Australie 1999-2000 Succès répétés pour le Premier ministre L'Australie, en 1999-2000, a dû s'interroger, concrètement, sur les plus importantes questions...
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Australie 1999-2000
Succès répétés pour le Premier ministre
L'Australie, en 1999-2000, a dû s'interroger, concrètement, sur les plus importantes questions qui ont
façonné son passé, animent son présent, et détermineront son avenir : sa place de moyenne puissance
régionale et de riche démocratie blanche face à l'Asie ; ses liens avec la Couronne britannique ; la place
qu'elle entend accorder à ses minorités indigènes, Aborigènes et Insulaires du détroit de Torres.
Face à
l'Asie, et en particulier face à son puissant voisin indonésien, le pays a choisi la fermeté, à l'occasion de la
crise de Timor oriental à l'été-automne 1999.
Mais l'opinion publique australienne a retrouvé une
circonspection plus habituelle en refusant, massivement, le passage à la République.
Quant aux
Aborigènes, malgré les assurances du gouvernement de se lancer une fois pour toutes sur la voie de la
"réconciliation", rien n'a semblé avancer.
D'autres occasions se présenteront.
En septembre 2000, Sydney
allait accueillir les jeux Olympiques.
En 2001, l'Australie célébrera un siècle de Fédération et
d'indépendance parlementaire et organisera des élections générales.
Mais certains commentateurs
australiens s'interrogeaient sur la capacité de leurs dirigeants à donner une direction claire et forte au
pays.
Tous, en revanche, ont reconnu au Premier ministre, le libéral (conservateur) John Howard, une maîtrise
technique qui lui a permis d'aligner les succès politiques, économiques et diplomatiques depuis son
élection, en 1996.
Il a conduit à la victoire la coalition conservatrice (Parti libéral-Parti national), en 1998,
en convainquant les électeurs d'accepter une ambitieuse réforme fiscale fondée sur l'introduction d'une
taxe à la valeur ajoutée de 10 % sur les biens et les services (Goods and Services Tax, GST), en échange
d'une baisse des impôts sur le revenu.
Mais si les conservateurs sont majoritaires à la Chambre des
représentants, au Sénat, un petit parti centriste, les Démocrates, dispose d'une minorité de blocage.
J.
Howard a obtenu leur approbation pour cette loi, en concédant qu'en soient exclus les produits
alimentaires de base.
La "doctrine Howard" inaugurée à Timor
Sur le plan diplomatique, J.
Howard a également usé d'habileté dans le conflit de Timor oriental.
Il a
convaincu l'ONU d'accorder à l'Australie un mandat pour conduire une intervention humanitaire dans ce
que Jakarta considérait comme une "province indonésienne".
En 1975, l'Australie avait accepté l'annexion
de l'ancienne colonie portugaise par l'Indonésie.
Depuis, Canberra avait fermé les yeux sur les exactions
indonésiennes à Timor, au nom d'une politique de bon voisinage avec le plus proche et le plus puissant
de ses voisins.
Pourtant, quand les étudiants indonésiens ont chassé du pouvoir, en 1998, le président
Suharto, l'Australie a fait évoluer son attitude.
En janvier 1999, le président par intérim B.
J.
Habibie,
encouragé par Canberra, a annoncé la tenue d'un référendum d'autodétermination à Timor oriental,
supervisé par l'ONU.
Le 30 août 1999, 78,5 % des électeurs timorais ont voté en faveur de
l'indépendance.
En guise de réponse, les miliciens pro-indonésiens et certains élements de l'armée
indonésienne ont organisé pillages et massacres.
L'opinion publique australienne s'est mobilisée :
manifestations, boycottages, campagnes des syndicats et de l'Église catholique, appels à une intervention
australienne.
Le Premier ministre a surpris tout le monde en décidant d'une intervention humanitaire.
Le 20 septembre, les premiers soldats d'Interfet, le contingent australien appuyé par des éléments
internationaux, ont débarqué à Timor.
Interfet a été relevé en février 2000 par des "casques bleus"
internationaux.
J.
Howard a risqué la crise la plus grave de l'histoire de l'Australie avec l'Indonésie,
Jakarta ayant fait savoir qu'elle aurait du mal à pardonner à son voisin.
Canberra a répliqué en dévoilant
la "doctrine Howard", selon laquelle l'Australie est prête à assumer des responsabilité internationales plus
importantes et à remplir le rôle de "shérif adjoint" (deputy sherif) des États-Unis dans la région.
Jakarta et certains voisins asiatiques y ont vu le retour, en Australie, d'une mentalité "néocoloniale".
L'intervention à Timor a aussi révélé à Canberra la modestie....
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