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Article encyclopédique L'INDE AU XXe SIÈCLE L'Inde de la fin du xixe siècle, partie de l’Empire britannique, voit se mettre...

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« Article encyclopédique L'INDE AU XXe SIÈCLE L'Inde de la fin du xixe siècle, partie de l’Empire britannique, voit se mettre en place nombre d’institutions qui conditionneront son évolution pendant des décennies.

Les Britanniques établissent tout d’abord à partir de 1882, avec le Local Self-Government Act, un système politique fondé sur l’élection qui s’étendra au niveau des provinces avec les réformes de 1909, 1919 et 1935, grâce auxquelles les régions de l’Inde acquièrent peu à peu un système protoparlementaire. En 1885, le Congrès national indien est fondé par une intelligentsia hindoue soucieuse de prendre pied dans l’administration.

Ce mouvement sera le premier à investir l’arène politique des institutions électives introduites par les Britanniques jusqu’à ce que Mohandas Karamchand Gandhi en prenne la tête en 1920 et le convertisse à la non-coopération.

Dix ans plus tard, il anime le premier grand mouvement de désobéissance civile contre les Britanniques.

Il change cependant d’opinion pour laisser le Congrès disputer les élections de 1937 et ses leaders, forts de leur victoire, gérer les provinces - une expérience qui prépare le parti à gouverner l’Inde. Dès 1939, les gouvernements congressistes présentent toutefois leur démission pour protester contre la décision des Britanniques d’impliquer l’Inde dans la Seconde Guerre mondiale sans les avoir consultés.

En 1942, Gandhi lance le mouvement Quit india (Quittez l’Inde) qui ne respectera pas autant qu’il l’eût souhaité ses consignes de non-violence.

De toute façon, les Britanniques sont convaincus, au sortir de la guerre, de la nécessité de quitter l’Inde, une colonie qu’ils ne sont plus en mesure de gérer en raison de leurs propres difficultés économiques. La Partition comme héritage. Le 15 août 1947 ne marque pas seulement l’indépendance de l’Inde, mais aussi le partage du « joyau de la Couronne britannique » entre l’Union indienne et le Pakistan.

Cette « Partition » s’inscrit dans le prolongement de tendances qui sont aussi apparues au sein de la communauté musulmane à partir de la fin du xixe siècle. Cibles privilégiées des Britanniques en tant que détenteurs du trône de Delhi, les musulmans se sont vite trouvés marginalisés dans le cadre colonial alors que les hindous y prospéraient, notamment grâce à leur entrée massive dans le nouveau système éducatif anglophone.

Devant cette situation, les musulmans vont s’organiser au sein d’une Ligue musulmane qui parvient peu à peu à convaincre les Britanniques de la nécessité de protéger leur minorité.

Cela coïncide précisément avec la volonté de Londres de diviser pour mieux régner : en 1909, la Ligue obtient un électorat séparé pour les musulmans.

C’est le premier pas en direction d’une forme de séparatisme qui se cristallisera dans l’entre-deux-guerres pour donner naissance à la « théorie des deux nations » de Muhammad Ali Jinnah : selon lui, les hindous et les musulmans forment chacun une nation à laquelle il faut un territoire.

En 1940, la Ligue musulmane dirigée par M.

A.

Jinnah revendique un État séparé, le Pakistan qui, en 1947, regroupe les provinces à majorité musulmane à l’ouest de l’Inde britannique et le Bengale oriental. Parlementarisme, interventionnisme économique, non-alignement. Alors que le Pakistan peine à se donner des institutions stables, l’Inde indépendante opte pour le parlementarisme auquel les Britanniques l’ont initiée. La Constitution de 1950 définit aussi la République indienne comme une fédération.

En pratique, New Delhi ne laissera pas aux États de l’Union l’autonomie dont ils auraient dû jouir en théorie. Jawaharlal Nehru, Premier ministre de 1947 à sa mort en 1964, est le principal artisan de la démocratie indienne, qui vit dès 1952 au rythme d’élections que son parti, le Congrès, remporte haut la main.

Il est aussi responsable d’une politique économique reconnaissant à l’État un rôle prépondérant, tant à travers la planification quinquennale que par le biais des nationalisations ou de l’encadrement de l’initiative privée (c’est le fameux Licence Raj, qui exige que chaque entreprise souhaitant augmenter ou diversifier sa production en demande l’autorisation à l’administration).

Le « modèle nehruvien » de développement économique se caractérise également par un fort protectionnisme. Ces options économiques vont de pair, en politique étrangère, avec une grande méfiance vis-à-vis des États-Unis, puissance capitaliste volontiers taxée d’impérialisme.

L’Inde opte pour un non-alignement aux accents tiers-mondiste et asiatiste dont la conférence de Bandung, en 1955, sera le point d’orgue.

Dans un second temps, le rapprochement des États-Unis et du Pakistan, puis celui de la Chine et du Pakistan amèneront l’Inde à se tourner vers l’Union soviétique, dont le modèle économique fascine certains leaders indiens -peut-être même Nehru en personne. Les conflits Inde-Pakistan. En 1971, New Delhi et Moscou signent un traité d’amitié et de coopération militaire de dix ans à la faveur de la guerre d’indépendance du Bangladesh qui a confirmé la force de l’axe Islamabad-Washington. Ce conflit est le troisième entre l’Inde et le Pakistan.

Le premier avait éclaté après la Partition, à propos du Cachemire.

Alors que cette province était en majorité musulmane, son maharadjah, un hindou, avait opté pour l’Inde - ce qui avait conduit le Pakistan à déclarer une offensive lui permettant, en 1948, de s’arroger un tiers de la province.

Islamabad repassa ensuite à l’attaque en 1965, toujours au Cachemire, pensant l’Inde diminuée après sa défaite contre la Chine en 1962.

Mais la supériorité militaire de New Delhi était sans appel - un rapport des forces que confirma ensuite la guerre de 1971, lorsque l’Inde vint en aide aux insurgés bengalis soucieux de s’émanciper de la tutelle du Pakistan occidental. L’ère Nehru ne s’achève pas avec la mort du fils spirituel de Gandhi, car son successeur, Lal Bahadur Shastri (1904-1966), l’un de ses lieutenants, poursuit une politique très comparable.

La propre fille de J.

Nehru, Indira Gandhi (1917-1984), qui prend le pouvoir en 1966, infléchit davantage le cours de la politique indienne.

Contestée par les caciques du Congrès qui l’ont portée au pouvoir dans l’espoir de la manipuler, elle opte pour des réformes socialistes qui mécontentent les notables congressistes, d’où la scission de 1969 à l’origine du Congrès-O, (O pour Organisation, car les conservateurs en question tenaient l’appareil du parti). Proclamation de l’état d’urgence. Même si I.

Gandhi remporte une confortable majorité aux élections de 1971, le Congrès qu’elle dirige est plus fragile que celui de son père, reposant moins sur un réseau de notables (passés au Congrès-O) que sur son pouvoir personnel et son style populiste.

Cette dérive autoritaire conduit en 1975 à la proclamation de l’état d’urgence, une procédure d’exception par laquelle I.

Gandhi met la république entre parenthèses pour se soustraire aux attaques de ses opposants qui visent autant ses tendances centralistes que la corruption croissante de la classe politique. Les excès de l’état d’urgence (en particulier les stérilisations forcées de la politique de contrôle des naissances) lui.... »

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