Autriche 1988-1989 L'Autriche se sent mûre pour l'Europe: après deux ans de discussions au sein du gouvernement, et malgré les...
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Autriche 1988-1989
L'Autriche se sent mûre pour l'Europe: après deux ans de discussions au sein du gouvernement, et
malgré les réticences d'une partie de l'opinion publique, Vienne a déposé en juillet 1988 une demande
d'adhésion à la Communauté européenne.
L'Europe des Douze exclut pourtant tout élargissement de la
Communauté jusqu'en 1993, et nombre de ses dirigeants se montrent peu pressés d'accueillir un
nouveau membre dont la neutralité permanente - l'un des fondements de l'identité autrichienne depuis la
signature du traité d'État de 1955 - risque de freiner la dynamique politique et militaire d'une union
européenne.
Si l'Autriche se rapproche toujours plus de la CEE avec laquelle s'effectuent déjà les deux tiers de ses
échanges commerciaux, elle continue d'être une plaque tournante des rapports Est-Ouest: Vienne
accueille depuis mars 1989 la négociation entre l'OTAN et le pacte de Varsovie pour réduire l'armement
conventionnel en Europe et projette d'organiser, en 1995, une exposition mondiale commune avec
Budapest.
Après des décennies de stabilité, le paysage politique autrichien subit de profondes mutations: les jeunes
et les couches moyennes se détournent des deux "grands partis" - SPÖ, le Parti socialiste, et ÖVP, le Parti
populaire (chrétien-conservateur) - qui gouvernent ensemble depuis 1987 et se laissent séduire par le
jeune chef du parti de droite (FPÖ) Jörg Haider, dont le discours mêle habilement thèmes nationalistes et
ouverture libérale.
Sous la houlette du chancelier Franz Vranitzky, qui jouit de la confiance des milieux industriels, le Parti
socialiste traverse pourtant une phase douloureuse: les trois quarts de ses dirigeants ont dû démissionner
à la suite de divers scandales, notamment de la retentissante "affaire Lucona", feuilleton politico-policier
qui a abouti, en janvier 1989, à l'ouverture....
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