Australie 1994-1995 Consolidation du redressement En visite en Australie, le 19 janvier 1995, le pape Jean-Paul II a béatifié une...
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Australie 1994-1995
Consolidation du redressement
En visite en Australie, le 19 janvier 1995, le pape Jean-Paul II a béatifié une religieuse de la fin du XIXe
siècle, Mary MacKillop, devenue ainsi le premier saint des Antipodes.
Cette reconnaissance a suscité un
réflexe de fierté nationaliste au-delà de la part de la population (27%) se déclarant catholique.
Au niveau
politique, sans échéance majeure, 1994-1995 été une année de consolidation et de poursuite à une
cadence modérée du redressement économique du pays.
Dans l'État de Nouvelle-Galles du Sud, le plus peuplé de la Fédération australienne, contrôlé par la
coalition conservatrice Parti libéral - Parti national, la grande victoire escomptée par les travaillistes, aux
élections législatives du 25 mars 1995, s'est conclue par un petit succès.
Certes, les conservateurs, dont
le gouvernement avait été victime de scandales à répétition et dont la survie dépendait des voix de
quelques parlementaires indépendants, y ont été battus par les travaillistes.
Mais ceux-ci, menés par
l'austère Bob Carr, ne détenaient en 1995 qu'une majorité d'une voix au Parlement.
Cette victoire conditionnelle a été perçue comme un avertissement pour les travaillistes au pouvoir à
Canberra depuis 1983.
Le signal s'est amplifié lors de l'élection partielle dans la capitale qui, le même
jour, a vu le Labor (Parti travailliste) perdre 22% des voix par rapport à 1993 et l'élection d'un
conservateur.
La distance entre le Premier ministre Paul Keating et sa base électorale s'est accrue alors
même que sa préoccupation de grandes réformes s'amplifiait.
L'opposition conservatrice a, pour sa part, encore changé de leader: après avoir sollicité, le 24 mai 1994,
un quadragénaire, Alexander Downer, le Parti libéral a rappelé huit mois plus tard, le 30 janvier 1995,
John Howard (cinquante-cinq ans) au poste qu'il avait déjà occupé entre 1985 et 1989.
Le désarroi des
conservateurs a reflété la domination des travaillistes dans le paysage politique australien.
Douze années de réformes et de mutations
Le pays a profondément changé en douze ans de pouvoir travailliste.
Comme l'a déclaré le journaliste
Paul Kelly, cette période a représenté la "fin des certitudes", une "décennie de destruction créatrice" au
cours de laquelle le clivage traditionnel entre libéraux-conservateurs et travaillistes a cédé la place à une
opposition entre "réalistes" (ceux qui se tournent vers l'Asie-Pacifique) et "sentimentaux" (ceux qui
gardent des attaches avec un Royaume-Uni en plein déclin).
Pendant cette période, les cinq piliers du
consensus social, définis lors de la création de la Fédération érigée en dominion du Royaume-Uni, en
1901, à savoir une Australie "blanche", un système protectionniste, l'arbitrage de l'État dans les conflits
sociaux, un paternalisme étatique et la sécurité accordée par un protecteur impérial, ont progressivement
disparu.
Sous l'impulsion des technocrates monétaristes qui ont monopolisé les postes clés à la tête de l'État
fédéral - comme en Nouvelle-Zélande -, l'Australie, après avoir été l'un des pays les plus réglementés de
l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques), est devenue l'un des plus
libéraux.
Dès 1983, P.
Keating, alors ministre des Finances, a fait flotter le dollar australien, a
déréglementé le système financier et permis aux banques étrangères de s'installer dans le pays.
Quant à la restructuration industrielle, que certains économistes estimaient devoir être entamée
parallèlement, elle n'a été engagée qu'à partir de 1987.
Dans l'intervalle, le processus de
désindustrialisation s'est accéléré.
Les plans macro-économiques dans les différents secteurs industriels tant ceux qui avaient le plus grand potentiel de compétitivité (automobile, sidérurgie, génie civil et
mécanique) que ceux qui étaient les plus menacés par la concurrence asiatique (textile et chaussures) n'ont vu le jour que progressivement, dirigés par l'ancien ministre de l'Industrie John Button.
Dans tous
les cas, ils ont entraîné des licenciements: la proportion de la population active dans l'industrie est passée
de 30,9% en 1980 à 23,8% en 1992.
Une fois le processus de réformes macroéconomiques engagé, le Labor s'est concentré sur les
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réajustements microéconomiques.
Une large déréglementation a touché de nombreuses entreprises du
secteur public.
Les travaillistes se sont attelés ensuite à la réorganisation du marché du travail, tâche
amorcée avec l'abandon du système centralisé de fixation de salaires.
Par ailleurs, la réorganisation radicale du mouvement syndical (37,6% de la population active en 1994) a
vu dès 1994 l'émergence après fusions d'une vingtaine de "mégasyndicats", organisés par secteur
économique et plus aptes à se défendre dans le climat de déréglementation voulu par les travaillistes.
L'Australie a été l'un des premiers pays de l'OCDE à sortir de la crise, en 1993.
Le taux de croissance a
été de 4,8% pour 1994-1995 et les prévisions pour 1995-1996 étaient de....
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