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Article encyclopédique L'INDONÉSIE AU XXe SIÈCLE Après trois cents ans d’occupation néerlandaise et trois ans d’occupation japonaise (après la capitulation...

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« Article encyclopédique L'INDONÉSIE AU XXe SIÈCLE Après trois cents ans d’occupation néerlandaise et trois ans d’occupation japonaise (après la capitulation du 8 mars 1942), Sukarno et Mohammad Hatta, les dirigeants du mouvement nationaliste, proclament le 17 août 1945 l’indépendance de l’immense archipel que forme, en Asie du Sud-Est, l’Indonésie, qui était le fleuron de l’empire néerlandais.

Bien que sa population soit en majorité musulmane, la nouvelle république n’est pas islamique.

Sukarno et M.

Hatta en sont respectivement le président et le vice-président.

Les Hollandais ne reconnaissent pas cet État et veulent récupérer leur colonie.

La lutte pour l’indépendance va durer quatre ans : de difficiles négociations (accords de Linggajati (Cheribon), novembre 1946, et du Renville, janvier 1948) alternent avec les « opérations de police » néerlandaises (juillet 1947, décembre 1948) qui réduisent la République à une portion de Java et de Sumatra, les zones pétrolifères retombant aux mains des Pays-Bas.

Simultanément, la République est déchirée par des luttes internes : la Constitution de 1945 prévoyait un régime présidentiel fort ; il évolue vers un régime parlementaire ; les ultranationalistes tentent un putsch (juillet 1946), l’armée hésite mais choisit de rester fidèle au gouvernement et, un peu plus tard, écrase les communistes accusés de vouloir prendre le pouvoir (« affaire de Madiun », septembre 1948). Sous la pression de l’ONU et des États-Unis, les Pays-Bas négocient les « accords de la Table Ronde » (La Haye, 2 novembre 1949), qui fondent la fédération des États-Unis d’Indonésie et une Union hollando-indonésienne entre cette fédération et les Pays-Bas, la Nouvelle-Guinée (Irian) occidentale restant provisoirement sous contrôle néerlandais.

Mais après le transfert de souveraineté (27 décembre 1949), les quinze États fédérés se rallient à la République, réunifiée le 17 août 1950.

Seule la République des Moluques du Sud résiste jusqu’en novembre. Démocratie parlementaire (1950-1959). La Constitution provisoire de 1950 institue un régime parlementaire qui sera marqué par l’instabilité : six gouvernements se succèdent en sept ans. Conservateurs et dominés par les musulmans réformistes, les trois premiers tentent en vain d’assurer la sécurité (lutte armée du Darul-Islam pour un État islamique, 1948-1962) et de redresser une économie dominée par les Hollandais et les Sino-Indonésiens.

En 1952, un putsch de l’armée contre le régime parlementaire échoue.

En 1955, alors que la montée des nationalistes favorables à Sukarno est soulignée par la réunion de la Conférence afro-asiatique de Bandung (avril) qui datera l’émergence du tiers monde, les premières élections consacrent quatre grands partis : le PNI (Parti national d’Indonésie de Sukarno), le Masjumi (musulman réformiste), le Nahdatul Ulama (« Renaissance des oulémas », musulman traditionaliste) et enfin le PKI (Parti communiste indonésien), dont le succès imprévu inquiète les courants musulmans et militaires.

Après l’abrogation des « accords de la Table Ronde » (1956), la campagne pour libérer l’Irian provoque la nationalisation des biens néerlandais (1957).

Dans le même temps, des rébellions militaires, soutenues secrètement par les États-Unis, éclatent dans les îles autour de Java.

L’état d’urgence est déclaré.

Un Gouvernement révolutionnaire de la République d’Indonésie, constitué à Sumatra (PRRI, 1958) avec des dirigeants du Masjumi est mis en échec par l’armée du général Abdul Haris Nasution (1918-2000), loyal à Jakarta.

Peu après, ce dernier se met d’accord avec Sukarno pour rétablir par décret la Constitution de 1945 et un régime présidentiel fort (1959). La démocratie dirigée (1959-1965). Sukarno, redevenu l’inspirateur idéologique, prône la révolution et le socialisme à l’indonésienne, mais ne peut empêcher l’armée d’étendre son influence politique.

Renonçant à remodeler le système en créant des « groupes fonctionnels » contre les partis politiques, il est amené à s’appuyer sur le PKI qui progresse et soutient sa politique nationaliste et anti-impérialiste (campagne pour reprendre l’Irian aux Pays-Bas jusqu’en 1962, puis (1963-1966) « confrontation » (Konfrontasi) avec la Malaisie à propos d’une partie de Bornéo, avec le Royaume-Uni et les États-Unis qui soutenaient Kuala Lumpur, rapprochement avec la Chine, sortie de l’ONU).

L’armée s’inquiète de la radicalisation qui gagne les campagnes de Java à propos de la réforme agraire (1963-1964), tandis que l’économie se dégrade.

La crise éclate en 1965 : le PKI, accusé d’avoir fomenté un coup d’État en faisant assassiner six généraux le 30 septembre, voit ses partisans et présumés sympathisants massacrés (un million de morts) par l’armée dont le général Suharto a pris la direction.

Peu à peu, Sukarno est contraint de transférer ses pouvoirs à ce dernier, qui interdit le PKI (1966) et se fait nommer président en mars 1968. L'Ordre nouveau (1966-1998). Après le bain de sang de 1965, le nouveau régime se fixe deux objectifs : la stabilité politique et le développement économique.

Piloté par des économistes formés aux États-Unis, il bénéficie d’une aide annuelle occidentale croissante, de l’afflux des investissements étrangers (surtout japonais) et des deux chocs pétroliers.

Sans négliger l’agriculture, de grands projets d’infrastructure sont lancés.

Mais en 1975, la compagnie pétrolière nationale, Pertamina, laisse l’État éponger dix milliards de dollars de dettes. Épurée, recentrée, l’armée joue un rôle dominant qu’elle justifie par la doctrine de sa « double fonction » historique (militaire et politique).

Elle se veut « gardienne de l’État » à la fois contre les communistes et l’islam intégriste.

La Sécurité militaire entretient un climat de peur.

Seules les apparences de la démocratie sont préservées : des élections ont lieu tous les cinq ans mais l’alternance est impossible (élections sous surveillance, quota de députés nommés notamment pour représenter les Forces armées, absence de libertés).

Trois partis sont autorisés : le Golkar (gouvernemental), qui associe fonctionnaires et militaires et remportera régulièrement entre 62 % et 74 % des voix de 1971 à 1997 ; le Parti unité développement (PPP), qui regroupe les partis musulmans ; le Parti démocratique indonésien (PDI), constitué des partis.... »

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