Australie 2002-2003 Solidarité contestée avec les États-Unis En 2002-2003, l'histoire s'est accélérée pour l'Australie, tant sur le plan intérieur qu'au...
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Australie 2002-2003
Solidarité contestée avec les États-Unis
En 2002-2003, l'histoire s'est accélérée pour l'Australie, tant sur le plan intérieur qu'au niveau des
relations internationales.
En octobre 2002, 88 touristes australiens ont péri dans un attentat sur l'île
indonésienne de Bali.
Pendant l'été austral (décembre 2002-janvier 2003) le pays a été ravagé par une
sécheresse catastrophique et de gigantesques feux de brousse.
Début 2003, les soldats australiens ont
participé à la guerre en Irak au côté des forces américaines et britanniques.
Bali, la sécheresse et l'Irak
Le 12 octobre 2002, deux bombes ont explosé devant des boîtes de nuit, à Kuta Beach à Bali, faisant 180
morts, dont 88 Australiens, et 300 blessés.
Les victimes ont été des jeunes touristes occidentaux venus
chercher de l'exotisme bon marché et bien arrosé.
Pour l'Australie, le «12 octobre» aura été l'équivalent
du «11 septembre» 2001» aux États-Unis, où des avions avaient été «crashés» contre New York et
Washington.
Les Australiens se sont rendu compte que leur île n'était plus un continent isolé.
Les
principaux membres du commando de douze hommes qui a perpétré l'attentat ont été arrêtés par la
police indonésienne en novembre 2002 et jugés à Bali en juin 2003.
Il s'agissait d'Indonésiens liés à des
groupes islamistes radicaux indonésiens, et peut-être au réseau terroriste Al-Qaeda.
Leur objectif n'est
pas apparu clair : était-ce une attaque contre les Occidentaux en général, ou s'agissait-il d'une opération
de déstabilisation interne à l'Indonésie ? La cible aurait aussi pu être Canberra, accusée par certains
islamistes indonésiens d'avoir poussé Timor oriental, l'ancienne colonie portugaise catholique, à se
séparer de la république indonésienne en 1999.
L'Australie avait en effet conduit l'intervention militaire
(dans le cadre d'une mission humanitaire) sanctionnée par l'ONU.
Le Premier ministre australien John
Howard avait alors annoncé qu'il était prêt à remplir le rôle de «shérif adjoint» (deputy sherif) des ÉtatsUnis dans la région.
Après l'attentat de Bali, il a déclaré qu'il n'hésiterait pas à lancer des opérations
militaires préventives en Asie du Sud-Est contre d'éventuelles menaces terroristes.
Ces prises de position
ont été vivement critiquées par les gouvernements de la région.
La sécheresse, liée au phénomène climatique El Niño, a été la plus grave depuis 1982-1983.
Tout le pays
a été touché, avec des conséquences catastrophiques pour l'élevage et l'agriculture.
660 000 têtes de
bétail et 2,5 millions de moutons ont dû être abattus en décembre 2002.
La production de céréales a
chuté de 60 %.
Les prix des produits agricoles ont augmenté de 1,7 % au quatrième trimestre 2002.
Le
gouvernement fédéral a débloqué plus de 500 millions € pour aider les zones rurales les plus affectées.
Les feux ont détruit des centaines de milliers d'hectares de brousse et ont atteint les faubourgs de
Sydney et la capitale nationale, Canberra.
L'Australie a pris une place déterminée et très visible au cœur de la coalition contre le régime irakien de
Saddam Hussein menée par ses alliés traditionnels, le Royaume-Uni et les États-Unis.
J.
Howard s'est
invité à la «table des grands», Tony Blair, Premier ministre britannique et le président américain George
W.
Bush, assurant ainsi à son pays une position privilégiée au sein de l'«anglosphère».
La participation des forces armées australiennes à la guerre en Irak n'a pas été acceptée facilement par
l'opinion publique.
En février 2003, 150 000 personnes à Melbourne, 250 000 à Sydney et des dizaines de
milliers dans les autres villes du pays ont manifesté contre la guerre.
Ces défilés ont été les plus
importants depuis la guerre du Vietnam (1955-1975).
Avant le lancement de la guerre le 20 mars 2003,
plus de 80 % des Australiens s'opposaient à l'intervention anglo-américaine sans une résolution motivée
explicite de l'ONU ; et 30 % s'opposaient à toute action militaire ; mais plus de 60 % s'y résolvaient si
Washington obtenait le feu vert du Conseil de sécurité.
Les sentiments anti-unilatéralisme ont été relayés
par le Parti travailliste australien (ALP, opposition) et les deux petits partis indépendants (Parti des
démocrates australiens ; Verts).
J.
Howard a avancé plusieurs arguments pour tenter de convaincre ses concitoyens : lutter contre la
menace terroriste internationale – il n'a pas hésité....
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