Australie 1989-1990 La fin d'un certain rêve Les élections fédérales du 24 mars 1990 ont apporté une quatrième victoire consécutive...
Extrait du document
«
Australie 1989-1990
La fin d'un certain rêve
Les élections fédérales du 24 mars 1990 ont apporté une quatrième victoire consécutive au Premier
ministre Robert Hawke et au Parti travailliste australien, au pouvoir depuis 1983.
Cette réélection, acquise
avec seulement huit sièges de majorité à la Chambre des représentants, a comporté un triple
enseignement: les électeurs australiens n'ont plus pour les travaillistes les yeux de Chimène ; le Parti
libéral, et son leader Andrew Peacock démissionnaire après la défaite de mars, n'a pas constitué une
alternative crédible ; le redressement de la compétitivité extérieure de l'économie australienne demeure
une nécessité.
Chacun se demandait, au printemps 1990, qui opérerait ce redressement.
Et comment?
Car, malgré un taux de croissance de 3,3% en 1989 - et la prouesse du gouvernement Hawke de
transformer le déficit fédéral hérité en 1983 en un surplus se montant à 9 milliards de dollars australiens
en 1990 -, l'année 1989 a confirmé les faiblesses structurelles de l'économie du pays.
Le déficit des
comptes courants s'est en effet élevé à 20 milliards de dollars australiens, soit 5% du PIB, ce qui ne
pouvait plus s'expliquer par la seule baisse des prix des matières premières.
Les causes, désormais,
devaient être reconnues comme endogènes: augmentation excessive des importations, alimentée par une
forte demande intérieure passée de 4,9% en 1988 à 7,7% en 1989 ; une dette extérieure nette se
montant à 110 milliards de dollars australiens - soit 32% du PIB, alors que ce taux était que de 6% en
1981 -, son service ayant représenté 20% de la valeur des recettes d'exportation en 1989.
Seule note
autorisant une pointe d'optimisme: avec une large proportion de ces emprunts consacrée aux
investissements, le gouvernement espérait que de telles dépenses allaient accroître la productivité de
l'économie et réduire à terme sa dépendance vis-à-vis des importations.
Déréglementation
De tels indicateurs ont désigné d'eux-mêmes l'assainissement des finances extérieures comme priorité.
Dès sa réélection, Bob Hawke a donc annoncé qu'il allait consacrer son quatrième mandat à des
"réformes micro-économiques" afin d'améliorer la compétitivité extérieure de l'économie du pays.
Une
large déréglementation devrait toucher de nombreuses entreprises du secteur public - lignes aériennes,
transport maritime et ferroviaire, télécommunications, production d'électricité - pour tenter d'augmenter
la productivité de celles-ci.
Inconvénients attendus de cette politique: l'introduction de capitaux privés,
nationaux et étrangers, impliquera la poursuite des investissements japonais dans le pays, lesquels,
comme c'est le cas aux États-Unis, sont de plus en plus critiqués.
Par ailleurs, le niveau de l'inflation s'est maintenu en 1989 à 8,6%.
Et ni ces réformes microéconomiques, ni la reconduction de l'accord, vieux de sept ans, entre le gouvernement et la
Confédération australienne des syndicats (ACTU) ne constituent une réelle garantie de maintien du
pouvoir d'achat face à une inflation perçue comme élevée par les salariés du secteur public.
Un tel niveau
d'inflation affecte évidemment bien plus les classes moyennes que les grands propriétaires des stations
d'élevage ou les raiders et hommes d'affaires mondialement connus tels que John Fairfax, Alan Bond ou
Kerry Packer.
De la même manière, la relance du débat sur l'immigration a été certes le fait d'hommes politiques
conservateurs en campagne, mais qui n'ont fait qu'utiliser un filon d'inquiétude existant chez les
catégories sociales peu favorisées, souvent immigrées elles-mêmes, voyant chez les nouveaux arrivants
une menace pour leur emploi ou pour la réussite scolaire de leurs enfants.
Le débat sur l'immigration
En ce domaine de l'immigration, l'argumentaire avancé à l'automne 1989 par le physicien australien Mark
Oliphant s'est appuyé non plus sur une volonté d'"Australie blanche", mais sur l'annonce d'une Australie...
pauvre: le pays, grand en superficie, serait en fait "petit" quant à ses ressources en eau et à la capacité
file:///F/Lycée/angui/0/450125.txt[12/09/2020 18:50:48]
productive de ses sols.
La production agricole serait déjà proche de son rendement maximum, et la terre
ne serait donc plus en mesure d'accueillir de nouveaux venus.
De tels arguments ont été versés au
dossier des partisans d'une plus stricte limitation des entrées, allant ainsi à l'encontre des décisions du
gouvernement de faire passer, à la suite des recommandations de la commission Fitzgerald formulées en
1988, le nombre d'immigrants de 120 000 à 150 000 chaque année.
Le problème de l'immigration en....
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓