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Au Chili, un fait politique important a marqué l'année 1985: sous le patronage de l'Église catholique, en la personne de...

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« Au Chili, un fait politique important a marqué l'année 1985: sous le patronage de l'Église catholique, en la personne de l'archevêque de Santiago, Mgr Juan Francisco Fresno, un "Accord national pour la transition vers une pleine démocratie" a été signé le 26 août par les onze partis de l'Alliance démocratique (AD). Ceux-ci vont de la droite la plus classique (le Parti national et le Mouvement d'union nationale, qui ont longtemps soutenu la dictature du général Augusto Pinochet) à la gauche modérée (certains groupes du Parti socialiste), en passant par cette force décisive qu'est la Démocratie chrétienne, bien implantée dans les professions libérales et dans les fédérations syndicales "stratégiques", celles des travailleurs du cuivre, de l'électricité, du pétrole et des banques. Certes, l'"Accord national" ne signifie pas l'unité de l'opposition, puisque les diverses composantes du Mouvement démocratique populaire (MDP, qui comprend le Parti communiste, le Mouvement de la gauche révolutionnaire et le courant marxiste du PS) n'avaient pas été invitées à la table des négociations.

Il y a en effet divergence sur les méthodes à employer pour combattre la dictature.

Tandis que l'AD préconise une approche pacifique, négociée avec les forces armées et le général Pinochet, le MDP estime qu'il faut contraindre ce dernier à se démettre, et cela en combinant toutes les formes de lutte.

C'est ainsi que le PC approuve les actions armées menées par le Front patriotique Manuel Rodríguez, jugeant que la violence permanente exercée par l'État dictatorial contre les droits collectifs et individuels des Chiliens leur donne un droit de légitime défense. Le débat, qui reste ouvert, n'a pas empêché cependant que l'éventail tout entier des forces d'opposition se rassemble lors d'un gigantesque meeting - le premier autorisé depuis novembre 1983 - célébré dans le parc O'Higgins, au coeur de la capitale, le 21 novembre 1985.

Là, M.

Gabriel Valdès, leader de la DC et chef de l'AD, évoquant les récentes évolutions au Brésil, en Argentine et en Uruguay, a réclamé la tenue d'élections libres destinées à restaurer la démocratie, autrement dit la convocation d'un Parlement ayant pour mission de réformer la Constitution de 1980 et d'élire un nouveau président.

Fait notable: deux membres de la junte au pouvoir, le général Fernando Mattei, commandant en chef de l'armée de l'air, le chef des carabiniers, le général Rodolfo Stange, ainsi que des commandants de la force aérienne et de la marine, se sont déclarés d'accord avec cet objectif. C'est également ce qu'a laissé entendre Washington, par la voix notamment de son ambassadeur à Santiago, M.

Harry Barnes, en poste depuis le 18 novembre 1985, pour qui le Chili "doit rejoindre les nations démocratiques de l'hémisphère".

Cette prise de position n'a pas empêché les États-Unis de voter au sein des organisations financières internationales en faveur de l'octroi de prêts substantiels (quelque 900 millions de dollars pour 1985) au régime Pinochet qui, il est vrai, ouvre toujours largement les portes - surtout du secteur minier - aux investissements nord-américains et a cédé l'île de Pâques au président Ronald Reagan, en vue d'en faire un champ d'atterrissage pour les navires spatiaux de la "guerre de l'Espace". On est donc loin d'une franche rupture, même si un isolement croissant, à l'intérieur et à l'extérieur du pays, affecte la dictature hautement personnalisée du général Augusto Pinochet.

Ce dernier, qui entend rester au pouvoir au-delà de 1989 - date de la fin de son mandat - afin "d'occuper un poste d'avant-garde dans la bataille contre le marxisme", a tout de même été contraint, pour la première fois, de mener à son terme une enquête ouverte à la suite du meurtre, le 29 mars 1985, de trois militants communistes, M. José Manuel Parada, sociologue travaillant au Vicariat de la solidarité, M..... »

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