AUTRUI LA SYMPATHIE Dans les différentes formes que peut prendre la communication des consciences, la sympathie constitue l'une des plus...
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AUTRUI
LA SYMPATHIE
Dans les différentes formes que peut prendre la communication des
consciences, la sympathie constitue l'une des plus couramment évoquées.
Le
philosophe Max Scheler en a fourni une étude précise qui la distingue
d'expériences voisines, mais pourtant profondément différentes.
• La perception d'autrui
Notre perception d'autrui, selon Max Scheler, nous conduit à admettre qu'il
possède une « sphère intime » que nous ne pouvons jamais saisir de façon
adéquate.
Cependant l'existence de sentiments nous est révélée « dans et
par les phénomènes d'expression, c'est-à-dire que nous en acquérons la
connaissance non à la suite d'un raisonnement, mais d'une façon immédiate,
au sens d'une « perception » originaire et primitive ».
Ainsi, autrui existe pour
nous sous une forme globale, que nous percevons directement sans
décomposer son comportement.
Les expressions du visage, par exemple, ne
sont pas les signes extérieurs d'une réalité interne, mais des manifestations
directes de l'expérience intime d'autrui.
Plutôt symboles que signes, elles
doivent être appréhendées comme faisant indissolublement partie de
l'expérience intérieure, et leur perception ne peut résulter d'un morcellement
en unités constitutives plus petites, mais d'une saisie globale.
• La nature de la sympathie
Parmi les moyens d'entrer en communication avec l'autre, la sympathie
constitue l'un des plus importants.
Scheler l'oppose à trois formes proches:
la souffrance en commun, la contagion affective, la fusion affective.
Dans la
première, la communauté de douleur est vécue par deux êtres lorsqu'ils sont
confrontés à une même situation émotionnelle.
Les individus vivent une même
expérience, mais n'ont pas d'idée concrète de ce qu'éprouve réciproquement
chacun d'entre eux.
La contagion affective est un processus involontaire, qui
me fait éprouver les sentiments d'autrui, ou plus exactement ses états, par
une sorte d'automatisme.
Elle est, par excellence, le mode de communication
dans une foule ou un groupe important, et résulte des excitations collectives.
Quant aux fusions affectives, elles sont des cas limites d'identification du
psychisme individuel, dont Scheler donne pour exemple le rapport de l'homme
des sociétés primitives avec ses ancêtres, ou de !'hypnotisé subjugué par la
personne qui le tient en son pouvoir.
La sympathie, au contraire, se caractérise par l'intention : elle veut entrer
en communication avec autrui et souhaite «penser» le sentiment d'autrui.
Mais elle ne suppose nullement que j'éprouve une expérience....
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