, les autorités britanniques font face à une insurrection nationaliste à Dublin.

Quoique très minoritaire, elle amorce un processus qui conduira à la création de l’État libre d’Irlande (Irish Free State) en 1922.

À la conférence de la Paix (1919), D.

Lloyd George se montre intransigeant vis-à-vis de l’Allemagne. L’entre-deux-guerres : crise industrielle et alternance politique. En contrepartie de la conscription, le suffrage universel a été adopté en 1917. Dès 1918, il assure une percée du Parti travailliste, qui devance bientôt le Parti libéral, affaibli par ses divisions internes.

Mais les travaillistes ne parviennent pas à constituer une majorité.

Les gouvernements travaillistes de James Ramsay MacDonald (1866-1937), en 1924 puis en 1929-1931, sont minoritaires (et peu compétents).

Lorsque, en 1931, la crise frappe brutalement le Royaume-Uni, les travaillistes sont pris de court.

J.

R.

MacDonald change de camp et forme un gouvernement d’union nationale (1931-1935), principalement conservateur.

Tandis que le chômage affecte cruellement les vieilles régions industrielles (nord de l’Angleterre, centre de l’Écosse, sud du pays de Galles), les nouveaux dirigeants travaillistes tirent les leçons des échecs : pour réformer en profondeur la société britannique, le Parti travailliste doit se montrer capable de gouverner.

Au même moment, les thèses de l’économiste John Maynard Keynes (1883-1946) semblent démontrer la possibilité d’une politique de plein emploi. Après la démission de D.

Lloyd George en 1922, les conservateurs dominent la scène politique.

Stanley Baldwin (1867-1947), Premier ministre en 1923, de 1924 à 1929, puis de 1935 à 1937, et son successeur Arthur Neville Chamberlain, Premier ministre de 1937 à 1940, recherchent avant tout l’apaisement, comme le souhaite la grande majorité de l’opinion.

En politique intérieure, cela se traduit par un réformisme prudent, ne remettant pas en cause la prééminence de l’establishment.

En politique extérieure, deux phases sont à distinguer.

Dans les années 1920, le Royaume-Uni s’attache à établir des équilibres.

La conférence de Washington (1922) instaure la parité navale avec les États-Unis, consacrant la fin de l’hégémonie britannique.

En Europe, le Royaume-Uni s’efforce d’instituer un système de sécurité collective, notamment avec la France et l’Allemagne (accords de Locarno, 1925).

L’empire lui-même est reconsidéré : pour donner satisfaction aux dominions, devenus indépendants dans les faits, il se transforme en 1926 en British Commonwealth of Nations, ce qu’entérine le statut de Westminster (1931).

Dans les années 1930, face à l’agressivité des régimes autoritaires (Allemagne, Italie, Japon…), la politique d’apaisement se révèle inopérante.

Chamberlain s’y tient néanmoins, jusqu’à la signature avec Hitler des accords de Munich (septembre 1938), qui sacrifient la Tchécoslovaquie.

Son gouvernement ne se prépare résolument à une guerre que l’année suivante (instauration du service militaire obligatoire). Seconde Guerre mondiale, l’alliance anglo-américaine. Hitler ayant attaqué la Pologne, le Royaume-Uni déclare la guerre à l’Allemagne le 3 septembre 1939, en même temps que la France.

Pour contrer l’invasion de la Norvège par les Allemands (avril 1940), des troupes anglo-françaises débarquent à Narvik, sans succès.

Cela entraîne la chute de Chamberlain, remplacé le 10 mai par Winston Spencer Churchill.

Le même jour, les Allemands lancent leur offensive contre les Pays-Bas, la Belgique et la France.

Encerclé dans Dunkerque, le corps expéditionnaire britannique doit regagner l’Angleterre dans des conditions dramatiques.

La France ayant signé un armistice le 22 juin, le Royaume-Uni se retrouve seul face à l’Allemagne.

Hitler projette alors d’envahir la Grande-Bretagne, mais il n’obtient pas la suprématie aérienne : la RAF (Royal Air Force) remporte la bataille d’Angleterre (août-octobre 1940), en dépit du Blitz (bombardement des villes anglaises). La suite de la guerre résulte à la fois de la remarquable mobilisation de toute la population britannique et de l’appui, grandissant, des États-Unis.

À la tête d’un gouvernement de coalition, Churchill conduit la politique internationale, tandis que les leaders travaillistes gèrent les affaires intérieures, notamment Clement Attlee, vice-Premier ministre à partir de 1942, et le syndicaliste Ernest Bevin, ministre du Travail, donc responsable de la production de guerre. Dès 1939, la loi américaine Cash and carry (Payez et emportez) a permis au Royaume-Uni de s’approvisionner en armements.

En mars 1941, les États-Unis instaurent le « prêt-bail », différant le paiement des armements fournis.

Les agressions japonaises (contre Pearl Harbor le 7 décembre 1941, contre Singapour en février 1942) soudent l’alliance anglo-américaine, qui conduit au Débarquement en Normandie (6 juin 1944).

Les Allemands ripostent en bombardant Londres avec des V1 et des V2 jusqu’en mai 1945. Sitôt la guerre finie, les élections de juillet 1945 donnent une majorité, aussi forte qu’inattendue, aux travaillistes.

C.

Attlee devient Premier ministre, E. Bevin ministre des Affaires étrangères.

Trois raisons expliquent ce succès : après les sacrifices.... »

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