Article encyclopédique L'IRAN AU XXe SIÈCLE Au xxe siècle, l’Iran apparaît comme une sorte de laboratoire de l’histoire du Moyen-Orient...
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Article encyclopédique
L'IRAN AU XXe SIÈCLE
Au xxe siècle, l’Iran apparaît comme une sorte de laboratoire de l’histoire du
Moyen-Orient où s’enchaînent la première révolution constitutionnelle de la
région en 1906, l’exportation du pétrole d’Abadan vingt ans avant celui de
l’Arabie, la nationalisation par le Premier ministre Muhammad Hedayat Mossadegh
de l’Anglo-Iranian Oil Company (AIOC) en 1951 qui servira de modèle à celle du
canal de Suez (1956) et d’occasion pour la CIA (Central Intelligence Agency,
États-Unis) de fomenter son premier coup d’État en 1953.
La première révolution
islamiste en 1979, enfin, donne le signal d’un retour de l’islam politique et
instaure la plus importante théocratie du siècle.
Dès le début du siècle, l’Iran (qui s’appelle alors la Perse) marque sa
singularité : au terme de puissantes manifestations de rue, un Parlement est
créé et une Constitution adoptée au cours de l’année 1906.
Elle demeura en
vigueur jusqu’à la révolution islamique, même si elle ne fut en réalité
appliquée qu’une vingtaine d’années (1911-1920 puis 1941-1953).
Elle n’en
constitue pas moins la première expérience de constitutionnalisme en terre
d’Islam.
La révolution russe et la disparition de l’Empire ottoman laissent le champ
libre aux Britanniques qui durant plus de quarante ans feront du pays un
quasi-protectorat.
La situation de l’immédiat après-Première Guerre mondiale
marque un affaiblissement considérable du pays et l’impuissance politique du
chah, lesquels contrastent singulièrement avec l’aspiration des élites à une
reconnaissance internationale et à la participation de la Perse à l’histoire
mondiale.
Le 21 février 1921, Reza Khan, l’un des chefs des Cosaques persans, malgré son
manque à peu près complet d’instruction, prend en main le gouvernement.
C’est le
début d’une fulgurante ascension : successivement commandant des Cosaques,
ministre de la Guerre, Premier ministre, il finit par renverser les Kadjars en
1925 et proclame la dynastie Pahlavi le 12 décembre.
Première vague « modernisatrice ».
Le nouveau souverain, qui prend pour nom « Reza Chah Pahlavi », encourage le
développement économique et l’occidentalisation tout en maintenant un pouvoir
despotique et en prenant soin de ne pas s’aliéner le puissant clergé chiite par
des réformes laïcisantes trop radicales.
Malgré sa prudence, des divergences
l’opposent à plusieurs reprises au Royaume-Uni, notamment à propos de
l’exploitation de l’industrie pétrolière.
À l’occasion du nouvel an iranien, en
1935, Reza Chah exige que son pays soit dorénavant appelé « Iran », c’est-à-dire
« pays des Aryens », dénomination selon lui plus adaptée au modèle d’efficacité
et de compétitivité internationales qu’il entend promouvoir.
L’affirmation
identitaire de son pays requiert également une bonne définition des frontières
et des relations avec les voisins et la communauté internationale.
Pour se
dégager de la pesante tutelle britannique, il développe, par exemple, des
relations cordiales avec l’Union soviétique et surtout avec l’Allemagne nazie,
ce qui va provoquer sa chute.
Téhéran proclame en effet sa neutralité quand éclate la Seconde Guerre mondiale.
Mais après l’invasion de l’URSS par les troupes nazies en juin 1941, l’Iran
devient la seule voie par laquelle les Britanniques peuvent ravitailler leur
nouvel allié.
Devant le refus du chah d’expulser les nombreux conseillers
allemands, l’Iran est envahi par les troupes soviétiques et britanniques le 25
août 1941.
Quelques jours plus tard, le souverain est obligé d’abdiquer au
profit de son fils Muhammad Reza.
Ce dernier, encore très jeune et sans expérience politique, ne peut en réalité
guère peser sur les affaires politiques.
À la fin du conflit mondial, les
troubles internes, les velléités indépendantistes des populations kurdes (au
nord-ouest) et de l’Azerbaïdjan iranien (au nord), la menace d’une partition
entre les deux puissances dominantes traditionnelles (soviétique et britannique)
ne facilitent pas l’exercice de son pouvoir.
Outre leur hégémonie économique,
les Britanniques sont omniprésents dans le pays.
Le refus de l’AIOC de négocier
une nouvelle répartition des recettes du pétrole (les redevances versées par la
compagnie au pays se montent après la guerre à seulement 9 % des exportations)
entraîne peu à peu une radicalisation de l’opinion publique.
La question du
pétrole devient politiquement centrale et se traduit par la nomination de
l’intransigeant nationaliste M.
H.
Mossadegh au poste de Premier ministre en
mars 1951.
Le 15 mars, la nationalisation du pétrole est votée par le Parlement.
L’occidentalisation du souverain Muhammad Reza Chah.
Après des mois de blocage, la CIA
1953, mettant fin au gouvernement
marque à la fois l’affirmation du
du Royaume-Uni par les États-Unis
organise deux coups d’État successifs en août
Mossadegh.
La date est importante car elle
pouvoir dictatorial du chah et le remplacement
comme puissance tutélaire de l’Iran.
Les décennies 1960 et 1970, tout en confirmant le caractère despotique du
régime, engagent l’Iran sur la voie de l’occidentalisation : dans les campagnes
est mise en place la « révolution blanche » qui suscitera....
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