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Artisan d'origine modeste et de religion protestante, Jean de Léry participa à une expé­ dition française au Brésil. À cette...

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« Artisan d'origine modeste et de religion protestante, Jean de Léry participa à une expé­ dition française au Brésil.

À cette occasion, il partagea pendant quelque temps la vie des indiens Tupinambas.

Vingt ans après son retour en France, il fit parâltre un récit de son voyage.

(Sujet national 2012, série L} Au reste, parce que nos Tupinambas sont fort ébahis de voir les Français et autres des pays lointains prendre tant de peine d'aller quérir1 leur Arabotan, c'est-à-dire bois de Brésil, il y eut une fois un vieillard d'entre eux qui sur cela me fit telle demande: « Que veut dire que vous autres Mairs et Peros, c'est-à-dire Français et Portugais, veniez de si loin pour quérir du bois pour vous chauffer, n'y en a-t-il point en votre pays?» À quoi lui ayant répondu que oui et en grande quantité, mais non pas de telles sortes que les leurs, ni même2 du bois de Brésil, lequel nous ne brûlions pas comme il pensait, ains3 (comme eux-mêmes en usaient pour rougir leurs cordons de coton, plumages et autres choses) que les nôtres l'emmenaient pour faire de la teinture, il me répliqua soudain : « Voire4, mais vous en faut-il tant? - Oui, lui dis-je, car (en lui faisant trouver bon5) y ayant tel marchand en notre pays qui a plus de frises6 et de draps rouges, voire même (m'accommodant7 tou­ jours à lui parler de choses qui lui étaient connues) de couteaux, ciseaux, miroirs et autres marchandises que vous n'en avez jamais vus par deçà8, un tel seul achè­ tera tout le bois de Brésil dont plusieurs navires s'en retournent chargés de ton pays. - Ha, ha, dit mon sauvage, tu me contes merveilles.

» Puis ayant bien retenu ce que je lui venais de dire, m'interrogeant plus outre, dit: « Mais cet homme tant riche dont tu me parles, ne meurt-il point ? - Si fait, si fait, lui dis-je, aussi bien que les autres.

» Sur quoi, comme ils sont aussi grands discoureurs, et poursuivent fort bien un propos jusqu'au bout, il me demanda derechef: « Et quand donc il est mort, à qui est tout le bien qu'il laisse?» - À ses enfants, s'il en a, et à défaut d'iceux9 à ses frères, sœurs et plus prochains parents. - Vraiment, dit alors mon vieillard (lequel comme vous jugerez n'était nulle­ ment lourdaud), à cette heure connais-je10 que vous autres Mairs, c'est-à-dire Français, êtes de grand fols : car vous faut-il tant travailler à passer la mer, sur laquelle (comme vous nous dites étant arrivés par-deçà) vous endurez tant de maux, pour amasser des richesses ou à vos enfants ou à ceux qui survivent après vous ? la terre qui les a nourris n'est-elle pas aussi suffisante pour.... »

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